L’e-commerce, la solution (aussi) pour les invendus ?

Il y a les plateformes de ventes de produits haut-de-gamme d’occasion, celle de ventes de produits haut-de-gamme mais de boutiques indépendantes, il y a aussi les plateformes de déstockage de marques… Mais il restait un trou dans la raquette : les invendus. C’est la spécificité de Mon Magasin en ville, le site de ventes privées né à Marseille, qui cible les boutiques de centre-ville en France. Et qui apporte à ses acteurs indépendants, un axe digitalisation qui vient combler un autre trou dans la raquette : la difficulté à prendre le virage numérique.
(Crédits : DR)

Si la crise a largement poussé le recours aux achats via Internet, elle a fait de ce mouvement une tendance durable, surtout du côté du consommateur. Lequel fait face à une offre aussi pléthorique que diversifiée : entre les marketplaces ayant pignon sur rue, celles des boutiques indépendantes, celles des marques elles-mêmes, mais aussi celles de produits haut-de-gamme d'occasion (ou dits de seconde main, terminologie plus tendance), celles de déstockage... Mais si les possibilités de trouver le produit qui correspond à son envie sont nombreuses, restait néanmoins un segment non exploité : celui de la vente des invendus.

Un « circuit-court » favorisé

C'est de cette réflexion qu'est né Mon magasin en ville. L'idée a germé dans l'esprit d'Olivier Chlous avant même le début de la crise. Ce dirigeant, ayant exercé dans divers domaines dont celui de l'horlogerie, connaît bien les problématiques du commerce haut de gamme. Dont celui de la gestion des stocks. « Il reste toujours 20% des produits dans les tiroirs », souligne-t-il. Si le concept d'une plateforme dédiée aux invendus s'est dessiné, c'est bel et bien le premier confinement qui lui permet de l'affiner. Mon Magasin en ville sera donc une plateforme spécifique dédiée aux produits invendus issus des boutiques indépendantes haut-de-gamme et proposés à prix réduit. Les fournisseurs - eux aussi confrontés à de la gestion de stocks - y ont également accès. Et pour Olivier Chlous c'est l'exemple d'une sorte d'économie circulaire, « qui rend service à l'ensemble des acteurs ».

Car Mon Magasin en ville précise ne pas être une marketplace mais bien une vitrine. Comprendre que « nous n'achetons pas les stocks, nous favorisons la mise en relation entre commerçants et clients », précise Olivier Chlous, Mon Magasin en ville ne se substitue donc pas aux commerces mais leur offre une boutique virtuelle, avec comme avantage, celui de ne pas venir interférer dans la relation entre vendeur et acheteur. « Notre plateforme crée un magasin où sont référencés, logo, adresse et numéro de téléphone. Ainsi le consommateur achète au commerçant, pas à la plateforme ».

Une solution de digitalisation des commerces

Si l'intérêt semble aller, en premier lieu, vers le consommateur, lequel a ainsi accès à des produits haut de gamme à prix réduit, il est double pour le commerçant. Qui certes, se voit offrir une possibilité de vendre ses invendus, mais qui se voit offrir également un canal de distribution dématérialisé. Un passage par la case digitalisation qui fait encore fortement défaut à de nombreuses boutiques. Et Olivier Chlous insiste, « Mon Magasin en ville se veut être une vitrine pour les commerçants français. En étant présents sur la plateforme, ils ont ainsi une possibilité supplémentaire de se faire connaître. Et d'accéder à une clientèle complémentaire. Ce qui pousse, finalement, ces commerces, souvent dépourvus devant les multiples façons d'aller vers un canal numérique, à emboîter le pas à une digitalisation qui devient un élément indispensable de toute stratégie.

Créer une communauté

Opérationnel depuis octobre 2021, Mon Magasin en ville, dont le modèle économique s'appuie sur une prise de commission sur les ventes, revendique 200.000 adhérents inscrits sur la plateforme, comme autant d'acheteurs potentiels. La spécificité des commerces représentée, elle, s'élargit et intègre désormais l'optique, les accessoires ou l'enfant.

L'un des objectifs pour l'année en cours est de rassembler 90 boutiques, partout en France, avant de doubler ce chiffre en 2023. Pour accompagner sa stratégie de développement, Olivier Chlous prévoit une phase de recrutement de 5 emplois, principalement sur des compétences en community management et marketing. Le marché domestique demeure, par ailleurs, une priorité, avant de penser à l'international. Une perspective qui enthousiasme le dirigeant de l'entreprise basée à Marseille, rappelant que « l'image du commerce français est très bonne » et que l'objectif à terme est bien de « promouvoir les commerces français à l'international. Nous voulons créer une communauté. La croissance des commerçants fera notre croissance ». Mon Magasin en ville envisage un chiffre d'affaires de 2 millions d'euros pour l'exercice en cours, pouvant atteindre 5 millions d'euros en 2023.

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Commentaires 2
à écrit le 03/02/2022 à 18:43
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quand les pdts sont invendus c'est en general qu'il y a une bonne raison...

le 04/02/2022 à 8:32
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Finissant donc dans les océans.

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