« Il faut en permanence se remettre en question pour accueillir, voire co-organiser, de nouveaux événements » (Jean-Michel Arnaud – Palais des Festivals de Cannes)

L'INVITÉ ECO - Dans quelques semaines, le MIPIM, le salon dédié au secteur immobilier réinvestira la Croisette, retrouvant par la même occasion son calendrier d’avant-crise. Une (bonne) nouvelle qui donne le signal d’une saison constituée de rendez-vous BtoB comme BtoC, preuve d’une dynamique de bon aloi. Mais la période troublée et les attentes des organisateurs d’événements sont autant de catalyseurs d’innovation, dans tous les sens du terme, comme l’explique le PDG de la société qui gère le Palais cannois.
(Crédits : DR)

Ils sont 38 et ils signifient que la dynamique événementielle repart. Avec près de 40 rendez-vous professionnels ou ouverts au grand public, le Palais des Festivals s'inscrit, lui aussi, dans la relance.

Ce qui contente, évidemment, Jean-Michel Arnaud, le PDG de la SEMEC, la société d'économie mixte qui gère le Palais des Festivals, heureux que « beaucoup d'événements (soient) renouvelés à l'identique comme les grands salons, les grandes manifestations d'intérêt général que sont le Mipim, le Mipcom, le Festival de Cannes, le Lions, le Tax Free... » Des rendez-vous BtoB ou BtoBtoC comme le Festival des Jeux qui se tient à la fin du mois de février et qui est devenu une référence en plus de 30 ans.

Hi5, le studio « nouvelle génération »

La crise, donc, a poussé le secteur de l'événementiel à se réinventer, et le Palais n'a pas été en reste, comprenant bien que la crise allait entraîner de nouvelles habitudes de consommation. C'est de cela qu'est né, notamment le Hi5, un studio pensé pour introduire une partie distanciel dans la tenue des congrés et salons.

« Je dis souvent que nous ressortons meilleurs de cette crise au bout de deux ans puisque nous avons poursuivi et mis en œuvre un tas d'innovations. Parmi ces innovations, il y a Hi5, un studio digital qui permet de participer à un congrès ou un salon en étant à distance. Depuis le début de la crise, nous affirmons que tout ce qui permet de promouvoir les relations à distances va favoriser le présentiel. Il n'y a pas de concurrence. Il y a deux façons d'y être. Il s'agit de leur donner envie et les moyens de suivre des événements à distance car le marché a évolué », détaille Jean-Michel Arnaud. « Avoir des événements mixtes, en présentiel et en distanciel est un atout. Mais nous restons persuadés que la présence aux congrès est demandée, et qu'elle va reprendre petit à petit son niveau d'antan ».

Cannes, première destination mondiale pérenne

Cannes et son village mondial comme le répète souvent son maire, David Lisnard, semble répondre à l'une des tendances qui émerge de ce nouveau mode de consommation. Une consommation d'événements moins grands, davantage à taille humaine.

« Nous n'avons jamais participé à la course à la taille. Nous sommes une destination exceptionnelle : vous avez tout en un même lieu. A Cannes, un touriste d'affaires étranger ou français va tout faire à pied, le Palais est au bord des plages, mais aussi en centre-ville. La destination va sortir grandie de cette crise. Elle permet de résoudre plein de sujets, avec la décarbonation, le respect de l'environnement, le fait de réduire les distances, de favoriser la proximité, de favoriser le networking. Cannes c'est une ville moyenne avec un palais des festivals et des congrès de taille mondiale. Et Cannes restera pour longtemps une destination de congrès qui sera la première destination de congrès sur la Côte d'Azur mais plus largement en France et dans le monde », prédit Jean-Michel Arnaud.

Savoir se réinventer, voire co-organiser

Pour demeurer en première place, il faut aussi ne pas s'endormir sur ses lauriers et constamment tenter de s'emparer des nouvelles tendances ou des nouveaux sujets. C'est notamment à cela que répond la tenue d'un salon consacré à l'intelligence artificielle. Un nouveau rendez-vous que le Palais des Festivals co-organise. Et un Palais qui ne s'arrête pas à ce sujet d'innovation. « Nous accueillerons également un salon sur la résilience, la lutte contre les risques majeurs en fin d'année. Nous réfléchissons à un salon sur les nouvelles énergies et l'hydrogène. Nous essayons d'attirer tout ce qui fait l'actualité en termes de réunions de personnes. Prenons l'intelligence artificielle ou l'hydrogène, c'est dans l'actualité, il y a un secteur économique qui suit cette actualité ».

Cannes, qui en se remettant en question, a aussi joué sur une sorte de levier d'attractivité, reconnue par les World Travel Awards comme première destination européenne en termes de festivals et d'événements, et la deuxième destination mondiale.

Une reconnaissance qui sert la stratégie. Car clairement, il s'agit bien de relance et de relancer donc la destination dans une nouvelle dynamique pensée et imaginée de façon collaborative.

« Notre objectif pour 2022-2023 : relancer la destination. Ce qui signife travailler en étroite collaboration avec les socio-professionnels pour développer l'attractivité », souligne Jean-Michel Arnaud.

Un décideur économique, invité chaque semaine

Pour rappel, depuis ce début novembre, La Tribune et BFM Nice s'unissent pour proposer chaque semaine une chronique éco, baptisée Marseille Business, qui décrypte l'économie du territoire, ses enjeux, ses défis, les réussites et les problématiques. Tous les mardis, un invité vient apporter son éclairage sur une thématique précise.

BFM Nice Côte d'Azur est à retrouver sur le canal 31 de TNT régionale et sur les box au canal 285/518 (SFR), 374 (Orange) et 360 (Bouygues).

La chronique est animée par Celine Moncel pour BFM Nice et Laurence Bottero, rédactrice en chef du bureau Provence Alpes Côte d'Azur du quotidien économique La Tribune.

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