Comment Altice France – SFR se déploie dans le Sud

Alors que la 5G a cristallisé l’attention et les craintes en fin d’année 2020, le groupe dirigé par Alain Weill a fait fort en étant le premier opérateur à déployer cette technologie à Nice, pour les entreprises comme le grand public. Mais hors effet médiatique, les enjeux sont aussi dans la continuité de déploiement de la 4G, de la fibre, dans le rôle à jouer dans l’inclusion numérique ce qui comprend aussi le soutien aux jeunes. Le tout dans un bilan 2020 qui pointe, malgré la crise, la croissance.
(Crédits : DR)

Comme le souligne Isabelle Simon, « notre activité est résiliente mais elle est aussi fragilisée car elle est dépendante de la situation économique du pays ». En quelques mots et une phrase, la déléguée régionale Méditerranée d'Altice France-SFR décrit la connexion entre l'activité de l'opérateur français et celle des entreprises comme du grand public. Une interconnexion évidente : si les seconds « consomment », le premier se porte bien.

En 2020, pas d'annus horribilis pour Altice France-SFR en région Sud. La crise sanitaire et le confinement ont forcément pesé sur les usages. On en veut pour preuve le +28 % du trafic data et le +10 % du trafic voix observés tous deux sur mobile. Comme le +40 % enregistré entre septembre et décembre 2020 sur le trafic des réseaux fibre. Un confinement qui a obligé - le tout numérique est devenu réalité - à augmenter les capacités, ce qui a été engagé dès le premier confinement. Reste que la crise sanitaire et certaines de ses conséquences, comme un tourisme contrarié et donc des revenus issus du roaming, en baisse, impactent l'activité globale. Néanmoins, le chiffre d'affaires enregistre une croissance de 4 %, à 2,75 milliards d'euros.

Appétence pour la 5G confirmée

Mais le point fort pour le groupe dirigé par Alain Weill est sans conteste le lancement en grandes pompes et en présence du premier magistrat de la Ville, Christian Estrosi, de la 5G à Nice le 20 novembre dernier. Un événement ultra-médiatique et pour cause : il s'agissait du premier lancement de la 5G en France, pour les entreprises comme les particuliers. Un moment attendu malgré les crispations autour de cette technologie, mais une crispation qui ne se ressent pas dans les chiffres. « L'ouverture de la 5G, dans le cadre de l'évolution des échanges, est intéressante puisque qu'elle permet de désencombrer la 4G. Et je rappelle que sans 5G, les réseaux 4G seront saturés courant 2021. Les chiffes nous démontrent d'ailleurs l'appétence pour cette technologie puisque 40 % des mobiles vendus, sont des mobiles qui ont la 5G. Quant aux entreprises, quasi l'ensemble d'entre elles sont intéressées et nombreuses sont celles qui nous contactent pour engager des pilotes, mener des premiers tests ensemble », indique Isabelle Simon.

Qui en profite pour apporter une précision - pas inintéressante du tout - sur la vraie et ce que l'on appelle la « fausse » 5G. Il y a donc celle qui s'appuie sur la bande de fréquence 3,4-3,8 GHz et offre des débits pouvant aller jusqu'à dix fois supérieurs à ce que propose la 4G. Et puis il y a celle rendue possible grâce à la technologie Dynamic Spectrum Sharing qui fait cohabiter 4G et 5G et qui donc n'apporte pas les augmentations des débits que permet la 5G. « A Nice, comme à Marseille, c'est bien la « vraie » 5G qui a été déployée » tient à préciser la déléguée régionale Méditerranée, ajoutant que l'ambition du groupe c'est, évidemment, bien de déployer de la 5G à valeur ajoutée.

La fibre, « hyper-structurante » pour l'attractivité

Isabelle Simon qui est « très fière que Nice et Marseille soient les premières métropoles équipées » et qui rappelle aussi que 120 communes l'ont été partout en France en décembre dernier. « Nous avons vocation à déployer dans les métropoles, puis dans les villes moyennes et dans les zones moins denses », 2021 étant consacrée aux métropoles et aux villes moyennes.

Mais quid de la fibre ? « Dans le Sud, deux millions de logements sont éligibles », répond Isabelle Simon, « à comparer avec les 19 millions au total en France, ce qui correspond à 2 logements sur 3, soit plus que la moyenne nationale. 10 milliards d'euros ont été investis au cours des 4 dernières années, et rien que 3 milliards d'euros en 2019. Au total, 19 millions de prises sont éligibles. Ce sont des déploiements hyper-structurants pour l'attractivité, la compétitivité et la qualité de vie sur les territoires ».

Isabelle Simon Altice France -SFR

Isabelle Simon, déléguée régionale Méditerranée

Des territoires dans le Sud, qui sont souvent les territoires alpins et pour lesquels la fracture numérique est une réalité. « La fibre est structurante pour ces territoires et nous avons fait un bond technologique très important. Nous savons l'upgrader pour répondre  à l'évolution des usages ».

Combler la fracture numérique

Mais la fracture numérique, c'est aussi celle qui peut toucher les jeunes. Des jeunes, étudiants notamment, dont l'enseignement en « distanciel », exige d'être correctement équipés afin de ne pas créer de distorsion et d'injustice dans l'accès aux contenus pédagogiques. C'est le sens de l'accord passé notamment avec Emmaüs Connect pour équiper ceux qui ont besoin en smartphones, carte SIM et autres forfaits. L'inclusion numérique qui est l'un des véritables enjeux de ce que la crise va laisser comme traces et façon de consommer. Renforcé par cette période où le distanciel l'a emporté, il a révélé sa force mais aussi que son manque est une vraie faiblesse. Et cela touche autant les entreprises que les jeunes. Un enjeu pour Altice France-SFR, comme pour tous les autres opérateurs...

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