C'est un patron pragmatique et connu pour ne pas pratiquer la langue de bois qui est désormais le nouveau président de la chambre de commerce et d'industrie. Président de l'Union pour les entreprises des Alpes-Maritimes depuis 2016 - il en est à son second mandat, réélu en 2019 - le dirigeant de la PME familiale Tama (CA : 40 millions d'euros - 250 employés), spécialisée dans les travaux publics, entame donc son troisième mandat en tant que représentant d'une institution économique.
Philippe Renaudi arrive donc à la chambre de commerce et d'industrie Provence Alpes Côte d'Azur avec l'expérience acquise au sein du syndicat patronal, où il a assis notamment la représentation des territoires au niveau national, assurant la présidence du comité des métropoles au Medef national. Un comité qui a notamment travaillé sur des sujets prégnants pour tous les territoires, tels que la mobilité, le logement, le transport, le numérique, la transition écologique. Des travaux de réflexions qui ont mené à la constitution d'une charte, laquelle sera signée avec France Urbaine dans les prochains jours.
Mais Philippe Renaudi connaît bien le fonctionnement des CCI, puisque, rappelons-le, ce sont les unions patronales qui désignent les chefs de file lors des élections consulaires.
Philippe Renaudi qui a créé avec le président de la chambre de commerce et d'industrie Nice Côte d'Azur, Jean-Pierre Savarino, un lien fort de mutualisation et de coopération depuis six ans, associé à une convergence de visions. Ce qui a eu pour effet de faciliter les relations entre les deux institutions, mais aussi le dialogue sur le territoire.
Des CCI renforcées
Quelle sera donc sa mission à la chambre consulaire régionale ? Pour rappel, celle-ci a davantage un rôle de support aux CCI territoriales. Des CCI qui ont été énormément mises sous les feux des projecteurs, pré-crise, avec la réduction des taxes pour frais de chambre, ressource essentielle dans les budgets des organisations consulaires. Ce qui avait particulièrement agacé les présidents et remis en question les business modèles.
La crise, qui secoue le monde et l'économie, a, en revanche, mis le rôle des CCI en valeur. La mobilisation, rapide, dès l'annonce du premier confinement, l'activation de guichets uniques, le soutien financier engagé, a permis de démontrer que l'organisme consulaire n'est peut-être pas si inutile. Et qu'il est un relais de proximité essentiel.
Il ne faudra donc pas attendre du nouveau président de la CCI régionale une volonté farouche de régionalisation, Philippe Renaudi est contre. En revanche, le successeur de Roland Gomez est un fervent partisan de la mutualisation et c'est le premier chantier qui sera entamé rapidement et qui devra être finalisé avant décembre 2022.
Philippe Renaudi souhaitant donner aux CCI territoriales la possibilité de jouer à plein leur rôle d'acteur de proximité. S'il faut des crises pour voir un effet révélateur se produire, l'idéal est bien de le faire perdurer.
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