Industries créatives : les séries, ces productions qui confirment l’attractivité de la Côte d’Azur

Dans le champ très disputé de quel territoire attire le plus de tournages, Nice, Cannes et consorts continuent de demeurer des destinations choisies. Mais la concurrence est réelle, l’Occitanie offensive. Et la commission du film des Alpes-Maritimes aussi. En embarquant dans l’aventure certains territoires ruraux, c’est certes une multiplicité de décors qu’elle met à disposition des projets, mais avec des conditions d’accompagnement qui devraient jouer sur l’effet volume à terme.
(Crédits : DR)

Les tournages aiment le Sud et ce sont les chiffres qui le disent. Ainsi, selon le bilan de la commission du film des Alpes-Maritimes, 2020 n'a pas été si annus horribilis que cela puisque, malgré l'arrêt sec, ça a tourné plutôt pas mal sur la Côte d'Azur. 264 projets précisément ont été accueillis pour 879 jours de tournages ce qui, revendique la commission, est, au prorata des mois travaillés l'équivalent à 2019 et ses 1.200 jours de tournage.

Option Sud pour 25% de tournages étrangers

Si on considère l'échelon régional, le Sud continue de challenger Paris en étant la deuxième destination pour les tournages étrangers. Et ça, c'est le CNC qui l'affirme : 25% des tournages étrangers que le Centre national du cinéma et de l'image animée aide, opte pour un décor dans le Sud.

Finalement, les conséquences de la crise et de l'impossibilité d'aller tourner sous d'autres cieux ont profité à une consommation domestique. Et la pluralité des décors de la Côte d'Azur est un atout qui ouvre un large champ de possibles aux projets. Entre le littoral, les communes rurales et la montagne, les lieux s'adaptent aux projets. On rajoutera aussi une situation sanitaire favorable qui a également eu un effet réassurance.

12,2 millions d'euros de retombées économiques

Et tout cela c'est bon pour l'économie. Avec 12,2 millions d'euros de retombées, la production audiovisuelle et cinématographique est un apporteur de business et de valeur majeur. À elle seule, la production française génère 10,4 millions d'euros de retombées directes, ce qui est 4 millions de plus que les retombées générées en 2019. La production étrangère en revanche est moindre mais représente 1,6 millions d'euros pour 33 jours de tournage.

Si la Côte d'Azur a servi de décors pour 4 longs métrages - 3 Français et 1 étranger - ce sont surtout les séries qui constituent le format le plus appétant pour le Sud. Six séries françaises et deux séries étrangères ont occupé 164 jours de tournage, entraînant 10,03 millions d'euros de retombées. Encore une fois, les conditions sanitaires ont joué un rôle de « rapatriement » des tournages. Reste, peut-être, à le pérenniser...

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Un catalogue qui intègre aussi le rural

En tout état de cause, les tendances 2021 démontrent que l'attraction joue encore à plein. Cinq fictions télé sont confirmées, une émission télé également, et deux longs métrages, français. Et la commission du film, que préside David Lisnard est particulièrement volontariste. La commission qui veut participer à l'activité de relance économique. Une commission qui a su aussi agrandir son cercle. Formée d'institutionnels comme la CCI Nice Côte d'Azur, le Département, des communautés d'agglomération, de villes... elle a embarqué récemment des communes rurales. Ce qui est plutôt bien vu car la commission joue un rôle d'accompagnateur et de facilitateur des projets cinématographique. Finalement, en proposant un « catalogue » plus vaste et plus diversifié de décors elle multiplie les concrétisations.

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Et puis, à côté de cette stratégie, il y a l'écosystème en lui-même. 40 sociétés spécialisées dans la production executive, déléguée et la réalisation de films corporate côtoient 70 entreprises de la logistique, de la technique et de la post-production. On dénombre également 614 techniciens qualifiés et 184 artistes - comprendre des comédiens.

A Cannes, cité du cinéma par excellence, le campus dédié aux industries créatives est opérationnel. Le Cineum, le multiplexe tant attendu est livré. Les terrains dits ex-Ansaldo Breda sont reconvertis et Novelty s'y est installé.

Reste la concurrence de l'Occitanie, qui s'est renforcée ces dernières années. La disparition du pôle de compétitivité dédié - Primi - ne joue plus le rôle de fédérateur entre les divers territoires du Sud. Manque-t-il ? Oui et non. Mais clairement, la Côte d'Azur a de vraies ambitions et un potentiel qu'il lui faut encore davantage exploiter.

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