Pourquoi Rising Sud élargit sa gouvernance

De cinq membres, la gouvernance de l’agence régionale de développement économique passe à plus de soixante, incluant diverses collectivités locales, des entreprises, des pôles de compétitivité, des ports et aéroports ou encore des universités. Un moyen de mieux entendre les acteurs du territoire et de mutualiser les forces en présence. Un besoin d’autant plus fort du fait de la crise économique.
(Crédits : DR)

Le projet était dans les tuyaux depuis un moment déjà. « Dans le schéma régional de développement économique, d'innovation et d'internationalisation (SRD2I) qui a été mis en place au début du mandat en 2015, il était déjà question d'élargir la gouvernance de ce qui était alors l'ARII (Agence régionale d'innovation et d'internationalisation des entreprises) », assure Jean-François Royer, directeur général de Rising Sud. Mais ajoute-t-il : « cela supposait de travailler sur le repositionnement de l'agence, d'en redéfinir une feuille de route, de conforter les relations avec les partenaires ».

Un travail qui a été mené ces dernières années, en particulier depuis que l'ARII est devenue Rising Sud. En témoignent les opérations collectives de plus en plus récurrentes telles que la mise en place de délégations régionales dans les salons comme le CES Las Vegas ou encore l'organisation de missions à l'export. Des actions qui ont rapproché la Région et les divers acteurs du territoire, rendant possible l'intégration de ces derniers au sein de l'agence de développement économique.

La crise : accélérateur de coopération

Restait à enclencher la démarche, ce à quoi la crise liée au covid-19 a contribué. « Elle a vraiment été un moment de fédération des acteurs. Il y a eu beaucoup d'opérations dans la construction du plan de relance, notamment de grandes consultations auprès de différents acteurs, partenaires et entreprises ».

C'est ainsi que la gouvernance de Rising Sud passe à 64 membres, contre 5 jusqu'alors (Région, Etat, CCI régionale, Caisse des dépôts, Bpifrance). Un nombre appelé à évoluer quelques peu dans les prochaines semaines, en fonction de l'intérêt des uns et des autres.

Parmi les nouveaux entrants, se trouvent diverses collectivités locales telles que les trois Métropoles régionales (Aix-Marseille, Nice Côte d'Azur, Toulon Provence Méditerranée), la Communauté d'agglomération de Sophia Antipolis (CASA), des départements, ainsi que des communautés d'agglomérations et de communes.

Côté entreprises, Rising Sud a fait le choix d'en intégrer un nombre restreint (neuf pour le moment). « Il s'agit d'entreprises clés pour les filières d'excellence et les Opérations d'intérêt régional, qui ont un impact fort sur la création d'emploi, le rayonnement international et l'innovation ». Sont ainsi annoncées, entre autres, Airbus, la Caisse d'Epargne Cepac ou encore l'aixoise Neuroservice. Elles auront vocation à porter la parole des entreprises du territoire.

Enfin, Rising Sud a fait le choix d'intégrer toute une série d'acteurs partenaires des entreprises tels que les ports, les aéroports de Marseille Provence, Nice Côte d'Azur et Toulon, des pôles de compétitivité (Eurobiomed, CapÉnergie notamment), des agences comme Provence Promotion, la Satt Sud-Est, de même que les universités de Côte d'Azur, Aix-Marseille, Toulon et Avignon. « Les universités ont compris qu'elles ont un rôle à jouer dans la vie de la Cité et pour elles, l'entreprise n'est plus un tabou. Or, il émane d'elles des outils économiques et des innovations dont il serait indécent de se priver ».

Jouer collectif en mutualisant les moyens

Car l'ambition est bien de tirer profit des forces présentes en région et d'en faire profiter chacun, en faisant fi des territoires qui la composent. Ce qui implique de mutualiser les moyens. Et Bernard Kleynoff, président de Rising Sud d'illustrer par un exemple : « Lorsqu'il y a des missions à l'étranger, habituellement, chaque territoire choisit les destinations qui l'intéresse.. Désormais, quand la Métropole Aix-Marseille Provence et Provence Promotion iront au Maghreb, elles pourront embarquer des acteurs d'autres territoires qui seraient également intéressés ».

Une approche différente, plus collective, pour une feuille de route qui « change peu », reconnaît le président de Rising Sud, même si certains sujets devraient être renforcés, notamment l'innovation, en lien avec les pôles de compétitivité, et l'intégration de plus petites entreprises aux programmes d'accélération.

Restera à organiser les discussions en comité élargi. « Il faudra pondérer les votes et trouver les moyens de s'organiser pour travailler ». Il est question de s'organiser autour de quatre commissions, chacune en lien avec une mission phare de l'agence, à savoir l'attractivité, le soutien à l'export, les projets structurant et l'accompagnement des entreprises. Les contours restent à définir. « Les choses se formaliseront au fil du temps ». Une assemblée générale devrait permettre à chacun d'y voir plus clair, avec potentiellement de nouveaux acteurs intégrés à la gouvernance. Elle est prévue le 30 mars prochain.

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