« Relocaliser n’est pas l’axe principal, il faut aussi augmenter les moyens de production » (JP Savarino, CCI Nice Côte d’Azur)

Accompagner la reprise, aider les entreprises à s’emparer du plan de relance et à anticiper au mieux les prochains mois qui verront le remboursement des PGE, le président de la Chambre de commerce et d’industrie Nice Côte d’Azur veut aussi donner un coup d’accélérateur à l’innovation, via la création d’un incubateur dédié au tourisme et aux industries créatives, tout en ne cachant pas sa volonté d’accroître, en même temps, le portefeuille des ports que la chambre consulaire à en gestion.
(Crédits : DR)

Avec 209 défaillances d'entreprises relevées par l'INSEE au deuxième trimestre 2021, ce qui est moins que celles enregistrées en premier trimestre, les Alpes-Maritimes a-t-il pris le train de la relance ?

« Nous bénéficions d'une reprise économique, nous avons également bénéficié d'un soutien de l'Etat de façon très importante, d'où la notion de chiffre relativement raisonnable en termes de défaillances. Mais nous craignons le premier semestre 2022 et l'apparition de difficultés », fait remarquer Jean-Pierre Savarino. Fin du PGE, pénurie de compétences, notamment sont des raisons de craindre des lendemains qui chantent moins. Ainsi, 25% à 30% des entreprises du département auraient largement consommer leur Prêt garanti par l'Etat.

Le président de l'institution consulaire rappelle que la CCI doit aussi jouer son rôle d'accompagnement dans le montage de dossiers solidement établis permettant aux PME de participer au plan de relance.

Les Alpes-Maritimes, terre confirmée d'industrie ?

« Le département à la réputation d'être un département touristique et c'est une fausse réputation. 25% des activités du département sont des activités à caractère industriel. Nous avons un plan de relance actif. Relocaliser n'est pas l'élément principal. Il faut également augmenter les moyens de production, changer la technologie, s'emparer de l'industrie 4.0, s'appuyer sur les deux Territoires d'industrie, à Carros et à l'est du département. Nous avons nos atouts. Mais nous rencontrons des problèmes d'approvisionnement, de salaires... »

Et Jean-Pierre Savarino d'appeler à davantage d'innovation, rappelant que celle-ci n'est pas que technologique, mais qu'elle peut être de service, l'important étant d'accompagner les entreprises, de les aider à trouver les financements adéquats, entre autres.

Un incubateur pour le tourisme et les industries créatives

Plus plateforme qu'incubateur, intervenant en amont et en aval, détectant les projets qui vont bien, capables de faire de l'expérimentation, dans ces deux activités - tourisme et industries créatives - qui ne sont fondamentalement pas encore entièrement tournées vers le processus d'innovation.

La formation, dans l'esprit de la relance, est majeure, mais elle l'est encore plus alors que l'on ne cesse d'évoquer ces nouveaux métiers dont on ne sait pas tout. « L'essentiel est de détecter les besoins », souligne, sur ce point, Jean-Pierre Savarino, ajoutant que la CCI joue aussi son rôle d'interlocuteur de proximité et que le Campus Sud des Métiers, appelé aussi campus de l'apprentissage, qui a mobilisé un investissement de 84 millions d'euros est l'outil nécessaire pour détecter, même, les métiers en devenir. « Nous avons une capacité d'identification des besoins, de mise en œuvre rapide, les filières professionnelles nous font remonter leurs besoins et le Campus Sud des Métiers accueillera 2.000 alternants à la rentrée 2022 ».

Accroître le portefeuille des ports

Gestionnaire de 5 ports - Antibes, Vauban, Nice, Cannes, Golfe-Juan - la chambre de commerce et d'industrie Nice Côte d'Azur voudrait accroître son portefeuille. Des ports qui génèrent des retombées économiques sur le territoire. « Nous avons la capacité à accompagner d'autres projets, d'autres DSP, même à l'étranger ».

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Savarino Azur Business

Un décideur économique, invité chaque semaine

Pour rappel, depuis ce début novembre, La Tribune et BFM Nice s'unissent pour proposer chaque semaine une chronique éco, baptisée Marseille Business, qui décrypte l'économie du territoire, ses enjeux, ses défis, les réussites et les problématiques. Tous les mardis, un invité vient apporter son éclairage sur une thématique précise.

BFM Nice Côte d'Azur est à retrouver sur le canal 31 de TNT régionale et sur les box au canal 285/518 (SFR), 374 (Orange) et 360 (Bouygues).

La chronique est animée par Celine Moncel pour BFM Nice et Laurence Bottero, rédactrice en chef du bureau Provence Alpes Côte d'Azur du quotidien économique La Tribune.

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