Roland Gomez – CCIR PACA : « Il ne faut pas gréver la capacité d’endettement des entreprises »

Alors que le second confinement continue de ralentir l’économie, la question du remboursement des dettes contractées – PGE et autres – est un sujet d’inquiétude pour le président de la Chambre de commerce et d’industrie régionale qui en appelle à des solutions diverses pour éviter l’enrayement d’un levier de croissance primordial : la capacité des entreprises à s’endetter à nouveau pour investir dans leur outil de production et dans leur développement.
(Crédits : DR)

« Il faut restaurer la confiance ». Alors que le déconfinement n'est pas certain ni proche, que les entreprises sont encore dans la tourmente, le président de la chambre de commerce et d'industrie Provence Alpes Côte d'Azur voudrait bien qu'un vent d'optimisme vienne balayer le monde entreprenarial.

Et l'optimisme, en cette période particulière, est une denrée assez recherchée. Alors un coup de pouce venant de l'Etat serait tout à fait à même de revigorer les dirigeants. Car de la confiance découle la visibilité et donc la projection vers l'avenir. Et donc l'envie d'investir, de se développer, de s'agrandir...

Des dettes de haut de bilan

C'est sur ce levier là que Roland Gomez voudrait que l'Etat joue. Beaucoup d'entreprises sont inquiètes face au remboursement du PGE dont les premiers remboursements se déclenchent en mars prochain. « Je souhaite que soit étudiées toutes les solutions pour permettre de libérer la confiance et donc la croissance et la création de richesses. Cela peut être de différer le remboursement du capital, allonger la durée de remboursement, cantonner la dette dans le bilan des entreprises pour leur permettre d'emprunter à nouveau, voire, dans les cas les plus extrêmes, que l'Etat prenne en charge le montant des emprunts souscrits », énonce le président consulaire.

Sur la solution précise, il estime qu'il faut arbitrer, mais de façon globale, ce sont « les dettes Covid, le report des échéances, le PGE »... que tout cela soit « considéré comme des dettes de haut de bilan. Que cela se transforme en obligations, à long terme, avec un taux compétitif et que Bpifrance puisse acquérir ces obligations ». Et Roland Gomez de rappeler que ce sont les TPE qui sont majoritairement concernées. « Je pense que c'est le moteur qui remettra en route notre économie, notamment en Provence-Alpes-Côte d'Azur : la 3e région en termes de montants de PGE ; une région dont le tissu entrepreneurial est composé en majorité de TPE : des consommatrices de PGE puisque 93 % des bénéficiaires en France ont moins de 20 salariés.

Bien sûr, « il fait établir des règles, déterminer des critères : il ne faut pas spolier la concurrence inter entreprises ».

Recréer le cercle vertueux

En fond, le vrai sujet c'est la capacité des entreprises à disposer à nouveau d'une capacité d'endettement. Celle qui permet d'emprunter pour étendre son usine, moderniser son outil de production, investir dans un nouveau pilote... « C'est pour que la vie continue » justifie Roland Gomez qui rappelle que c'est un cercle vertueux, puisque des entreprises qui génèrent de la croissance génèrent aussi des ressources fiscales ».

« Nous avons déjà eu des aides, aujourd'hui, un entrepreneur a besoin de se remettre au travail. La lutte c'est la relance ».

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.