A Marseille, au fort Entrecasteaux, la culture va devoir trouver son modèle économique

Une association du groupe SOS va exploiter ce lieu de cinq hectares pour ouvrir les espaces au public et y implanter une offre culturelle. En plus du chantier de rénovation du site, celui de la construction de l'offre se mène actuellement. Avec l'objectif de trouver des ressources propres.
(Crédits : Acta Vista)

L'étape est marquante. La Ville de Marseille et l'association Groupe SOS ont signé le bail emphytéotique pour la mise à disposition du fort Entrecasteaux. Situé en face du fort Saint-Jean mais sur l'autre rive du Vieux-Port, il est aussi massif que discret. Car les cinq hectares de ce lieu n'ont jamais été accessibles au public, hormis sur des événements. Cette signature rappelle que l'ouverture des portes se rapproche. Mais elle est le fruit d'un processus déjà engagé depuis quelques années. Car l'appel d'offres de la Ville avait été attribué dès 2018. Surtout, l'association Acta Vista, membre du groupe SOS qui réunit plusieurs structures, retape le fort depuis 2003.

Presque deux décennies qui montrent le travail à accomplir pour l'avenir de ce lieu. "Nous terminons l'étude architecturale complète pour voir l'ampleur totale du chantier", précise Pâquerette Demotes-Mainard, directrice Acta Vista. De nombreuses protections du site, qui est classé monument historique, rendent cela complexe. Les ouvertures au public seront donc ponctuelles en 2022, il faudra attendre 2024 pour les jardins puis ce sera progressif jusqu'à 2030.

Une offre à construire

Pour trouver quoi à l'intérieur ? Beaucoup de choses ont été avancées, de l'offre culturelle à de la restauration ou des fermes urbaines. Rien n'est décidé, et c'est là un tout autre chantier qui démarre. "Nous lançon une réunion publique le 28 janvier pour commencer à échanger, certaines projections méritent d'être creusées selon les envies et les contraintes du lieux", indique Mathilde Rubinstein, coordinatrice du projet au sein de la Citadelle de Marseille, l'association qui exploite le fort et est membre du groupe SOS.

"La culture est une partie moins connue de l'activité du groupe, mais cela fait partie de l'économie sociale et solidaire", complète Pâquerette Demotes-Mainard. L'ambition est bien de continuer à toucher des publics éloignés de la culture. "Nous avons déjà accueilli des personnes dans cette situation", note-t-elle. Le groupe SOS s'appuie d'ailleurs sur ses réseaux pour être en contact avec ces publics.

Le groupe fondé par Jean-Marc Borello va également soutenir la réussite du fort financièrement. Il ne se base en effet pas sur des capitaux privés et réinvestit les bénéfices de ses structures pour les pérenniser. Cela ne signifie pas que La Citadelle s'appuiera exclusivement là-dessus. "Il faut réfléchir à un modèle hybride entre public et privé", reconnaît toutefois Pâquerette Demotes-Mainard. Si les aides de l'Etat ou des collectivités peut venir soutenir le projet de la Citadelle de Marseille, il s'agira bien d'un appoint aux ressources propres et celles du mécénat. Le chantier ne fait donc que débuter.

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