Industrie, export, croissance… la feuille de route volontariste de Rising Sud

A nouvelle mandature régionale, nouvelle feuille de route pour l’agence de développement économique que porte la Région Sud. Une roadmap affinée, notamment sur les pays cibles à l’export, sur le besoin d’accompagner les PMI dans l’aventure 4.0 et plus largement sur le soutien indéfectible aux ETI et PME, celles à haut potentiel, en soif de grandir et celles pour qui, a contrario, la fin du quoi qu’il en coûte pourrait être problématique. Tout en préparant les très attendus Etats régionaux de la relance, promis par Renaud Muselier.
(Crédits : DR)

Si 2020 a été une annus horribilis, 2021 doit être celle de la consolidation des bases pour mieux (re)partir à la conquête en 2022. C'est, en très schématisé, ce qui pourrait résumer la feuille de route de Rising Sud. L'agence de développement économique de la Région Sud bénéficie en effet d'une roadmap flambant neuve - nouvel exécutif régional oblige - et d'un objectif que résume très bien son président, Bernard Keynhoff : « on redémarre à fond et on accélère tout le temps ». Derrière ce qui semble une boutade, se révèle l'objectif : il faut aller plus vite pour faire des prémices de la croissance qui semblent contrecarrer les analyses pessimistes, une chrysalide capable de devenir papillon. Certes, la tâche n'est pas simple. Car la crise n'est pas finie et si les indicateurs semblent clignoter au vert, la relance et surtout la reprise - la vraie - ne sont pas encore acquises.

C'est dire si l'accompagnement des entreprises revêt un caractère encore plus prégnant. D'un côté, il faut être capable de donner les outils à celles qui veulent grandir, s'internationaliser. De l'autre, il faut soutenir celles qui ont besoin d'un appui pour ne pas perdre pied. Le tout est continuant à penser à l'attractivité et à la concurrence.

Accompagner la relance, la vraie

« Nous devons continuer à accompagner les entreprises et surtout continuer à soutenir les entreprises qui ont du mal à rembourser leurs prêts. Nous devons accompagner aussi les entreprises dans le plan de relance en particulier pour les fonds attribués aux Territoires d'Industrie », ce dispositif dessiné par l'Etat et que pilotent les Régions et qui vient de se voir attribuer « 150 millions d'euros, annoncés par le premier ministre, sur l'aide à l'investissement », énumère Bernard Kleynhoff. Qui continue de pointer les jalons : « Le niveau de chômage est revenu à celui de 2019, nous n'avons pas assisté au raz de marée de défaillances d'entreprises qui nous été annoncé par tous les spécialistes qui envahissent nos écrans de télévision. Certainement qu'il y aura quelques défaillances mais avec le taux de croissance, le taux de chômage qui est celui de la France et dans les échanges que nous avons avec les entreprises », la tendance devrait demeurer positive, suggère celui qui est aussi le président de la commission Développement économique, digital, industrie, export et attractivité. « Néanmoins, demeure deux points noirs : la difficulté à embaucher et la difficulté d'approvisionnement qui impactent tous les domaines d'activités. Nous avons un sujet de mobilisation générale si nous voulons continuer à avoir ce taux de croissance ».

Renforcer l'axe international

Axe de développement essentiel pour les entreprises en bonne santé et bien parées, l'export figure dans les missions de Rising Sud. Sur ce point, et la crise l'a clairement mis en avant, le recours au VIE (Volontariat International en Entreprise NDLR) est l'un des premiers leviers qui permet d'aller tester voire même s'installer à l'international. En soutenant le dispositif de VIE à temps partagé, c'est l'ouverture à l'export qui est rendu possible pour les PME plus modestes ou plus attentistes. « Le VIE constitue un avantage concurrentiel qui a démontré sa pertinence lors de la fermeture des frontières » rappelle Bernard Kleynhoff.

L'international qui est encore plus scruté. « Nous travaillons sur nos destinations cibles favorites, interrogeant les acteurs afin de savoir s'ils veulent s'orienter vers les mêmes destinations ou si certaines doivent évoluer, en particulier pour ce qui est de l'Amérique du Sud et de l'Afrique. Tout cela nous donne de nouvelles orientations et de nouveaux axes de travail pour le développement international et l'export, étant attendu que l'on a désormais non pas une certitude mais une idée que l'export et l'attractivité fonctionnent ensemble ».

Rising Sud possède quatre programmes spécifiques pour mener les entreprises hors de la France : Bootcamp pour un mode accéléré, Progress pour un appui stratégique flash, Business Starter qui est une prospection ciblée et Expand qui est vraiment la phase ultime, avec la volonté d'un ancrage commercial à destination. En 2020, 21 entreprises régionales ont par exemple eu recours à un programme Progress centré Etats-Unis alors que pour 7 autres la cible était la Chine. De la même façon, Expand a concerné 13 entreprises, pour des destinations vers les Etats-Unis et le Japon.

Lire aussi 4 mnPourquoi Rising Sud élargit sa gouvernance

Destination qui ne risque pas d'être revue à la baisse, la Californie fait l'objet d'une alliance commune qui ouvre les réseaux indispensables à l'export des entreprises du secteur des biotech - le pôle Eurobiomed est partie prenante, ainsi que Capénergies et le Pôle Mer Méditerranée - de l'énergie, du naval et de la mer.

C'est évidemment une alliance stratégique qui a vocation à se renforcer. Comme les relations entamées avec le Canada sur des sujets de cleantech, de sciences de la vie, de maritime ou le Costa Rica pour ce qui concerne notamment l'éco-tourisme.

Les prochaines missions - les frontières rouvertes permettent à nouveau une prospection active - concernent le Maroc début octobre, et Israël, actuellement encore en préparation. En attendant le CES Las Vegas début 2022. « Nous enregistrons une forte appétence des entreprises pour la mission prévue au Maroc comme pour le CES Las Vegas », note Jean-François Royer, le directeur général de l'agence de développement économique.

Comment ne pas parler aussi d'Afrique, la destination presque naturelle. Sur ce sujet un premier Booster Africa a été mis en place, embarquant dix entreprises.

Horizon Méditerranée

L'Afrique, et plus largement la Méditerranée, concentrent l'attention de la Région qui organisera un nouvel Méditerranée du Futur en février prochain. « Nous allons réunir à nouveau le club des investisseurs de la Méditerranée à l'occasion de Méditerranée du Futur, club qui avait été lancé il y a deux ans. Nous espérons avoir un nouveau comité d'ingénierie financière, un Cofi, qui avait largement contribué aux résultats globaux des Opérations d'Intérêt Régional avec 1,5 milliard d'euros pour les projets OIR en fin de mandature. On espère ce prochain Cofi fin décembre avec un objectif fixé à 2 milliards à la fin de la mandature » précise Jean-François Royer. Des OIR qui, on le rappelle sont pilotés à la fois par un duo dirigeant/élu, vont reprendre leur Comités de pilotage.

L'industrie, des Territoires et l'accélération

L'industrie, pilier de l'économie régionale, est au cœur de la feuille de route de Rising Sud, notamment via Parcours 4.0 qui vise à diagnostiquer, suivre et aider au financement des PMI qui s'engagent dans l'industrie du futur. A date, 247 entreprises ont intégré le parcours, 200 diagnostics ont été réalisés, 36 entreprises ont obtenu une subvention. « Nous relançons un nouveau sourcing », précise encore Jean-François Royer. « Notre objectif final est de 500 entreprises accompagnées ».

Les velléitées de réindustrialisation tricolore ne sont pas étrangères au Sud qui veut valoriser ses compétences en la matière. « Nous avons des dossiers qui avancent, dans plusieurs domaines, avec de très belles annonces en fin d'année et pas que sur de la réinstallation pure, avec des nouveaux projets, qui sont en phase avec notre plan climat 2 et qui concernent l'agroalimentaire aussi », promet Bernard Kleynhoff.

Bientôt relancés aussi, les comités de pilotage des Territoires d'industrie vont permettre le passage à l'action, que la crise a freiné. Et notamment engager les subventions pour les entreprises concernées.

Au chapitre des entreprises, RisingSud revendique 600 entreprises boostées en 2020 et continue d'accorder de l'attention à celles dit à haut potentiel via Sud Accélérateur, opéré avec Bpifrance. Une nouvelle promotion de 25 PME est en train d'être recrutée, avec l'ambition d'en faire des ETI. "Démarrer à fond et accélérer tout le temps", telle est (donc) la devise.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.