Nouvelle cotation Banque de France : une « granularité » plus fine pour contribuer à la relance

L’arrivée d’une nouvelle échelle de cotation depuis le début de l’année 2022 est certes tirée par une sorte d’homogénéisation de niveau européen. Mais en étant plus large – 22 crans contre 13 – elle est aussi une façon de soutenir les entreprises, elles-mêmes en pleine phase de reconquête économique et que la crise aurait pu affaiblir.
(Crédits : DR)

C'est une évolution qui devrait être bien perçue par les entreprises. C'est en tout cas ainsi qu'elles doivent l'interpréter estime Jean-Christophe Ehrhardt. Car la nouvelle échelle de cotation, effective depuis le début de l'année, est loin d'être neutre pour les PME et ETI. En étant plus ouverte, plus fine, elle permet ainsi de davantage considérer la situation de chacune des entreprises. C'est ce que met en avant le directeur régional de la Banque de France dans le Sud. Qui rappelle tout de même quelques fondamentaux : « La cotation est un outil de politique monétaire. C'est un outil qui permet d'obtenir du financement ou du refinancement en prêt ». Et les établissements bancaires ont des exigences en fonds propres, issues des accords de Bâle II et II. « La cotation est aussi un outil de facilitation de la relation entre l'établissement de crédit et l'entreprise ».

Regarder, aussi, les contributions extra-financières

Alors certes, la nouvelle cotation est issue d'un besoin d'harmonisation à un niveau européen, avec les autres agences de notation, notamment comme Standard and Poor's par exemple, mais « nous avions besoin de moderniser cette cotation », dit aussi Jean-Christophe Ehrhardt. Si certains éléments de méthodologie ont été revus, il n'en reste pas moins que les axes d'analyse d'une cotation demeurent dont la capacité bénéficiaire, l'autonomie financière - « est-ce que l'entreprise a les moyens de son ambition » -, l'analyse verticale et horizontale du bilan ainsi que la liquidité. « C'est cela que nous allons mesurer de façon plus approfondie », explique Jean-Christophe Ehrhardt, pointant le fait qu'il doit être possible de considérer que le potentiel d'une entreprise ne se transforme pas immédiatement en monnaie sonnante et trébuchante. « Nous allons regarder les éléments qualitatifs qui permettent d'améliorer ou dégrader ce potentiel ». Il est donc question de prendre en compte les contributions extra-financières, comme l'actionnariat - les actionnaires peuvent-ils réinjecter des liquidités ou pas ?

Une cotation pour accompagner la relance

Si cette cotation toute neuve veut se caler sur des standards européens et permettre une lecture plus fluide des diverses notations, il va sans dire que l'effet induit par la crise, qui tend les résultats, les projets, la situation des entreprises, y a aussi une part. En pleine situation de relance économique, de reconquête des marchés - domestiques ou export - une cotation qui sache prend en considération, en quelque sorte, la situation particulière dans laquelle se trouve l'économie nationale et mondiale.

« La crise est un facteur accélérant. L'un des objectifs de cette cotation est de permettre un dialogue plus fort, plus tôt », souligne Jean-Christophe Ehrhardt. Ce dialogue que de nombreux professionnels de l'accompagnement des entreprises ne cessent de dire qu'il est indispensable dès que les premiers troubles économiques se font sentir, ouvrant la voie à une résolution bien plus amont que ce qu'elle est encore aujourd'hui. Et cela dans un contexte qui voit l'économie être résiliente. Ainsi, dans le Sud, 60% des entreprises bénéficient d'une cotation jugée bonne. « Les entreprises ont toutes bénéficié des mesures d'aides, elles ont su apprendre à travailler avec la crise, elles ont su se structurer », rappelle Jean-Christophe Ehrhardt, faisant également référence au nombre de défaillances d'entreprises toujours bas et sans l'effet tsunami redouté. Jean-Christophe Ehrhardt qui dit aussi que, précisément, les entreprises ont su expliquer leurs stratégies, leurs visions, leurs projets. Et que cela a été pris en compte. « Nous ne nous sommes pas contentés de coter sur la base d'éléments financiers, les entreprises ont su nous expliquer, nous donner les éléments qui allaient leur permettre de rebondir après la crise » redit encore le directeur régional de la Banque de France dans le Sud. « Nous sommes vraiment très intéressés à ce que les chefs d'entreprises viennent nous voir, même s'ils ont un doute, une interrogation. Nous allons aussi vers les entreprises en difficulté afin d'obtenir les informations qualitatives qui nous permettent de donner la cotation la plus juste ». Cette cotation qui sert dans le développement de toute entreprise et qui est, aussi, un élément essentiel de la relance.

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