« Les paquebots de croisière sont un moyen de diversifier le tourisme » (J-F Suhas, Club Croisière Marseille Provence)

Alors que l’activité des croisiéristes repart, le sujet de la transition énergétique n’est pas neutre, surtout à Marseille où la municipalité se dresse vent debout contre la venue des paquebots sous les cieux phocéens. Des paquebots qui sont pourtant précurseurs sur les sujets de propulsion propre et générateurs d’emplois, comptabilisés par milliers. Un sujet passionné qui est le cheval de bataille du président du club Croisière Marseille Provence, également président du conseil de développement du GPMM.
(Crédits : DR)

Si on parle d'escales, alors oui, ça repart. Nous devrions avoir davantage d'escales qu'en 2019. Concernant le remplissage des bateaux, nous ne sommes pas inquiets, nous voyons que nous ne sommes pas au niveau de 2019. Cependant, dès le mois de mai, juin on pense s'approcher des niveaux d'il y a trois ans. La fin de l'année devrait nous réserver de bonnes surprises.

Les compagnies sont-elles poussées au changement de business modèle ? « Ce qu'elles ont changé c'est la partie industrielle, à la fois sur la propulsion, elles bénéficient de toutes les technologies disponibles, et puis à travers l'offre faite aux familles au travers de l'expérience client. Il y a vraiment une offre, du luxe, du premium ou du mass market, qui est en véritable progrès ».

La transition écologique, challenge d'innovation

Sur le sujet de la transition énergétique, qui est un vrai sujet pris à bras le corps par les acteurs de la croisière, Jean-François Suhas estime qu'au-delà du volet énergétique, c'est surtout celui du respect des populations locales qui est pris en compte. Ainsi le GNL c'est25% d'émissions de CO2 par rapport au gasoil, mais rappelle surtout le président du Club Croisières, c'est des émissions de particules NoX et Cox, ramenées à zéro. « Si aujourd'hui, on dispose de ce type de bateaux, c'est parce que les efforts ont été faits il y a dix ans », tient à préciser Jean-François Suhas, soucieux de remettre l'église au centre du village et de rappeler que pour être disponible en 2022, les technologies ont été poussés bien en amont. Et de rappeler que c'est bien le port de Marseille Fos qui a été précurseur en 2017 en permettant l'électrification des bateaux à quai, devenant ainsi leader quand d'autres ports, tels les concurrents directs comme Barcelone, n'y sont pas encore, pas avant 2030. « Là aussi ce sont des challenges d'innovation. Ce n'est pas un aspirateur que l'on branche ».

D'ailleurs, Marseille Fos continue sur sa lancé en rendant disponibles deux prises, fin 2024/2025, pour les paquebots de croisière. « Cela peut paraître encore loin, mais c'est un cheminement normal. C'est un équipement complexe, des convertisseurs de fréquence. Mais nous sommes sur ce chemin-là. Nous savons aujourd'hui que nous aurons des clients ».

Un phare économique

De bonnes nouvelles pour l'activité portuaire qui réunit 3.000 emplois directs. « La Provence est un phare, un repère mondial. On vient découvrir notre région. L'un des moyens de diversifier le tourisme c'est d'avoir des paquebots de croisière. Certes, il faut réguler et tout le monde ne peut pas aller sur les points touristiques », acquiesce Jean-François Suhas.

Et puis, si elle est bonne pour le tourisme, l'activité de croisière est bonne pour toute l'économie, car c'est aussi « du cash qui arrive dans la ville. Chaque euro qui arrive dans cette ville c'est un peu de misère en moins ».

Un point qui est aussi une pierre d'achoppement avec la municipalité de Marseille, laquelle a supprimé la subvention au Club Croisières. « Ces arguments sont réfutés par Laurent Lhardit, l'adjoint à l'économie », se désole Jean-François Suhas, pointant que les études et leurs retombées économiques sont menées par l'Etat et la Région. Pas de quoi être des études partisanes, donc. « Ce que je veux c'est que les Marseillais soient heureux de recevoir des personnes qui viennent à eux. J'attends plutôt la Mairie sur des sujets de ville propre ».

Un acteur économique chaque semaine

Pour rappel, depuis ce début novembre, La Tribune et BFM Marseille s'unissent pour proposer chaque semaine une chronique éco, baptisée Marseille Business, qui décrypte l'économie du territoire, ses enjeux, ses défis, les réussites et les problématiques. Tous les mardis, un invité vient apporter son éclairage sur une thématique précise.

La chronique est animée par Sophie Hebrard pour BFM Marseille et Laurence Bottero, rédactrice en chef du bureau Provence Alpes Côte d'Azur du quotidien économique La Tribune.

BFM Marseille Provence : canal 30 de TNT Régionale, les box canal 284/516 (SFR), 375 (Orange), 362 (Bouygues), 916 (Free) , sur bfmmarseille.com, en replay sur la plateforme gratuite VOD "RMC BFM PLAY" et l'application dédiée à télécharger.

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