Monaco se dote d’une solution MaaS et c’est grâce à Flowbird

La Principauté, qui déploie Extended Monaco, son programme de numérisation smart city, a confié à la société basée à Besançon, la réalisation d’une application mobile permettant le paiement intégré pour tous les moyens de transport, qu’il s’agisse du bus, du vélo à assistance électrique ou du stationnement en voirie, appli qui intègre aussi cartes et abonnements et renseigne en temps réel. Une petite révolution qui lie technologie et… volonté politique.
(Crédits : DR)

Flowbird avant, s'appelait Parkeon, et au début de son histoire, c'est du matériel - horodateur, automates de paiement, distributeur de titres de transports... - qu'elle vendait. L'acquisition en 2018 de Cale, acteur suédois des solutions de stationnement en voirie, donne naissance à une nouvelle entité et un nouveau nom. Et lui fait prendre un virage très digital, lui permettant de développer des solutions de mobilité pile dans l'air du temps. Le MaaS, ou mobility as a service est d'ailleurs l'un des défis majeurs des opérateurs comme des collectivités.

A Monaco, la vision smart country a pris forme et sens avec l'arrivée en 2018 de Frédéric Genta, comme délégué interministériel chargé de la transition numérique. Un professionnel du sujet qui déploie depuis 2019 le programme Extended Monaco dont la vocation est de numériser la vie quotidienne, la ville, l'éducation... Une vision structurée dont Monapass n'est que l'une des finalités.

Monapass, c'est donc la solution pensée et déployée par Flowbird. Par très étonnant que la Principauté s'adosse à un groupe, parmi les leaders de la mobilité urbaine. Surtout que le MaaS représente un véritable enjeu de ville digitalisée et simplifiée.

Simplificateur de technologie

Ce qu'explique Bertrand Barthélémy, le PDG de l'entreprise basée à Besançon. « Nous permettons de payer le mode de transport selon les différents moyens possibles, carte bancaire, cartes de transport, téléphone mobile, carte bancaire sans contact, téléphone mobile sans contact... » et aussi Swish en Suède ou Alipay et Wechatpay en Chine.

L'enjeu c'est évidemment d'intégrer les différentes politiques tarifaires, qui, au fil du temps se sont complexifiées, tout autant que les moyens de paiement. A cela s'ajoute le besoin de « contrôle », qui nécessite d'accéder aux différents moyens de paiement. « Nous sommes devenus, pour les villes, le simplificateur de cette complexité technologique ».

A Monaco, c'est donc le réseau de bus la Compagnies des Autobus, les vélos à assistance électrique MonaBike et le stationnement en voirie qui est intégré dans Monapass. « Nous avons intégré l'ensemble au sein d'un système informatique central », explique Bertrand Barthélémy. S'intégreront également bientôt les parkings souterrains et les voitures partagées, ainsi que les entrées dans les musées. « Notre approche est d'offrir le plus de services partagés possibles. Avec la simplicité pour l'utilisateur et la sécurité pour la ville, qui est le chef d'orchestre de la mobilité sur le territoire. Notre client, c'est la ville ».

La solution technologique déployée par Flowbird permet, dit Bertrand Barthélémy, de « conserver un coût raisonnable pour la ville, de s'adapter à leurs besoins et d'intégrer, quand il le faut, des opérateurs tiers, comme des startups par exemple ».

Elément de déploiement favorable de la mobilité douce, le MaaS doit avant tout correspondre aussi aux modes de « consommation » de l'usager. « Si le voyageur emprunte tel transport, c'est qu'il a une bonne raison. Soit c'est pour une raison de simplicité de temps ou d'accessibilité. Il faut alors leur proposer une alternative où il est nécessaire qu'elle soit simple, optimisée et pensée de façon globale ». Bref, pour construire un MaaS efficace, il faut « une vision de l'utilisateur final ».

Être incitatif, pas punitif

Apporter une solution complète ne signifie pas que « nous apportons tout. A Monaco, nous intégrons par exemple CityMapper. Nous intégrons ce qui nous semble être bon. Si nous voulons que le voyageur se comporte de telle ou telle façon, il faut être incitatif, pas punitif ».

Et au-delà de la compétence technologique, c'est bien la volonté, l'impulsion politique qui est nécessaire. A Monaco c'est clairement la stratégie numérique déployée qui permet à la Principauté de se doter d'une solution MaaS qui englobe les enjeux de la ville.

Mais la mobilité évolue et demain ce sera la recharge des véhicules électriques qui devront être intégrés dans les solutions de mobility as a service. Notamment pour le côté logistique dont dépendent les véhicules de livraison e-commerce, un type de véhicules dont Bertrand Barthélémy estime qu'il va s'électrifier rapidement. Présente à l'international - l'ETI réalise 80% de son activité à l'export - Flowbird sait aussi s'inspirer de ce qu'elle observe dans un pays, pour répondre aux problématiques d'un autre. « Nous possédons certes une solution technologique globale mais nous nous appuyons avant tout sur les équipes locales, qui sont à l'écoute du terrain et des besoins », insiste Bertrand Barthélémy. Qui précise aussi que la solution déployée à Monaco sera dupliquée. Flowbird emploie 1.300 salariés dans le monde, dont 500 à Besançon et a réalisé en 2019, un chiffre d'affaires de 320 millions d'euros.

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