Il était attendu, il devait être officialisé voici un mois à Nice. Il est finalement signé sous les cieux parisiens plutôt que sous les cieux niçois, confinement et pandémie obligent. Mais l'essentiel du contrat de relance qui concerne la Métropole Nice Côte d'Azur et ses 49 communes se situe surtout dans le montant de l'investissement engagé - 2,5 milliards d'euros - dont une part importante est fléchée en direction de la transition écologique, qui bénéficie de 1,4 milliard d'euros. Les deux autres volets contenus dans le Plan de relance se voient respectivement dotés de 700 millions d'euros pour la cohésion sociale et territoriale et de 400 millions d'euros pour l'attractivité économique, le rayonnement culturel et touristique.
Suite logique de la stratégie
Un plan qui suit assez logiquement la stratégie de développement métropolitaine qui a fait le choix des éco-technologies il y a plus de dix ans, porté notamment par l'EPA Eco-Vallée, mais qui se retrouve aussi dans la Coulée verte qui a totalement transfiguré le centre-ville de Nice et dont une seconde phase devrait permettre de l'étendre encore davantage vers l'est.
Parmi le 1,4 milliard d'euros consacré à la transition écologique c'est tout aussi logiquement une grande part qui va venir soutenir financièrement la modernisation du réseau de transport. 460 millions d'euros vont donner de la force financière à l'extension des lignes du tramway, la ligne 1 notamment vers le Paillon, désengorgeant et apportant une solution qui sert aussi le développement économique de cette partie du territoire azuréen. Est également compris la continuité de la ligne 2 et de la ligne 4 et on sait depuis quelques jours aussi qu'un téléphérique reliera la Baie des Anges avec la commune voisine de Saint-Laurent du Var dont le premier édile est Louis Nègre, par ailleurs président du GART, le groupement des autorités responsables de transport. Le plan vélo - et c'est un sujet à débat comme dans beaucoup de communes - et l'électrification des bateaux à quais sont dans les sujets inclus dans ce volet vert. Sans oublier une part importante qui fait tout autant partie de l'identité de la Métropole, à savoir le soutien à une politique agricole, car oui, Nice Côte d'Azur est aussi un territoire agricole.
L'urbain et la montagne
Nice Côte d'Azur qui va aussi pouvoir insuffler 700 millions d'euros dans la cohésion territoriale. 100 millions d'euros sont par exemple consacrés au renouvellement urbain de certains de ses quartiers les plus sensibles comme Les Moulins ou L'Ariane et on sait combien ce renouvellement urbain est intrinsèquement lié à l'économie locale. Importante, vitale, essentielle est également l'enveloppe de 10 millions d'euros dédiée à la requalification des cœurs de villages du moyen et du haut pays. Christian Estrosi l'a bien souligné, cela n'entre pas dans le soutien financier lié aux conséquences de la tempête Alex, ce soutien-là étant à part.
Si elle ne concentre « que » 400 millions d'euros, l'attractivité économique est évidemment un sujet majeur dans la relance comme dans la stratégie globale. Le développement de zones d'activités, le nouveau Marché d'intérêt national qui va se déplacer vers La Gaude et surtout ce PEX, ce palais des congrès et des expositions, tant souhaité par Christian Estrosi pour doter la Métropole et le territoire d'un outil BtoB à la hauteur de la cinquième ville de France sont forcément concernés. Levier majeur - que la crise a secoué et dont elle a bien montré l'importance - le développement touristique et culturel se voit consacré 120 millions d'euros. La rénovation des studios de la Victorine par exemple sont concernés.
Profiter à l'hinterland
Finalement, le contrat de relance dit assez bien son nom. Il vient encourager ce qui constitue les forces vives du territoire. Mais surtout, il doit jouer un effet démultiplicateur. Christian Estrosi l'a d'ailleurs souligné, « il doit profiter à tout son hinterland ». Dépasser, par effet de ruissellement, les frontières de la métropole niçoise. Il vient aussi appuyer ce qui a été déjà mis en place pour soutenir l'économie locale. « 80 millions d'euros déjà mis pour soutenir toutes les activités car nous avons besoin que le monde économique soit debout », fait remarque le président de Nice Côte d'Azur. « Il faut préparer la sortie » et « l'espoir n'est pas suffisant ». Il faut faire dit le maire de Nice « le choix de la croissance ». C'est bien là, tout l'enjeu. Reste l'effet de levier que cette manne publique va - devrait - provoquer dans la sphère privée. On le sait, les fondamentaux ne mentent pas. L'économie a besoin de confiance pour se projeter.
Sujets les + commentés