Erminio Eschena – MSC Croisières : « Le choix d’une propulsion au GNL correspond à une vision industrielle »

Après l’annonce de la fourniture par Total de gaz naturel liquéfié pour les prochains paquebots de la 3ème marque de croisières mondiale, à partir de Marseille, le directeur des affaires industrielles et des relations institutionnelles explique pourquoi c’est l’ensemble de la chaîne de valeur qui est concernée et qui travaille ensemble, soulignant le rôle moteur de la technologie dans la transition énergétique, portée, a contrario des idées reçues, par les industriels.
(Crédits : DR)

C'est, en pleine actualité des plans de relance et des volontés d'accélérer la transition énergétique, le type d'annonce qui se situe dans ce que l'on peut appeler, un momentum. MSC Croisières, n°3 mondial et Total vont faire équipe pour que le second avitaille les paquebots du premier, au GNL, ce gaz naturel liquéfié qui a déjà convaincu des armateurs, dont CMA CGM, la compagnie maritime basée à Marseille. Marseille, là même où l'avitaillement par Total se réalisera, dès que le premier paquebot - sur trois - de MSC Croisières conçu exprès en ce moment-même dans les chantiers navals de Saint-Nazaire sera opérationnel.

Anticiper la réglementation

Une annonce qui va dans le sens de l'Histoire serait-on tenté de dire. Le GNL est un effet l'un des carburants innovants que le monde maritime regarde avec fort intérêt depuis longtemps. Un point que tient particulièrement à préciser Erminio Eschena, agacé que l'on puisse penser que MSC Croisières s'engage dans une transition énergétique par « simple » réaction « à une contingence sociale ou autre. L'engagement pour un opérateur tel que MSC et pour les autres acteurs n'est pas nouveau. Le GNL est actuellement le mode de propulsion le plus durable qui soit ». De rappeler aussi que le choix de Total est logique tout autant que celui de réaliser cet avitaillement dans le premier port de France. Et que le tout correspond avant tout, « à une vision industrielle ».

« Nous nous sommes engagés à mettre en place des dispositifs pour réduire nos émissions et nous avons déjà devancé la réglementation actuelle et anticipé ainsi les mesures à venir », poursuit Erminio Eschena. Notamment les mesures annoncées par l'Organisation maritime internationale.

On rappellera que le GNL permet de réduire de 99% les émissions d'oxyde de soufre comme celles de particules fines, jusqu'à 85% les émissions d'oxyde d'azote et 20% celles des gaz à effet de serre.

5,3 milliards d'euros injectés en 2019

Mais ce que veut dire le directeur des affaires industrielles et des relations institutionnelles du groupe c'est que les paquebots sont déjà prêts... pour l'après. « Ils sont prêts pour le branchement électrique à quai. Marseille va être le premier port français à proposer l'électrification à quai d'ici 2024 », souligne Erminio Eschena, un branchement rendu possible par le plan Escale Zéro Fumée que porte la Région Sud. « Il n'existe, pour l'heure, pas plus de 14 ports dans le monde ».

Si le premier d'entre eux est actuellement en construction dans les chantiers de Saint-Nazaire, ce sont bien trois paquebots propulsés au GNL que MSC Croisières a programmé. Sachant que l'investissement est de l'ordre de 1 milliard d'euros pour un navire. « La contribution globale du groupe MSC à l'économie française s'est élevée à 5,3 milliards d'euros en 2019 », tient à rappeler Erminio Eschena.

Innover par anticipation

L'innovation est forcément un moteur indispensable pour permettre de réaliser vite et bien la transition énergétique. « Nous sommes déjà en train de tester de nouvelles innovations ». Dont cette pile à combustible à oxyde solide qui sera testé sur le MSC World Europa, le premier aussi à être propulsé au GNL jamais propulsé en France.

« Nous allons expérimenter son efficience ». Autre innovation déjà regardée, la propulsion à voile. « L'innovation se fait par anticipation, grâce à l'évolution de la technologie elle-même ». MSC travaille évidemment avec les laboratoires et les entreprises innovantes, apporteuses de solutions. Cela était déjà le cas pour le système de scrubbers à circuit fermé, signé d'une startup originaire d'Auvergne-Rhône Alpes. « Par définition, la technologie n'arrête jamais. Surtout l'innovation est portée par la volonté de l'armateur. Ce que l'on considère aujourd'hui comme une innovation sera considérée demain comme faisant partie intégrante du quotidien. En matière de transition énergétique, c'est très souvent l'industrie qui fait avancer et propose des outils ».

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