Quels enjeux pour l’hydrogène dans le Sud ?

Désormais dotée d’une déléguée régionale France Hydrogène – Anne-Marie Perez, par ailleurs DG du pôle Capénergie – Provence Alpes Côte d’Azur va pouvoir mieux prendre sa place sur la scène nationale, faire connaître ses projets, accélérer sur les usages, notamment en s’appuyant sur des acteurs tels que les places portuaires, les industriels ou les collectivités. Sans oublier la notion de compétitivité élargie aussi.
(Crédits : Pixabay)

L'hydrogène est pour Capénergies un sujet primordial depuis 2018 et la création alors d'un club dédié, baptisé H2. A l'époque, 15 projets ont émergé en deux ans, mobilisant 150 M€ d'investissement et 20 M€ d'aides. C'est donc assez logiquement que la casquette de représentante de France Hydrogène en région Sud échoie à Anne-Marie Perez. Et la nouvelle madame Hydrogène ne cache rien des enjeux qui concernent le territoire de Provence Alpes Côte d'Azur, ni face à une structuration interne, ni face à la concurrence d'autres régions.

La Tribune - Quel est l'objectif de la désignation de délégués régionaux France Hydrogène ?

Anne-Marie Perez - L'objectif est clairement d'accélérer la croissance de la filière et les projets. Pour que l'hydrogène se développe, il faut massifier les usages. Faire également mieux dialoguer à la maille régionale, mieux articuler les projets sur les territoires, identifier des actions à mener en commun. La volonté de France Hydrogène est d'organiser la fluidité entre le niveau central et les régions et mieux diffuser la connaissance du niveau central et les territoires.

Capénergies a créé un club hydrogène il y a deux ans. Le pôle sentait déjà le potentiel de cette énergie et tout ce qu'elle pouvait permettre ?

Nous y avons cru. Nous avions également un directeur adjoint - Paul Lucchese NDLR - qui a été élu alors président de l'Accord Hydrogène de l'Agence Internationale de l'Energie. Le président du pôle y croyait vraiment. Notre territoire, notamment avec les ports de Toulon et de Marseille-Fos, a de la logistique lourde. Nous avons un territoire qui ne peut qu'en bénéficier. Il y a notamment le projet Hygreen à Manosque, qui vise la production et le stockage massif d'hydrogène vert en cavités salines, ou encore Hynovar qui déploie la filière hydrogène sur le plateau de Signes et dans les ports de Toulon. Il existe également des projets du côté de Nice et de Cannes. Il y a des acteurs qui développent des technologies.

Développer la filière hydrogène recouvre aussi des enjeux d'attractivité...

Nous travaillons effectivement à être un territoire attractif, à être en capacité de faire venir des industriels. Nous structurons toute la chaîne de valeur afin d'avoir une bonne cartographie. D'autres régions sont également avancées sur l'hydrogène. Auvergne-Rhône-Alpes est le berceau de l'hydrogène, notamment grâce au système de recherche basé autour du Grand Lyon. L'Occitanie a mis en place un corridor hydrogène. Le Grand Est possède également un écosystème...

Que faut-il pour développer davantage la filière dans le Sud ?

Pour développer la filière il faut des entreprises, il faut ce qui est capable de donner envie d'investir sur cette filière. Si des usages se développent sur le territoire, ça aide. Et si l'écosystème est structuré, cela crée des leviers d'attractivité. Les territoires ont un rôle majeur à jouer. Ils sont eux-mêmes consommateurs et peuvent participer à cette structuration d'écosystème via la commande publique.

Si l'on fait une projection, comment la filière peut-elle évoluer dans la région ?

Nous avons la Cop d'avance avec une décision du président de la Région, Renaud Muselier, d'une volonté de rentabilité carbone. Et avec une prise de conscience des acteurs économiques, nous pouvons accélérer. Cela demande des investissements financiers importants. Mais c'est par une action collective que l'on peut accélérer. Il existe des leviers importants, d'autant que des projets européens se développent dans la région. GRT Gaz pourrait avoir un rôle fort à jouer. Ça pétille de partout. C'est néanmoins une solution qui n'a pas encore trouvé de modèle économique. Pour cela il faut du volume, donc des usages. Un important travail de massification est à faire.

Certains acteurs peuvent aider à cette massification...

L'Ecole supérieure des officiers sapeurs-pompiers (basée à Aix-en-Provence NDLR) développe des outils pédagogiques. C'est un acteur important, car quand on développe une filière, il faut sensibiliser les parties prenantes. Avec le port, il y a d'autres perspectives. Dont celle d'importer en Europe de l'hydrogène issue de l'énergie solaire venue d'Afrique. L'Allemagne pourrait aussi choisir cette solution pour aller plus vite. Le positionnement du GPMM est stratégique.

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Commentaire 1
à écrit le 14/01/2021 à 8:01
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Oser appeler la Provence; la Côte d'Azur, les Alpes région SUD il faut s'appeler Muselier pour avoir sali le nom de cette région. Nous nous en souviendrons en 2021

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