Mobilité : la nécessité de l’intermodalité

Sujet central du plan de relance, la mobilité décarbonée est au centre du jeu, parce qu’elle concerne les infrastructures, mobilise les financements, exige la volonté politique. Rail, aérien, tramway… tout est bon – et complémentaire – pour favoriser le déplacement le plus neutre possible.
(Crédits : DR)

La mobilité décarbonée est au cœur de plan de relance. A Nice Côte d'Azur, elle mobilise via le contrat de relance signé par le président de la métropole et le Premier ministre, 460 millions d'euros pour l'extension du réseau de transport dont 3 lignes (1, 2 et 4) du tramway ainsi que le transport par câble qui reliera Nice à Cagnes-sur-Mer : 130 millions d'euros sont dédiés au plan vélo, à la création de bornes de recharge pour les véhicules électriques et l'électrification des bateaux à quais ; 100 millions d'euros étant dévolus à la modernisation du réseau de transport, 40 millions d'euros aux différents pôles d'échanges multimodaux...

Et le financement c'est le nerf de la guerre a défendu Louis Nègre, vice-président de la Métropole Nice Côte d'Azur, maire de Cagnes-sur-mer, également président du GART et membre, comme Bruno Cavagné, du conseil national d'orientation des infrastructures.

Mais si le financement est indispensable pour mener à la réalisation concrète, il faut bien des infrastructures pour y donner tout autant réalité.

Nouveaux business-modèles

Comment financer les projets innovants, ou pas encore dans l'air du temps ? « Nous passons aujourd'hui d'une société de possession à une société d'utilisation », fait remarquer Richard Curnier, le directeur régional de la Banque des Territoires, qui a notamment financé les lignes 1 et 2 du tramway niçois. « Nous sommes face à de nouveaux modèles économiques, comme l'auto-partage. Nous avons certes, une casquette de prêteur mais avons aussi une casquette d'investisseur qui nous permet de nous associere avec des porteurs de projets comme CityScot ou TotemMobi, ou encore UrbanCod ».

Et d'évoquer le sujet toujours très sensible et qui représente souvent un défi, celui du dernier kilomètre. L'augmentation des commandes par Internet multipliant le nombre de colis ce qui n'est pas sans impact sur la circulation routière.

Il faut développer l'électrique estime Pascal Dassonville, « 90% des recharges s'effectuent sur le lieu de travail », souligne le directeur territorial Côte d'Azur d'Enedis, qui place beaucoup d'espoir dans la nouvelle législation qui va permettre désormais l'implantation de bornes de recharge dans les parkings des co-propriétés. Enedis venant en financeur ce qui permet un reste à charge zéro pour les propriétaires.

Ces évolutions législatives sont, pour Louis Nègre, président du Groupement des autorités responsables du transport totalement « indispensables, car sans elles, on n'avance pas, on bute sur un certain formalisme ».

Le mix

« On a fait une erreur majeure, celle de faire un TGV, qui a été une vitrine extraordinaire et en même temps, toute notre infrastructure c'est-à-dire plus de 20.000 kilomètres de lignes, à côté, ne recevait pas les financements nécessaires pour son entretien minimal. Il faut des milliards pour rattraper le retard. Alors de grâce, avançons, innovons. Et ça, c'est bon pour les routes ».

« Tout marche ensemble, c'est ça l'intermodal. Après tout est une question de curseur. C'est comment on maille le territoire », ajoute Bruno Cavagné.

« On n'oppose pas l'hydrogène, l'électrique », complète Pascal Dassonville « il y a des solutions diverses en fonction des enjeux, des contraintes techniquesTout doit se compléter. Pour les habitants du territoire c'est une vraie question de pouvoir d'achat, tout éviter d'avoir une deuxième voiture ».

L'aéroport de Nice, l'exemple qui démontre

Posé en pleine ville, mais surtout au cœur même de l'Eco-Vallée, là où se crée une nouvelle centralité, l'aéroport de Nice est l'exemple même que l'on n'oppose rien à rien et que tous les moyens de transport se complètent. Il est l'un des rares aéroports à bénéficier d'un tramway qui arrive en son sein même, ce qui permet à Franck Goldnadel le président du directoire des Aéroports de la Côte d'Azur, de dire que l'aéroport possède son Nice Express (sur le modèle du CDG Express).

F. Goldnadel TLF Nice

« Je fais partie des gestionnaires d'aéroports qui considèrent que l'intermodalité est une chance, pas un problèmeTous les acteurs économiques ont fait en sorte de donner à l'aéroport de Nice, une intermodalité. On peut quasiment venir en vélo. Demain, cette intermodalité va prendre de l'ampleur avec la gare TGV à Saint-Augustin. On va recouvrer une intermodalité fer-air qui sera fondamentale ».

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