Dans le Sud, les dix chiffres qui prouvent que l’activité et l’emploi retrouvent leur niveau d’avant-crise

Alors que la fin de quoi qu’il en coûte se rapproche et que le débat porte sur un tsunami ou pas des défaillances d’entreprises, une étude de l’Insee, prouve, données à l’appui que l’activité en Provence Alpes Côte d’Azur, a bel et bien repris une tendance haussière. Une économie encore fragile mais semble-t-il résistante, qui voit les services non marchands et l’industrie figurer parmi les secteurs créateurs de croissance.
(Crédits : DR)

La fin annoncée des aides de l'Etat et du fameux « quoi qu'il en coûte » n'en finit plus de faire l'objet de conjectures : mur de dettes infranchissable ? Défaillances en mode accéléré ? Ou, au contraire, croissance continue ?

Si l'on considère les données du second trimestre 2021, l'état d'esprit global de l'économie régionale est positif. Et c'est une étude publiée par l'INSEE qui le souligne.

La confiance, sentiment qui porte même l'intérim

Indicateur précieux, le nombre d'heures rémunérées marquent le retour, encore sensible mais réel, de l'activité à des niveaux avoisinant la période pré-crise sanitaire, avec un 0,6% prometteur. Il faut dire qu'en juin, la levée des restrictions sanitaires a entraîné le retour de la consommation, dès lors moins empêchée et que même la menace du variant Delta à l'été ne perturbera pas.

Un comportement de l'économie qui se mesure du côté de l'emploi. L'emploi privé performe particulièrement, affichant un 2,1% qui confirme que les dirigeants ont confiance dans l'avenir et sont engagés dans la relance. Un discours que tient, notamment, Colette Weizman, la présidente de l'Ordre des experts-comptables qui redit ô combien il faut faire, justement, confiance aux entrepreneurs. L'emploi public, à +0,5%, conforte la tendance. L'emploi salarié total grimpe à + 1,7%, ce qui est mieux que l'emploi salarié total pour l'ensemble de l'Hexagone. L'autre indicateur, qui généralement ne ment pas, est celui de l'emploi intérimaire. Il augmente de 4,6% mais c'est dans le tertiaire marchand, qu'il explose, à +11,6%.

Quand la construction va...

Les secteurs qui tirent la croissance, sont, sans grande surprise, les services non marchands, l'industrie mais aussi l'hôtellerie-restauration.

L'hôtellerie-restauration, qui a finalement, bénéficié de la reprise de la consommation, de la préférence des Français pour un tourisme de proximité. Seul, le département des Alpes-Maritimes est davantage impacté encore, ce qui s'explique précisément pour les mêmes raisons d'un choix de vacances domestiques : le non-retour en totalité de la clientèle étrangère.

L'industrie régionale, extrêmement diversifiée, prouve encore sa résilience et sa capacité à s'adapter. Si, certes, le niveau d'avant-crise n'est pas encore totalement atteint - à -1,7%  - néanmoins l'agro-alimentaire et la fabrication d'équipements laissent entrevoir des perspectives de croissance. A édulcorer tout de même, face aux difficultés d'approvisionnement et à la hausse des prix des matières premières. Sans oublier les difficultés de recrutement, ce qui, par ailleurs, touche bien d'autres types d'activité.

Même motifs, mêmes conditions pour ce qui concerne la construction, tout autant confrontée aux problématiques de matières premières et d'approvisionnement, mais qui retrouve son niveau d'activité avant crise.

Reprise confirmée, oui mais

L'effet global se ressent logiquement sur le taux de chômage, qui, à l'instar des défaillances d'entreprises, était attendu pour s'aggraver. Finalement, il n'en n'est rien. Il retrouve quasiment le niveau pré-crise, à 9,1 %.

Dans les six départements de Provence Alpes Côte d'Azur, la reprise de l'activité prend certes des formes diverses, très liée à la spécificité des territoires. Hyper dynamique grâce à un 7,1%, les Hautes-Alpes essaient d'absorber la saison blanche qui a touché l'activité des stations de ski. Sa voisine, les Alpes de Haute-Provence, suit de près à 3,1% tandis que le Var persiste sur sa tendance habituelle de bon élève avec un +1,7% supérieur à 1,5%, pourcentage que se partagent les Bouches-du-Rhône et les Alpes-Maritimes, le Vaucluse revendiquant 1,3% d'augmentation d'activité.

Le point de vigilance se situe bien du côté de l'emploi et de la hausse constatée, à 0,4%, des demandeurs d'emploi de catégories A, B et C. Le niveau des défaillances continue d'être surveillé de près, mais le recours au PTSC, le plan de transformation de sortie de crise, qui s'adresse aux TPE de moins de 20 salariés et permettant un étalement des dettes liées à la crise dont le PGE sur 10 ans, constitue clairement un levier qui devrait rejaillir rapidement sur les prochaines notes de conjoncture. Et ancrer la reprise comme durable, à long terme.

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