Régionales : dans le Sud, après l’élection de Muselier, les patrons veulent « une nouvelle dynamique »

Une élection est toujours le moment de refaire la liste des desiderata. Celle du président de la Région Sud n’y échappe pas. Et si le patron des patrons régionaux souligne la bonne collaboration menée jusqu’à présent avec Renaud Muselier, Yvon Grosso appelle à davantage de décentralisation et à une co-construction plus resserrée. Le but étant d’encourager plus fort la relance et les filières d’avenir. Quitte aussi à faire preuve d’innovation, notamment en termes de financement d’infrastructures.
(Crédits : DR)

Avant la fin de la campagne, il y a déjà eu quelques propositions - 26 exactement - faites par le Medef Sud pour faire connaître aux candidats les points essentiels d'amélioration listés par les différentes branches professionnelles. Des propositions issues du terrain donc où il est question de faire en sorte que l'écosystème soit encore davantage pro-entreprises, que l'aménagement du territoire vu dans son volet transport et foncier soit volontaire et innovant. Côté filières d'avenir, indéniablement, l'industrie du futur, l'agro-alimentaire, le tourisme, mais aussi la santé sont les axes à chouchouter et leur développement facilité. En tout, un programme recentré autour de priorités majeures, sorte de toile de fond pour le prochain exécutif régional.

Maintenant que le nom du président de la Région est connu et que l'on sait que c'est la carte continuité qui est jouée avec la réélection de Renaud Muselier, les patrons veulent aller encore plus loin.

Les 4D pour de vrai : l'enjeu de la relance à long terme

Bien sûr, s'ils se disent « satisfaits » de cette réélection, « car nous savons ce qui a déjà été engagé pour les entreprises », pointe Yvon Grosso, en revanche il faut véritablement pousser plus loin. Et la période liée à la crise sanitaire a finalement aussi servi de révélateur. Notamment parce que la Région et son président ont su montrer une certaine indépendance ou en tout cas une autonomie sur des choix stratégiques - ceux de l'achat de masques et de gel par exemple, mais le soutien aux TPE PME impactées et mises en danger aussi - et que cela a renforcé chez les patrons - ils en étaient déjà convaincus - la volonté voire même le besoin d'une décentralisation plus forte. « Nous souhaiterions que le pouvoir central pratique véritablement la décentralisation et que les 4D de la loi à venir - déconcentration, décentralisation, différenciation et décomplexification - soient véritablement appliquées. Le président de Région doit pouvoir agir en toute indépendance », plaide Yvon Grosso.

Et cela afin de renforcer l'efficacité sur le terrain. Car c'est bien cela qui peut être à la fois le talon d'Achille et l'atout majeur, selon qu'elle soit empêchée ou améliorée. « Nous voulons une collectivité stratège et un processus de décentralisation plus affirmé ».

Un emprunt européen axé développement durable ?

Être stratège c'est, par exemple, opter pour des choix significatifs en termes d'infrastructures. « Au vu des ponts à construire, de la nécessité de mette des camions sur les rails et de donner une vraie place au ferroutage mais aussi au fluvial, il faut donner une vraie possibilité d'investir. Pourquoi ne pas emprunter directement à l'Europe, via un long emprunt sur une période de 50 à 70 ans, qui serait considéré comme une dette développement durable et qui serait amortie sur le très long terme », soumet Yvon Grosso.

De même, une réflexion concertée doit absolument être menée en ce qui concerne les zones d'activités. Des zones qui devraient être mieux réparties sur le territoire régional. L'idée étant d'un équilibre réfléchi. C'est notamment à cela que doit servir la société d'aménagement régional que le Medef Sud appelle de ses vœux. « On a trop concentré les activités sur le littoral et une telle structure pourrait mener une réflexion stratégique. Il faudrait renforcer le pôle logistique déjà existant du côté du Var et développer également le même type d'infrastructure près d'Avignon ».

L'économie oui, les enjeux sociétaux aussi

« Les six prochaines années doivent permettre la reconstruction et la croissance d'un territoire, qui, a contrario d'autres régions, a vu son périmètre être inchangé (après la réforme des régions NDLR). Avec donc des moyens financiers moindres, comparativement », n'oublie pas de rappeler Yvon Grosso.

En ce sens, l'annonce faite déjà par Renaud Muselier de renforcer le rôle du CESER est très bien perçu par le Medef Sud : cela figurait précisément dans la liste de ses 26 propositions. « Le CESER, c'est l'expression de la société civile. Il nous donne un modèle qui prend en compte ce que veut la société civile et qui conduit à une société davantage en harmonie. Il existe des enjeux sociétaux, qui sont de notre temps, et que nous devons également prendre en compte. Il faut aussi une meilleure écoute de l'économie réelle ». Et Yvon Grosso de résumer le tout par un mot : simplification. Un enjeu qui va bien au-delà de la relance. Un vœu, surtout, encore très pieu...

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