Stéphanie Ragu, du cœur à l’ouvrage

Elle aime Marseille et c’est un choix. Dirigeante d’une ESN dédiée à l’accompagnement des PME et grands groupes dans la modernisation de leur système d’information, elle préside depuis quelques mois, Medinsoft, le cluster du numérique qui regroupe les entreprises de la tech. Une nouvelle casquette accompagnée de tous les défis que cela comporte en termes de promotion du numérique. Mais pas un nouvel engagement pour celle qui estime que quand la vie vous est clémente, il faut savoir donner de son temps.
(Crédits : DR)

Elle a déboulé dans le microcosme tech du Sud presque discrètement, mais pas moins avec de détermination. La tech, c'est son domaine, Stéphanie Ragu dirige Lauralba, une ESN née à Marseille, depuis installée à Aix-en-Provence, spécialisée dans l'accompagnement dans la modernisation des systèmes d'informations des PME et grands groupes. Une jolie entreprise de 100 collaborateurs, générant 5 M€ de chiffre d'affaires. Pourtant, rien ne prédestinait vraiment Stéphanie Ragu au numérique.

Ecole formatrice

Pas ses premiers pas, en tout cas, puisque de l'âge de 12 ans à celui de 18 ans, c'est à la Maison militaire de la Légion d'Honneur qu'elle entame son cursus scolaire. Une période forcément extrêmement formatrice, à bien des points de vue. Une école où on apprend « la solidarité » mais aussi, la rigueur, à se battre avec des règles différentes. Un socle pour plus tard, évidemment.

Après la Maison militaire de la Légion d'Honneur, Stéphanie entame des études commerciales. Et ainsi commence la vie faite de voyages et de rencontres. Pour Rothmans d'abord où elle devient rapidement formatrice. Chez Ricard ensuite, où elle passe une année avant de se lancer dans la fabuleuse aventure des job boards on line. Ce sont les années 2000 et l'amorce du phénomène startups. « J'y ai tout appris » dévoile-t-elle.

Marseille, l'envie de vivre

C'est au gré d'une mutation professionnelle de la personne qui partage sa vie que Stéphanie Ragu débarque à Marseille. Un coup de foudre instantané. « J'aime la mixité de la population, les couleurs. Je veux vivre ici et pas ailleurs, tout près de la mer ». Ainsi en est-il. C'est à ce moment de sa vie que débute l'aventure Lauralba, dont elle devient associée avant de reprendre la direction, à la disparition de son fondateur. Une entreprise où le participatif est beaucoup valorisé. Le délégatif aussi, « et ça fonctionne bien ». De son équipe, elle ne tarit pas d'éloge, dit que « nous avons grandi ensemble » et que l'épisode Covid-19 a été source d'enseignement. « Je suis retournée sur le terrain, j'ai mieux appréhendé certaines contraintes de mes collaborateurs. Nous avons renoué une complicité incroyable ». Ce qui lui tient à cœur aussi, c'est de gommer les a priori et autres idées répandues qui entourent l'ESN, « mal réputée » à tort, insiste-t-elle. « C'est un formidable tremplin pour arriver jusqu'au client final ».

Toujours saisir les opportunités

L'esprit de famille - recomposée - est aussi une valeur à laquelle elle croit profondément. De son père, chef d'entreprise, elle a appris « à faire mes propres choix et à assumer mes erreurs ». Ce qui explique aussi sans doute qu'elle ait « toujours saisi les opportunités qui se sont présentés à moi ». Du côté maternel, en revanche, elle puise son engagement dans l'associatif. « Je suis chanceuse, il faut savoir donner de son temps ». Ce sera notamment au sein de l'association Les Blouses roses, qui intervient auprès des jeunes enfants malades, notamment au sein du service cardio de La Timone.

C'est aussi au sein de Medinsoft, le cluster du numérique qu'elle s'implique dès 2011, Stéphane Soto étant alors à la direction générale de l'association et l'incitant à « sortir de (s)a bulle ». Elle rejoint en parallèle les Femmes du numérique, décidée à démystifier le numérique, qui est aussi « une affaire de filles, qu'il ne faut pas le réduire à un monde de geek ». La tâche requiert « un travail de fourmi. Il faut briser les stéréotypes ».

Désir d'ouverture

 La présidence de Medinsoft, qu'elle assure à la suite d'André Jeannerot - « un homme sage » - depuis juin dernier, est arrivée presque naturellement. « Il y a un socle à refaire » dit celle qui, sans surprise, désire y impulser davantage de participatif. « Chaque personne du bureau doit pouvoir être entendue ». Stéphanie Ragu voudrait aussi plus de parité, des actions public/privé, être plus proche d'Aix-Marseille French Tech. « Nous avons besoin de nous ouvrir pour faire passer les bons messages, pour développer les bons outils à destination des TPE PME. Il faut arrêter les faux combats, il faut partager nos réseaux. Nous avons un enjeu, demain, qui est celui des JO 2024, c'est une chance extraordinaire pour Marseille ». C'est aussi aller chercher des fonds privés. « Nous devons nous concentrer sur la relance qui, demain, sera difficile. Il faut redonner de l'air pur aux managers. Générer du bon, du business. La crise nous oblige à revenir à nos cinq sens ». Pour le meilleur...

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