Orientation et nouveaux métiers : un défi sans cesse renouvelé

Sujet majeur, le choix d’une future profession est désormais un exercice plus compliqué qu’il n’y paraît. L’impact du numérique dans tous les secteurs, un certain retour à des savoir-faire jusqu’ici en voie de disparition comme les métiers alimentaires par exemple et surtout ces futurs métiers, annoncés, mais dont évidemment on n’en connait pas les contours ont de quoi faire de l’orientation un casse-tête chinois. Un challenge que Métierama, l’association qui organise le salon éponyme dans le Sud tente d’accompagner. Et le rôle des entrepreneurs est, bien sûr, loin d’être anodin.
(Crédits : DR)

S'oriente-t-on en 2021 plus facilement qu'avant ? Pas forcément. Si les outils digitaux ouvrent le champ des possibles, la place du numérique, le retour à des métiers jusqu'ici en tension ou oubliés, et surtout la promesse de l'arrivée de métiers que l'on ne connaît pas encore, rendent cette étape extrêmement sensible.

Un sujet que connaissent bien Patricia Castelbon-Fabre et Thierry Riethmuller, respectivement présidente et directeur de Métierama, l'association organisatrice du salon éponyme, acteur de l'orientation depuis 1974. Et dire que les évolutions chamboulent le parcours d'orientation est un euphémisme.

Le numérique bouleverse, la télé joue le rôle de levier

Le numérique d'abord s'affirme largement, « depuis trois ans », note même Thierry Riethmuller. « Nous sentons une accélération avec l'émergence des smartphones ». Une remarque qui n'est pas surprenante et qui accompagne la mutation totale qu'engendre le digital. L'arrivée de nouveaux métiers, également, comme Chief Happiness Officer par exemple, appuient la tendance et prouvent que les entreprises se structurent différemment, intégrant de nouvelles compétences.

A contrario, certains métiers dits « traditionnels » et longtemps moins aimés, suscitent de nouvelles vocations. Comme les métiers alimentaires, de bouche. Qui retrouvent un intérêt grâce notamment aux... émissions de télévision. C'est ce que confirme Patricia Castelbron Fabre. « La télé est un levier de communication formidable. Il arrive que l'on manque de places pour des stages de collégiens ». « Les émissions sur l'artisanat sont également très porteuses », ajoute Thierry Riethmuller.

Les chefs d'entreprises, maillon fort « humain »

Ce qui met en avant le besoin de rencontre avec le terrain. Connaître « en vrai » ce que recouvre telle ou telle profession, aller au-delà souvent des a priori, des idées reçues et très ancrées, est la meilleure façon d'orienter juste et correctement. Une mise en abîme avec la réalité que veut promouvoir Metierama. « Il est essentiel d'échanger avec des professionnels, avec ceux qui vivent le métier », poursuit Thierry Riethmuller. « Souvent, c'est ainsi que naissent des vocations ». Bien orienter c'est aussi éviter des erreurs d'aiguillage. Et par conséquent, éviter d'encombrer des filières. Telles celles de psycho ou socio, bien connues pour être le dernier recours pour qui ne sait pas vers quelle filière se tourner.

Bien orienter signifie connaissance affinée des besoins et du terrain. Impossible dans ce cadre-là d'être hors-sol. D'où l'importance fondamentale d'être proche de... l'entreprise. Et de l'entrepreneur. « Nous nous appuyons sur des clusters », précise Thierry Riethmuller. Surtout, « Personne ne peut mieux parler de son métier que l'entrepreneur, c'est pour cela que nous nous rapprochons des branches professionnelles. Il faudrait cependant que certaines d'entre elles soient un peu plus disponibles », note toutefois le directeur de Métierama. Un rapprochement avec le terrain qui va sans doute être encore plus important dans un contexte de crise sanitaire qui entraîne des mutations.

C'est là aussi où l'apprentissage a un rôle à jouer. Parce qu'il permet une prise en direct avec la réalité du métier, de ses tenants et aboutissants. « C'est un atout, au-delà de la rémunération », commente Patricia Castelbron Fabre. « Il offre une prise de conscience de la réalité. Les jeunes en ressortent avec un diplôme et les tenants et aboutissants ».

Eviter la démotivation

Si l'édition 2021 du salon Metierama se tiendra de façon virtuelle et immersive, l'association a décidé de faire de sa plateforme, une plateforme permanente. Et cela, pour accompagner véritablement, et tout au long de l'année. « Le potentiel de cet outil est assez important », souligne Thierry Riethmuller, comme la possibilité de créer un fonds pédagogique. Patricia Castelbron Fabre y voit aussi la possibilité d'apporter l'information au plus près des territoires et des enjeux de ces derniers. « La plateforme nous permet de nous adresser à un bassin d'emploi défini ou à des branches professionnelles. C'est un outil qui peut être dupliqué facilement ». Outre l'enjeu global de l'orientation, il y a aussi celui de la démotivation que peut provoquer le contexte de couvre-feu et confinement. Un élément à rapprocher d'une autre donnée apportée par le Centre national d'études des systèmes scolaires (CNESCO), qui indique d'un jeune sur cinq, entre 18 et 25 ans, estime ne pas avoir eu le choix de son orientation, mal accompagné pour cela par son établissement scolaire. Ce qui valide le besoin et l'importance d'une information ciblée et nourrie. Tout l'enjeu est bien là.

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Commentaire 1
à écrit le 28/01/2021 à 8:45
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Il faudrait former nos jeunes à internet et aux réseaux sociaux, dernier bastion dans lequel le travail peut rapporter gros, même si c'est bien plkus facile quand déjà on est un créatif, un artiste dans l'âme mais au sein de la dictature du consortiu...

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