La place portuaire s'inquiète de l'avenir des bassins Est de Marseille-Fos

L'Union maritime et fluviale de Marseille Fos craint que les espaces dédiés à l'accueil des rouliers dans la rade de Marseille deviennent trop étroits pour des navires de plus en plus grands. L'organisation qui réunit 450 entreprises interpelle le Grand Port Maritime pour réaliser des aménagements.
(Crédits : Camille Moirenc)

Les bateaux vont-ils se retrouver à l'étroit derrière la digue du large de Marseille ? C'est en tout cas ce qui inquiète l'Union maritime et fluviale de Marseille Fos (UMF), qui regroupe 450 entreprises et 25 professions. Les bassins Est, ceux de l'Ouest étant à Fos, s'étendent le long de la moitié nord de la cité phocéenne, ils accueillent des bateaux de croisière, des ferries, de la réparation navale, quelques conteneurs et des rouliers dit "ro-ro". Ces derniers, qui se caractérisent par un chargement et déchargement par des rampes d'accès en roulant, représentent près de la moitié de l'activité de ces bassins.

Mais face à la massification des flux, les bateaux deviennent de plus en plus grands. Et les rouliers pourraient ne plus accoster à Marseille. L'opérateur danois DFDS par exemple a déplacé sa ligne turque de Toulon à Sète, où y accoste son bateau de 223 mètres de long. De quoi faire grincer les dents de la place portuaire pour qui le port phocéen ne pouvait pas recevoir de tels navires. Pour l'UMF, "le risque est non seulement de ne plus conquérir de ligne mais aussi de perdre celle que nous avons".

La Ville favorable au maintien de l'activité

"Aujourd'hui, il est difficile d'accueillir un navire de plus de 200 mètres", explique Jean-François Suhas, pilote du port et président du conseil de développement. Sauf que les rouliers grandissent et commencer à dépasser ces 200 mètres. Concrètement cela concerne les bassins dits d'Arenc, positionnés en face de la tour de la Joliette.

Bassins roro GPMM

L'une des solutions serait donc de réunir les petits espaces pour en avoir de plus grands. Le dernier projet stratégique du port, c'est-à-dire sa feuille de route, prévoyait un réaménagement. Mais il n'en a rien été. Reste donc à voir ce que prévoit le prochain projet stratégique, qui doit être voté en mars prochain. "Nous y travaillons depuis des mois", reconnaît Jean-François Suhas. De son côté, l'UMF a commandé une étude indépendante sur l'évolution du marché pour argumenter auprès du port.

Un déplacement de l'activité vers les bassins Ouest à Fos ne semble en tout cas pas une solution. Notamment parce que la main d'œuvre qualifiée, permettant de rapidement décharger et recharger le navire, se trouve à Marseille. Le nouveau maire Benoît Payan a lui, indiqué vouloir "poursuivre la pérennisation et la variété de l'activité du port". Ces aménagements, qui représentent des investissements lourds "doivent être dans le plan de relance" ajoute l'élu.

Plan de relance et liaison Fos-Salon très attendus

L'activité portuaire a justement le droit à un plan particulier qui sera dévoilé fin janvier. "Nous avons hâte", reconnaît Jean-Claude Sarremejeanne, président de l'UMF qui émet le souhait de voir "les unions maritimes intégrées aux conseils de surveillance". Il plaide aussi pour "un meilleur équilibre" des investissements entre les ports, notant "qu'il y en a beaucoup à Port-La-Nouvelle". Le port audois est sous compétence régionale, qui décide des investissements, quand celui de Marseille dépend de l'Etat.

Autre dossier que suit particulièrement l'UMF, la liaison routière Fos-Salon. Alors que le débat public s'est terminé en 2020 la place portuaire rappelle l'importance d'être connecté à l'hinterland rapidement. "C'est un enjeu essentiel, nous l'attendons depuis quarante ans", souligne Stéphane Salvetat, vice-président de l'UMF. Ce qui ne va pas à l'encontre des autres modes de transports. Stéphane Salvetat appelle d'ailleurs à "concentrer les investissements sur le ferroviaire et la barge". Un report modal qui est également l'un des grands objectifs du port.

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Commentaire 1
à écrit le 08/01/2021 à 10:19
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Ca tombe bien puisque ce sont bien ces navires de plus en plus grands qui anéantissent de plus en plus la planète mais nos vieux décideurs sont dorénavant incapables de s'adapter, de générer de nouvelles idées ne serait-ce même que de penser pour évo...

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