Ces données qui montrent que le Sud a résisté (malgré tout) à la crise

Un chômage fin 2020 légèrement moins marqué que fin 2019, un encours des crédits qui s’envole, un emploi qui résiste grâce aux micro-entrepreneurs… les enseignements de la crise, vu du prisme de Provence Alpes Côte d’Azur confirment à la fois quelles sont ses forces et sa capacité de résilience. A méditer en période de relance, enfin espérée.
(Crédits : DR)

La crise avec ses impacts a forcément remis en question certitudes et modèles pensés comme bien établis. Et la crise est toujours révélatrice des forces et des faiblesses. En matière économique ce n'est jamais anodin de scruter ce qu'il en ressort.

Évidemment, en Provence Alpes Côte d'Azur, la crise a laissé des traces. Ne serait-ce que sur l'activité touristique, activité nourricière principalement d'un territoire qui présente un visage multiple en la matière, presque autant que ces territoires.

Un impact différencié

Cet impact, l'INSEE le signifie par les chiffres. Plus de la moitié des nuitées ont ainsi disparu avec l'arrêt possible de tous déplacements, tant de tourisme d'affaires que de tourisme de loisirs. Or l'un comme l'autre sont les deux jambes sur lesquelles l'économie azuréenne, provençale et alpine repose. Le premier confinement a marqué le pas, considérablement, rattrapé ensuite en période estivale correspondant au premier déconfinement, avec une reprise de l'activité touristique qui s'est faite notamment par le tourisme domestique et qui été grandement favorable au tourisme de montagne et d'arrière-pays. La fin d'année est cependant venue freiner cette reprise. Mais depuis, les professionnels du tourisme ont affiné leur stratégie, comme le CRT Côte d'Azur qui avait préparé un plan à étapes.

Mais le tourisme, s'il est le premier secteur frappé par la crise, n'est pas le seul à subir les conséquences d'un changement de consommation. L'agriculture a aussi été impactée par une demande de consommation qui s'est transformée, mais qui demeure suffisamment soutenue pour autant, ce qui crée une sorte « d'équilibre ». Côté transport, si le transport en commun a forcément été stoppé voire extrêmement ralenti, ce n'est pas le cas du celui de marchandises qui s'est mieux comportée, en globalité, ne serait-ce que par les besoins d'approvisionnement qui demeurent, même en temps de crise.

Le retour du concept du bas de laine

Logiquement, les encours de crédit se sont envolés, PGE oblige, avec un +11,8 % qui place le Sud plus haut que les autres régions, ce qui s'explique aussi justement par une forte présence d'acteurs du secteur touristique, touchés par les restrictions. Et tout aussi logiquement le particulier provençal, alpin et azuréen a repris à son compte la stratégie du bas de laine. C'est précisément ce bas fourni qui intéresse les acteurs économiques. Quid de sa dépense, ou pas ?

La micro-entreprise, la bonne surprise

L'ADIE l'avait déjà fait remarquer via son bilan post-confinement, la micro-entreprise a particulièrement résisté. Alors que la baisse des défaillances d'entreprise s'est fortement ralentie, la création d'entreprises dites « classiques » n'a pas pour autant performé. Ce qui n'est pas du tout le cas de la micro-entreprise qui joue, en matière d'entreprenariat, l'effet de réassurance. Les +3,2% qui la concernent agit comme un message plein d'espoir. C'est ce que précisait il y a quelques mois Sébastien Chaze, le directeur régional PACA de l'association, rappelant que « l'envie d'entreprendre est encore plus forte, post-crise » d'autant que l'entrepreneur indépendant a fortement « envie de se réaliser » et qu'il sait parfaitement que « lorsque le projet est prêt, il faut y aller ».

Une dynamique qui accompagne, d'une certaine façon, celle de l'activité qui a su se montrer résistante, grâce au recours à l'activité partielle. Ainsi si l'emploi a forcément été touché, il l'a été moins que ce qu'il aurait pu être avec un -0,8% acceptable. Ce qui ne doit pas éluder la situation particulière du tertiaire marchand avec un recul de 12,1% concernant l'hébergement-restauration, sujet qui concerne les départements du littoral mais aussi ceux de montagne, mis à mal par l'activité hivernale et la fermeture des stations de ski.

Une crise qui a montré du doigt les forces et les talons d'Achille, et qui donne aussi, d'une certaine façon, des pistes pour combler les manques et revoir les business-modèles, pour rendre réelle la relance.

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