Le BE, le Monsieur Plus des bâtiments intelligents

Porté par la complexification réglementaire du bâtiment, le bureau d’études technique et environnement, basé à Nice, multiplie les références à valeur ajoutée comme celle du palais Carabacel que la CCI azuréenne a engagé dans une validation Smart Grids Ready. Son objectif : faire la différence sur un marché local concurrentiel qui ne connaît pas la crise, sauf peut-être celle de l’attractivité.
(Crédits : Enedis)

Si le monde du BTP montre des signes d'inquiétude pour 2021, à Le BE, on reste confiant. Le trou d'air dû au premier confinement qui peu à peu, tel un jeu de dominos, se répercute sur l'ensemble de la filière ? Pas vu, dixit son cofondateur Nicolas Foubert, "pas même une seule seconde". Et, au regard du programme 2021 qui se dessine, le bureau d'études technique et environnement niçois entend bien poursuivre sur son rythme de croissance habituel, compris entre 10 et 15% par an.

Il faut dire que Le BE se positionne sur un marché réglementaire et technique qui se complexifie : "On parle de BIM, de réglementation environnementale 2020, de bâtiments intelligents, d'intégration des énergies renouvelables..." A cet égard, la dynamique est belle et bien enclenchée, et le contexte, avec un plan de relance qui fait la part belle à la rénovation thermique et énergétique, de plus en plus porteur pour cette structure fondée en 2013 par deux jeunes ingénieurs Arts et Métiers, Nicolas Foubert, donc, et David Chastrusse. Centrée sur la maîtrise d'œuvre de projets à valeur ajoutée technique, elle revendique une double compétence - ingénierie de la construction et de l'environnement - lui permettant de répondre aux programmes les plus complexes. Des "moutons à cinq pattes techniques", comme ils disent, parmi lesquels la rénovation énergétique du palais Carabacel, siège de la CCI Nice Côte d'Azur, dont Le BE assure depuis l'automne la maîtrise d'œuvre en co-traitance avec SLK Ingénierie, en charge de l'assistance à maîtrise d'ouvrage.

Carabacel SGR 2.0

Baptisé Carabacel SGR 2.0, ce projet porté par la chambre consulaire azuréenne s'inscrit dans le cadre du projet européen et transfrontalier Pays Ecogétiques dont la CCI est chef de file. Doté d'un budget de 471 000 euros, il vise à repenser l'énergie dans les bâtiments publics en vue d'atteindre une exemplarité en termes de diminution de l'impact environnemental et de coûts relatifs à la consommation d'énergie, laquelle constitue souvent le second poste de dépenses des collectivités.

A Nice, c'est a minima une enveloppe globale de 170 000 euros qui sera investie dans la rénovation énergétique de ce palais centenaire, siège de la chambre azuréenne, et de ce fait soumis au nouveau décret tertiaire. Lequel impose une réduction de 40% en 2030, de 50% en 2040 et de 60% en 2050 de ses consommations énergétiques par rapport à l'année de référence, en l'occurrence 2010. Pour se faire, l'idée consiste donc à jouer la carte de la gestion technique (GTB, GTC, GTE) pour faire de cet ensemble de 5 000 mètres carrés "peu isolé et difficilement isolable de manière profonde", le premier bâtiment classé labellisé Smart Grid Ready. Ce référentiel conçu par le Club Energie Côte d'Azur (ex-Club Smart Grids Côte d'Azur), dont font partie Le BE et SLK, valide les équipements et fonctionnalités nécessaires à rendre le bâtiment intelligent sur les aspects énergétiques. "Le projet vient de débuter et s'étalera sur 18 mois. Les consultations devraient être lancées au printemps après l'écriture du cahier des charges attendu au premier trimestre 2021", précise Nicolas Foubert.

Défaut d'attractivité

Cette référence vient compléter un tableau de chasse où trônent, entre autres, les résidences Pléiade et Odyssée, imaginées par Jean Nouvel dans l'écoquartier Nice Méridia (dans le périmètre de l'Eco-Vallée- et pour lesquelles Le BE a réalisé les études complètes thermique, fluides, courants forts et faibles, énergies renouvelables et VRD, garantes de la mise en œuvre des démarches environnementales engagées par Artémis, son maître d'ouvrage. Il y a aussi la programmation technique et architecturale de l'aménagement du futur écoquartier de Roquebrune Cap Martin attendue en 2024, en tant qu'assistant à maîtrise d'ouvrage technique (environnement, énergétique et VRD). Ou enfin, la réhabilitation et l'extension du Centre Hospitalier de Breil sur Roya à travers une mission de maîtrise d'œuvre complète.

Trois illustrations du large panel d'activités et de savoir-faire que couvre la structure de 6 personnes qui devrait clôturer l'exercice en cours par un chiffre d'affaires de 450 000 euros. Et dont le challenge, finalement, réside dans sa capacité à attirer des talents. "Nous avons du mal à recruter, regrette Nicolas Foubert, c'est le frein à notre développement". Lequel se cogne à une concurrence locale nombreuse et parfois plus capée qui "siphonne les profils qualifiés". Des perles d'autant plus rares que la complexité des projets sur lesquels le bureau d'études se positionne demande "curiosité technique et surtout polyvalence, un schéma peu répandu dans le secteur du bâtiment où l'ingénieur spécialiste sort peu de son domaine". Et que Le BE, à l'instar de nombre de startups, cherche donc à décloisonner.

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