Monaco : les cinq chiffres à retenir de l’économie monégasque

En Principauté, la crise a aussi déstabilisé l’activité économique, très centrée sur le tourisme et sur l’international, interrompant deux années de forte croissance. Mais elle a également poussé le pays à accélérer sur certains sujets, dont fait partie, par exemple, le numérique. PIB, industrie, commerce, construction, travail temporaire, ce que disent les chiffres sur le Rocher…
(Crédits : DR)

Monaco, pays hyper-actif d'un point de vue de l'activité business, terre d'emploi - on rappellera que plus de 80% des 56.000 salariés ne résident pas en Principauté - très tournée vers le tourisme, le BTP et la tech conserve son image de nation dynamique et innovante. Mais la crise - et ses corollaires, les confinements - sont aussi venus ébranler une économie florissante, dont la diversification s'est clairement accélérée au cours des cinq dernières années.

Un PIB qui recule, mais pas trop

Ce ralentissement, c'est le PIB qui en mesure l'impact. A Monaco, comme ailleurs dans le monde, les traces d'une activité qui a du subitement s'interrompre sont clairement soulignées par des taux de croissance négatifs, ce qui est la situation de tous les pays européens ou mondiaux à l'exception de l'Irlande ou de la Chine (respectivement, en 2020, +2,3% et +3,4%). Des traces qui laissent encore davantage d'impact sur les économies de pays de taille plus modeste, tels Saint-Marin ou Malte (respectivement encore -9,7% et -7%). Sur le Rocher, on a aussi pris des mesures de soutien à l'économie nationale mais on a aussi beaucoup souffert du stop-and-go qu'a connu cette même économie, privée de ses niveaux habituels de fréquentation en hôtellerie ou restauration. Privée aussi d'événements aux multiples impacts, tels que le Grand Prix de Formule 1 - qui généralement s'accorde avec la fin du Festival du film de Cannes, en mai - et du Monaco Yacht Show qui ouvre la saison de septembre après, là aussi, le Yachting Festival de Cannes.

Ainsi, le PIB de Monaco s'élève-t-il à 5,97 milliards d'euros en 2020, en recul de 11,8% en volume, puisqu'il s'établissait l'année précédente à 6,60 milliards d'euros. 2020 met ainsi fin à des taux de croissance de l'ordre de 6% et plus, enregistrés les deux années précédentes.

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Tourisme, industrie, intérim : là où le bât a blessé

Corollaire de cette activité troublée, le travail intérimaire voit le nombre de missions dévolues être moindre de l'ordre de 25,4%, l'intérim en termes de main d'œuvre chutant, pour sa part, de 17,5%. Sans surprise, c'est le secteur de la construction qui demeure le premier pourvoyeur de missions, avec 50% de la totalité de celles engagées en 2020.

La construction qui - comme en France - est un secteur qui a plutôt bien résisté à la crise, générant, en 2020, un chiffre d'affaires de 2 milliards d'euros.

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Forcément très impacté, l'hébergement-restauration a enregistré une chute vertigineuse de son chiffre d'affaires, de l'ordre de 48%, le portant à 420 millions d'euros. C'est l'hôtellerie qui davantage marqué le pas, avec un chiffre d'affaires divisé par deux, celui de la restauration baissant de près de 38%.

Avant-dernier contributeur du PIB national - même si elle génère un chiffre d'affaires de 695,1 millions d'euros - l'industrie monégasque ne connaît pas le même engouement qu'en France où le sujet de la relocalisation a fait grimper l'intérêt pour la chose industrielle auprès du citoyen, notamment. Monaco a pourtant un réel savoir-faire industriel mais moins étendu et multiple que son voisin français, logiquement. En 2020, la récupération et l'industrie de l'habillement font partie des secteurs ayant gagné des salariés quand la fabrication de produits en caoutchouc et plastique, l'alimentaire ou l'industrie chimique en ont perdu.

Monaco, tech country qui confirme

En revanche, clairement, le numérique - qui était déjà un secteur très innovant - a connu une phase d'accélération. Depuis dix ans, c'est l'un des domaines où la création d'entreprises est en hausse constante et régulière, contribuant à un chiffre d'affaires de 713,7 millions d'euros. Il était de 650 millions d'euros en 2013. Entre-temps, il y aura eu la création de Monaco Tech, en 2017. Une structure d'accompagnement de startups qui a contribué à modifier l'image de la Principauté, initialement peu perçue sous cet angle. Il y a aussi l'arrivée de Frédéric Genta, en mars 2018, délégué interministériel en charge de la transition numérique, qui a réellement fait faire des pas de géant à la Principauté sur le sujet « smart » et numérique.

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Monaco qui a modernisé son image, la rendant plus tech, plus versée dans l'innovation. Monaco qui avait précisément souhaité être plus « smart » pour diversifier son économie, est devenue exemplaire sur le sujet, déployant notamment la 5G bien avant la France et toute une politique de connectivité majeure. Monaco qui demeure l'une des destinations business regardée depuis l'international, pour son ambition tech et pour son écosystème business friendly.

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