Ligne Nouvelle Provence Côte d’Azur : un projet (longtemps) nommé désir

L’annonce de l’ouverture de l’enquête publique pour les phases 1 et 2 du projet de Ligne Nouvelle Provence Côte d’Azur marque d’une certaine façon, une première étape dans la concrétisation de ce projet tant attendu pour lequel les acteurs économiques se sont dressés tels un seul homme. C’est que la mobilité est à la fois un talon d’Achille et un levier en termes d’attractivité économique. Et l’enjeu est bien là.
(Crédits : DR)

La tenue de l'enquête publique à partir du 17 janvier prochain pour un peu plus d'un mois - elle se conclura le 28 février - signe un premier pas tangible vers la concrétisation de ce projet tant attendu, remis en question dans sa toute première version - il avait bel et bien été question d'une ligne TGV, c'est finalement une Ligne Nouvelle, entrant dans un projet plus global qui a été préféré - mais surtout levier incontestable pour tout un territoire.

Dire que la Ligne Nouvelle est attendue est d'ailleurs un doux euphémisme tant la mobilité se révèle être l'une des problématiques majeures liées au développement économique de Provence Alpes Côte d'Azur. 
Certes, existe le sujet du tourisme de loisirs : bien accueillir les 30 millions de touristes (donnée hors période Covid NDLR) du monde entier, attirés par les éléments naturels qui rendent la destination enchanteresse fait clairement partie d'une stratégie d'attractivité, l'idée étant que ce même touriste ait le désir de revenir dans le Sud.

Mais l'enjeu est bien plus important en termes de business. Destination tout autant désirée pour ce qui concerne le tourisme d'affaires, terre de tournages, de congrès BtoB, mais aussi parce que c'est ici que des grands groupes y ont leur siège et qu'au quotidien, les déplacements des salariés d'un côté à l'autre de la région ne sont pas anecdotiques, la capacité à avoir une offre ferroviaire qui tienne la route, qui soit adaptée à ce que mérite l'une des régions de France les plus business friendly est essentielle à bien des égards. D'ailleurs, une donnée est à retenir et résume l'un des enjeux : 1 habitant sur 4 refuse un emploi pour cause de difficultés de déplacement.

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Robustesse et renforcement, les enjeux immédiats

Moderniser la ligne est, quoiqu'il en soit, une nécessité absolue. Reliant Marseille à Vintimille en Italie, elle a été mise en service à la fin des années 1800. Et très peu modernisée au fil des années, ce qui est le point noir essentiel de cette mobilité ferroviaire. Là encore, une donnée apparait comme significative et démontre le sous-équipement du Sud, avec 2,5 kilomètres de voie ferrée par habitant, quand la moyenne nationale est du double, avec 5,75 kilomètres par habitant, hors Île-de-France.

Les phases 1 et 2, sujets de l'enquête publique, concernent respectivement, l'amélioration et le renforcement de la desserte du territoire pour ce qui concerne le nœud ferroviaire marseillais, Toulon et Nice Aéroport et un premier seuil d'augmentation de capacité et de robustesse pour le nœud ferroviaire marseillais alors qu'en parallèle il s'agira de doubler la capacité sur le nœud ferroviaire azuréen pour les trains du quotidien.

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On rappelle que la phase 1 a été confirmée par décision ministérielle le 7 juin dernier, ce qui comprend très exactement la réalisation de la gare TGV de Nice Aéroport à 4 voies à quai, les aménagements du RER de Toulon et le réaménagement du plateau de Marseille Saint-Charles et des voies des faisceaux Est et ouest qui y convergent.

Le calendrier prévoit un début des travaux en 2023 pour la phase 1, la livraison étant attendue pour 2030 ainsi qu'un début des travaux en 2027 pour la phase 2, mise en service estimée pour 2035.

Un EPL pour accompagner le financement ?

Le budget est, pour sa part, estimé à 3,5 milliards d'euros, incluant les phases 1 et 2.

Pour rappel également un Comité de pilotage, présidé par le préfet de région, Christophe Mirmand et par le président de la Région Sud, Renaud Muselier a permis d'établir en juillet dernier, un protocole d'intention de financement, l'Etat et les collectivités participant chacun à hauteur de 40% - soit 1,4 milliard d'euros respectivement - le recours à un financement européen étant espéré pour les 20% restants.

Il a également été décidé la création d'un EPL, établissement public local, appelé Société de la Ligne nouvelle Provence Côte d'Azur, établissement qui pourra percevoir une fiscalité locale afin de financer la LNPCA. L'ordonnance qui en détaille le projet est pour l'heure examinée par le Conseil d'Etat et pourrait être adoptée au printemps prochain.

A noter que deux autres phases suivront et bouclerons le projet de Ligne nouvelle et portent la véritable accélération de la capacité entre les métropoles. Un projet qui arrive alors que l'ouverture à la concurrence pour les TER a préféré, pour le lot Intermétropoles l'offre de Transdev à celle de la SNCF.

La mobilité est donc bien au cœur des politiques de déplacements. Même si l'impact positif attendu dans la vie quotidienne est encore lointain...

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