De l'agroalimentaire à la cosmétique, le pôle Innov'alliance continue de s'étendre

Créé en 2005 et après trois mutations, le pôle de compétitivité installé à Avignon couvre les secteurs de l'agroalimentaire, des compléments alimentaires, de la cosmétique et des arômes. En plus de mettre en relation les différents acteurs de ces filières et de favoriser la création d'écosystèmes, la structure se positionne en amont de potentiels nouveaux marchés. Dernière cible en date, celui du chanvre dont la réglementation est sur le point d'évoluer.
(Crédits : DR)

En seize ans, Gilles Fayard a déjà vu le pôle Innov'alliance qu'il dirige connaître plusieurs vies et plusieurs noms. D'abord dédié à l'innovation pour les fruits et légume (PEIFL) lors de sa création en 2005, il s'étend à l'ensemble des végétaux en 2012 pour devenir Terralia. C'est finalement en 2018 que le pôle de compétitivité fusionne avec son homologue des parfums arômes senteurs et saveurs (Pass), installé à Grasse, pour prendre son appellation actuelle et surtout sa nouvelle ligne de conduite via les labels du gouvernement ainsi que la feuille de route qui l'accompagne.

"Nous accompagnons désormais quatre filières, l'agroalimentaire, les compléments alimentaires, la cosmétique et les arômes", présente Gilles Fayard. Dans chacun de ces secteurs d'activité, le directeur général du pôle souhaite placer le thème de la "naturalité" sur l'ensemble de la chaîne de valeur. Ce concept mis en avant concerne comme son nom l'indique tout ce qui a un lien avec la nature, mais il ne dispose pas d'une définition officielle. "Pour en obtenir une nous allons sortir un livre blanc dans lequel il y aura des études de chercheurs sur ce sujet, des interviews de chefs d'entreprises pour savoir ce qu'ils attendent et la vision des consommateurs sur ce que cela représente. Cela nous donnera un cadre", détaille Gilles Fayard.

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Ce cadre doit donc permettre à Innov'alliance "d'attaquer le sujet de la naturalité sur l'ensemble de la chaîne de valeur, c'est-à-dire du sol à la plante en passant par l'optimisation de la production et par la gestion des déchets". Concrètement, cela signifie maîtriser la plantation depuis le départ, que cela soit la semence, son extraction ou son conditionnement, et de créer un écosystème complet afin d'avoir toutes les compétences nécessaires. Pour y parvenir, le pôle de compétitivité s'attelle donc à mettre en relation les différents acteurs de ses filières ainsi qu'à les aides pour trouver des financements ou des solutions industrielles.

Un œil attentif sur le chanvre

La structure compte 420 adhérents, dont les trois-quarts sont des entreprises, et revendique l'accompagnement de 520 projets. Elle s'étend sur le quart Sud-Est du pays avec son siège social basé à Avignon mais aussi deux antennes à Lyon et Grasse. Comme tous les pôles de compétitivités, il doit allier financements publics et surtout privés pour maintenir son budget de deux millions d'euros. "Nous mettons en collaboration des starts-up, des grands groupes et des laboratoires mais notre métier est également de lancer des appels à manifestation d'intérêt mais aussi d'informer pour anticiper des futurs changements sur certains marchés", souligne Gilles Fayard.

Le pôle a notamment organisé cet été une rencontre autour du chanvre. Cette plante, voisine du cannabis, est réputée pour sa teneur en CBD. Des molécules qui peuvent intéresser des secteurs comme la cosmétique ou les compléments alimentaires. Aujourd'hui, la loi interdit la production et vente de produits contenants un taux de THC, une autre molécule du chanvre qui est responsable des effets psychotropes, supérieur à 0,2%. Un nouvel arrêté européen attendu pour 2022 devrait passer cette limite à 0,3%, soit le même taux qu'aux Etats-Unis ou en Chine. Une petite augmentation en apparence mais qui pourrait permettre la création d'une vraie filière dès la production.  "Nous voulons être prêts en amont une fois que la réglementation sera effective", prévient Gilles Fayard. L'interprofession du chanvre chiffre le marché du CBD à 1 milliard d'euros et une évolution de la législation pourrait apporter une forte croissance. Un potentiel qui n'échappe pas à Innov'alliance qui espère bien créer une filière sur le territoire. Le début d'une nouvelle vie.

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