Fusion Crédit du Nord/Société Générale : « Le modèle de la nouvelle banque, c’est le modèle régional

Alors que le rapprochement entre le Crédit du Nord et la Société Générale a été officialisé lundi, le président du directoire de la Société Marseillaise de Crédit, filiale du Crédit du Nord et le directeur régional de la Société Générale insistent pour dire que les territoires sont prioritaires dans le plan stratégique de la nouvelle banque. Et qu’il faut voir dans les fermetures annoncées d’agences la volonté de rationnaliser ces dernières en les dotant d’expertises plus complètes.
(Crédits : Reuters)

Ce n'est pas une fusion, ni une absorption mais un rapprochement. Une mise en commun des expertises et des forces. Telle est l'explication de texte que Bruno Deschamp, le président du directoire de la Société Marseillaise de Crédit (SMC), filiale du Crédit du Nord et Stéphane Bourdonnec, le directeur régional de la Société Générale portent en commun. Le duo fait déjà équipe pour tenter de dessiner les contours de ce que sera la nouvelle entité. La raison de ce rapprochement ? « Plutôt que de subir les transformations de la banque de détail en France, nous allons mieux investir et être plus efficace », dit Bruno Deschamp. « Nous sommes confrontés à un environnement bancaire compliqué : des taux bas, de nouveaux usages, des changements d'habitudes, la nécessité d'investir, sur le digital et sur le réglementaire », renchérit Stéphane Bourdonnec.

De « grosses ETI » régionales

Un environnement qui pousserait donc à une concentration, question de taille critique en quelque sorte. Mais un rapprochement qui pose évidemment des questionnements sur les conséquences concrètes. Toutes ne sont d'ailleurs pas totalement dessinées ou décidées préviennent Bruno Deschamp et Stéphane Bourdonnec. Mais une orientation est certaine assurent-ils, « la volonté de la nouvelle entité est d'être un acteur régional ». D'ailleurs le découpage des régions - dix ou douze - fera de celles-ci de « grosses ETI ». « Nous avons beaucoup réfléchi sur comment passer cette période difficile où les transformations s'accélèrent. Quel est le modèle qui gagne ? C'est le modèle régional », ajoute Stéphane Bourdonnec. « Pour résister à cette crise c'est ce modèle d'ancrage régional qui est essentiel. Nous avons l'ambition d'être un acteur régional puissant ».

D'ailleurs, les régions conserveront leur indépendance, leur capacité à « pouvoir prendre des décisions importantes en termes de crédit, de capacité à investir, à participer à la vie locale, à communiquer localement », détaille Bruno Deschamps.

Les agences, pierre d'achoppement ?

L'annonce de la réduction du nombre d'agences - de 2 200 à fin 2020 à 1 500 en 2025 - cristallise la crainte de voir des emplois être supprimés. Stéphane Bourdonnec défend l'idée d'une meilleure rationalisation. Les deux établissements ont forcément constitué un maillage territorial avec des agences implantées aux mêmes lieux. « On regardait comment optimiser nos agences, nos réseaux, en permanence », dit le directeur régional de la Société Générale. « Notre rapprochement va nous permettre d'être plus intelligent dans l'optimisation de nos réseaux. Nous allons staffer les agences avec du personnel plus expérimenté, plus de métiers représentés ». Et les centres d'affaires seront « une force de frappe sur le marché professionnel phénoménale », estime Bruno Deschamp.

Le centre administratif que possède la Société Marseille de Crédit à Aubagne et qui emploie 250 personnes, demeure dans le plan stratégique. « Sa pérennité n'est pas remise en cause », assure Bruno Deschamps. « Ce projet n'est pas un projet d'attrition », redit Stéphane Bourdonnec.

Boursorama, pas un levier digital

Le digital étant un vecteur de développement important, Boursorama - qui est dans le portefeuille de la Société Générale - servira-t-il de levier ? « Absolument pas » disent en chœur les deux dirigeants bancaires. « Boursorama est une réponse dissociée de la réponse réseau. Boursorama s'adresse à des clients qui ne désirent plus se déplacer en agence, ce sont des clients qui souhaitent travailler en full digital », affirme Stéphane Bourdonnec. « C'est une réponse à une autre catégorie de client. Boursorama a son propre projet de développement ». Comprendre il n'y aura pas de transfert de clients vers Boursorama.

Bruno Deschamp d'en profiter pour rappeler que Société Générale possède Shine et la SMC, Prisméa, deux neo-banques « qui nous permettent d'adresser les professionnels ».

Et maintenant ?

« En alliant nos forces, nous avons un magnifique projet à développer en France », appuie Bruno Deschamp.

Et le président du directoire de la SMC comme le directeur régional de la Société Générale d'insister pour dire que maintenant, c'est le bon moment. Qu'en Europe, le phénomène de concentration joue aussi.

Désormais, « nous avons devant nous une période de travaux de 18 mois » note Stéphane Bourdonnec. « Nous n'allons pas rester les deux pieds dans le même sabot » affirme Bruno Deschamp. Car beaucoup reste encore à déterminer, dont la charte graphique et le logo, ce qui n'est sans doute pas des moindres, tant ils sont un effet de réassurance pour le client...

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Commentaires 2
à écrit le 15/11/2022 à 10:48
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sans nous demander notre avis on transfere nos comptes à la SG si on n'est pas d'accord et qu'on choisisse un autre etablissement bancaire doit on payer des frais de cloture sachant que le changement nous est imposé!!!merci pour la réponse

à écrit le 10/12/2020 à 18:54
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Une banque régionale? Après que SG ait supprimé de nombreux back offices en région et concentré des activités en région parisienne ?

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