Marseille en grand, où en est le plan Macron ?

Plus de sept mois après ses nombreux engagements pour la cité phocéenne, le chef de l'Etat revient à Marseille avec le costume de candidat à sa propre succession. L'occasion de réaliser un point sur les avancées des annonces faites lors du "discours du Pharo", des écoles aux transports en passant par les modalités administratives.
(Crédits : DR)

Rarement une prise de parole avait généré de telles attentes. Dans les jardins du palais du Pharo et face à presque tous les acteurs politiques et économiques locaux, Emmanuel Macron a listé de nombreuses promesses ou engagements dans ce qu'il a baptisé son plan "Marseille en grand". Le discours tenu le 2 septembre ne donnait que peu de détails sur l'application des volontés du chef de l'Etat, mais il était porteur d'une enveloppe d'aides financières. Et d'espoirs.

Pour s'assurer que ce (bon ?) plan se concrétise, Emmanuel Macron s'engageait le même jour à revenir dans la Cité phocéenne pour réaliser des points d'étape. Le président de la République est en effet revenu le 16 octobre à l'occasion du congrès national des pompiers. Un nouveau passage était prévu début février, avant d'être plusieurs fois repoussé. La guerre en Ukraine a d'ailleurs conduit Emmanuel Macron à annuler son premier meeting de campagne prévu à Marseille ce 5 mars. Là où il devait annoncer officiellement, se disait-il, sa candidature. Il revient finalement en plein entre-deux tours pour sa succession. Pour rappel, le chef de l'Etat était déjà venu dans la deuxième ville de France pour son premier meeting de candidat en 2016.

Depuis, le locataire de l'Elysée a régulièrement rappelé son attachement à la ville, à coup de vacances à quelques mètres de la corniche ou de partie de foot avec les joueurs de l'OM. Jusqu'à son plan Marseille en grand donc qui va servir de démonstrateur ou de laboratoire pour illustrer sa politique. Mais pour montrer quoi ? Tour d'horizon des avancées des principales annonces de septembre.

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Pour les écoles, des mises en chantier prévues cette année

C'est l'un des moments forts de la visite présidentielle avec une visite dans une école dont la rénovation est urgente. Au total, ce sont 174 établissements qu'a identifié la Ville pour bénéficier de l'aide financière du gouvernement. Un plan chiffré à 1,2 milliard d'euros pour lequel la municipalité souhaitait que la moitié provienne de l'Etat. La loi de finances 2022 prévoit 254 millions d'euros, et lors de sa visite à Marseille fin décembre le Premier ministre Jean Castex annonce une rallonge de 150 millions d'euros. La loi de finances prévoit également 650 millions d'euros de garanties d'emprunt.

Le pilotage des rénovations se réalisera via la société publique des écoles marseillaises (SPEM) officiellement créée début février. Il ne reste plus qu'à nommer un directeur général, mais 17 mises en chantier sont d'ores et déjà prévus cette année.

Le duel Ville-Métropole pour les transports

Sur le volet transport, l'autre domaine où les attentes sont les plus fortes, les avancées sont là mais ne collent pas tout à fait avec le discours d'Emmanuel Macron. Le chef de l'Etat laissait entendre que le milliard d'euros -250 millions d'euros de subventions et le reste d'avances remboursables - qui est dédié à ce sujet devait désenclaver les quartiers Nord. Un objectif écrit noir sur blanc dans l'amendement voté par l'Assemblée nationale pour accorder les crédits promis.

Au départ seulement un bus à haut niveau de service et 1,6 kilomètre de tramway étaient dédiés aux quartiers Nord. La situation a donné lieu à des passes d'armes médiatiques entre la Métropole Aix-Marseille Provence, qui possède la compétence des transports, et la Ville, qui voulait choisir les tracés et en ajouter dans les quartiers Nord. Finalement, la Métropole a acté une ligne de tramway vers la Belle-de-Mai avec une possible extension vers Le Merlan.

Une réforme institutionnelle bouclée

Mettre fin aux six conseils de territoires était l'une des conditions d'Emmanuel Macron pour verser les aides sur les transports. Jugés trop lourd pour le budget de la Métropole, leur fin est prévue pour juillet 2022. Elle a été actée avec la loi 3DS adoptée par l'Assemblée en décembre dernier. Cela réaménage également la distribution des compétences puisque les maires récupèrent la voirie et les espaces publics entre autres.

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A Marseille, Benoit Payan a exprimé son mécontentement estimant sur une nouvelle répartition qui ne va pas assez loin selon lui. A l'image de son opposition sur les transports avec la Métropole, le maire de Marseille souhaite que davantage de compétences soient sous la responsabilité municipale. Une position politique qu'il met régulièrement en avant, comme avec le cas des déchets récemment.

Les carrefours de l'entreprenariat lancés

Encadrer les projets, trouver des financements et réussir à être clairement identifié, voila la liste des objectifs des carrefours de l'entreprenariat voulus par Emmanuel Macron pour lesquels l'Etat apporte 15 millions d'euros.

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Ces structures viennent d'être désignées après un appel à projet, il s'agit d'acteurs bien connus localement avec l'Epopée, le Carburateur, la Friche et la chambre de commerce et d'industrie. Un carrefour itinérant, confié au Groupe SOS (créé par local de l'étape, Jean-Marc Borello), a également été mis en place. L'objectif est d'accompagner 4.000 jeunes dès cette année. L'Etat lance également un capital jeune qui permet d'octroyer une aide de 3.000 euros à 1.000 jeunes.

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Le reste avance à petits pas

Parmi les autres grandes annonces d'Emmanuel Macron, beaucoup avancent doucement. A l'image des grands studios de la Méditerranée qui doivent encore trouver où s'implanter et comment s'organisera le financement. Du côté du port, l'ambition de faire de Marseille la tête du pont de l'axe Rhône-Saône est aujourd'hui encore en phase d'études que mène la direction actuelle du GPMM.

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Commentaire 1
à écrit le 18/04/2022 à 9:06
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voir l'illusioniste est son discourt ecolos les promesses pour marseille oublie les cahier de doleance bien enterre l'hopital oublie la reindustrialisation en une promesses qui au dernier discourt semble promis a l'oubli la securite oublie la ...

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