Comment Smart Avenir Energies s’impose comme solution pour décarboner les logements

D’abord née sous forme de collectif, l’initiative – portée par les acteurs économiques d’Aix-Marseille – visait à proposer une solution de mix énergétique vert électricité et gaz pour le logement neuf. Une idée qui a cependant suscité l’intérêt côté bailleurs sociaux mais aussi côté syndics de logements existants. Désormais également déployé en Auvergne-Rhône-Alpes, le dispositif concerne 60.000 logements. Et vise à passer à l’échelle supérieure en contribuant notamment à la consultation qui déterminera la stratégie nationale bas carbone et énergétique de la France.
(Crédits : DR)

L'idée a été lancée un peu comme une gageure : avec conviction mais sans une seconde imaginer que de l'idée un peu folle de proposer un mix énergétique électricité/gaz pour les logements neufs serait, cinq ans après, un dispositif concernant tout type de logements et déployé en dehors des frontières d'Aix-Marseille et de Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Ce constat, c'est Damien Rosinha qui le dresse. Partie prenante de l'aventure lorsqu'elle se lance en 2017 aux côtés du club Immobilier Marseille Métropole Provence et GRDF, il rappelle le fondement de départ, faciliter le choix des maîtres d'ouvrage, face à l'éventail aussi large que complexe qui s'ouvre à eux lorsqu'il s'agit de choisir une solution de mix énergétique. « Nous voulions faire en sorte que ce dispositif permette une approche écologique en douceur, soutenable économiquement autant pour les opérateurs que pour ceux qui pilotent leur facture », détaille celui qui est président de Smart Avenir Green, l'association née pour porter, précisément, le dispositif.

Ancrage territorial... jusqu'en Auvergne-Rhône-Alpes



Car l'idée lancée comme un challenge a rapidement éveillé l'intérêt de différents opérateurs, « obligeant », en quelque sorte à professionnaliser l'approche. Après 10.000 logements équipés ainsi dès la première année, c'est Habitat Marseille Provence qui vient chercher Smart Avenir Energies pour une transposition du principe au logement existant. Le bailleur social, installé à Marseille, contribue ainsi à faire du quartier de la Soude, quartier prioritaire de la Ville, le premier quartier de 1.319 foyers alimenté en gaz vert.

Puis c'est la FNAIM du territoire qui embarque 41 syndics dans l'aventure et ouvre les portes de la co-propropriété à Smart Avenir Energies. « C'est pour les acteurs du territoire que nous avons fait évoluer le dispositif », souligne Damien Rosinha. Au point d'intéresser des acteurs d'autres territoires, en l'occurrence Loire Habitat, basé à Saint-Etienne qui a choisi Smart Avenir Energies pour 5.000 logements en Auvergne-Rhône-Alpes.

Une envergure qui grandit donc, au-delà des espérances de l'association qui regroupe désormais en Provence-Alpes-Côte d'Azur, un collectif qui comprend la chambre de commerce et d'industrie Aix-Marseille Provence, le Crédit Agricole Alpes Provence, la FNAIM Aix-Marseille Provence, la FPI Provence, la Fédération française des clubs immobilier, EnvirobatBDM...

Expérimenter pour atteindre la taille critique

Smart Avenir Energies qui ne cache plus ses ambitions : grandir encore. Ce qui passe, évidemment, par rassembler davantage. « Nous voulons faire entrer de nouveaux partenaires », indique Damien Rosinha L'arrivée, au sein du collectif de l'Etablissement Public foncier (EPF) PACA, est loin d'être anodin. D'abord parce qu'en tant qu'émanation de l'Etat, l'EPF apporte une sorte de reconnaissance, mais surtout parce qu'il pourra désormais inciter, lors des cessions de terrains, à avoir recours au dispositif.

Smart Avenir Green et son président qui placent également beaucoup d'espoir dans l'action pilote menée avec l'ANRU à Miramas, dans les Bouches-du-Rhône, pour un programme de rénovation urbaine. Si quelques freins administrato-juridiques doivent être démêlés, l'expérience pourrait démocratiser l'idée du recours au dispositif pour les programmes de rénovation urbaine, ce qui signifierait un potentiel démultiplié. Le tertiaire n'est, par ailleurs, pas exclu, puisqu'il est intégré au cahier des charges de la ZAC tertiaire de Cavaillon.

Et c'est sans compter avec une autre expérimentation pilote réalisée à Fos-sur-Mer. Elle prévoit que le dispositif soit généralisé à l'ensemble des sujets énergétique de la commune. C'est-à-dire concerner autant le logement neuf, le logement existant comme le tertiaire. Autrement dit, n'exclure le dispositif à aucun sujet.

Influer sur la feuille de route énergétique hexagonale ?

Mais quitte à avoir des ambitions, autant aller le plus loin possible. Et participer à la consultation lancée par le ministère de la Transition écologique sur la prochaine loi bas carbone et de programmation énergétique de la France. Car aujourd'hui, rappelle Damien Rosinha, « Les approches réglementaires sont centrées actuellement par le gouvernement, sur les technologies sur site alors qu'il est possible aussi d'avoir recours aux énergies garanties d'origine ». L'Allemagne a d'ailleurs légiféré en ce sens et cela pourrait donner des idées à la France. « Le travail législatif fait en Allemagne doit être fait en France », estime Damien Rosinha, rappelant la part des énergies d'origine renouvelable dans l'Hexagone, de l'ordre de 19,1%, « seulement ».

Cependant, pour continuer à s'étendre, Smart Avenir Energies doit s'appuyer fondamentalement sur une synergie et une volonté communes des acteurs du territoire. C'est à ce seul titre que son déploiement hors de la région Sud pourra se faire. « Aujourd'hui Smart Avenir Energies est porté dossier par dossier. L'idéal serait la collectivité soit prescriptrice ».

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