Michaël Sebban : « Groupe Sebban veut être une foncière immobilière responsable »

Bis repetita pour le groupe originaire d’Aix-en-Provence qui a annoncé annuler, à nouveau, les loyers des commerces qu’il gère. Un choix que son dirigeant motive par sa volonté de soutenir ces entrepreneurs obligés encore de faire face à un arrêt de leur activité. Un choix qui prend plus de sens quand on sait que la foncière immobilière est essentiellement présente dans les centres-villes.
(Crédits : DR)

« Nous ne les lâchons pas ». Pour Michaël Sebban, le choix d'annuler les loyers des commerces que gère sa foncière immobilière, Groupe Sebban, n'a pas été très compliqué. Il est même logique. Lors du premier confinement, il évoquait cette décision « naturelle », forme de soutien aux commerçants impactés par les mesures de confinement. Le même soutien qu'il réitère donc aujourd'hui. Des annulations qui concernent les franchisés et les indépendants, qui se feront au cas par cas pour les succursales. Soit au total, près de 50 commerçants.

Cependant, l'opération n'est pas neutre pour le Groupe, foncière familiale, présent partout en France, à Marseille, Toulon, Aix-en-Provence, Bordeaux et Paris via 12 000 m2 et 80 commerçants. Pas neutre car pour la rendre possible, Michael Sebban a cédé deux actifs, indiquant aussi qu'il a, dans les tuyaux, des projets qui devraient se conclure dans les prochains mois.

Le débat sur les commerces essentiels ou non provoquent évidemment l'étonnement de Michaël Sebban. « Tout est essentiel, on devrait tous faire cause commune ».

Donner un sens

Si elle n'est pas neutre, l'opération annulation de loyers permet aussi de porter un autre regard sur le rôle de la foncière, de manière générale. L'initiative a permis à eu un effet boule de neige que souhaitait d'ailleurs Michaël Sebban. « De nombreux locataires ont indiqué à leurs bailleurs que c'était possible d'annuler les loyers », raconte le directeur général. Qui ne nie pas non plus un effet attractivité, lequel a permis à Groupe Sebban d'être perçue comme une foncière importante. « Je n'ai pas un actif risqué », ajoute Michaël Sebban, prêt donc à y mettre du sien parce que, post-confinement, il y aura aussi des bonnes nouvelles qui lui font croire en un avenir positif.

Et puis, il est aussi question d'affirmer son positionnement. « Le nôtre est clair. Nous ne sommes pas éligibles aux aides de l'Etat et cela ne revêt pas d'importance pour nous. Ce que nous voulons être c'est être une foncière solidaire ».

Et de dire que le métier n'est pas aussi simple que ce que les a priori veulent bien laisser croire.  « Il existe une barrière à l'entrée qui est assez forte. Financer un local vide, trouver un locataire... cela n'est pas toujours aisé. Mais nous voulons vraiment donner un sens à la foncière. Je ne veux pas que l'on considère que nous sommes là pour encaisser des loyers ».

Le centre-ville, le centre-ville, le centre-ville...

Uniquement positionnée en centre-ville, la foncière est aussi un révélateur pour ces cœurs de cités, que l'on a oublié et où l'on revient. « Cette crise permet de regarder les choses en face. La force des centres-villes et des beaux centres-villes, c'est la fréquentation qui est toujours forte. Il y a toujours du monde. Nous sommes sur un modèle unique en France. La valeur du droit au bail tend aujourd'hui à disparaître », indique Michaël Sebban. Qui poursuit. « Oui l'emplacement compte. Mais les marges ne sont plus les mêmes marges qu'avant. Si on demeure sur des valeurs marchés, il n'y a pas de raison que cela baisse ». Et d'envoyer aussi un message aux maires. « Attention à ne pas délocaliser les salles de boxe, de sport, les kinés, de ne pas interdire les balcons et les rooftop. On a besoin de conserver les gens en centre-ville ».

Aux effets de bulle, à ces rues ou quartiers qui deviennent « à la mode », très fréquentés, Michaël Sebban oppose la loi du marché, qui « régule » toujours. « L'économie de marché à une vraie vertu, c'est qu'elle s'auto-régule ». Attention aussi, dit-il, aux projets d'extension, trop pharaoniques. « Le centre-ville est un sujet vivant, il a une âme ». Et il est clairement au cœur de ce monde qui change beaucoup sous l'effet Covid.

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Commentaires 2
à écrit le 28/04/2021 à 20:17
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Ce qu'il oublie de dire, c'est qu'il réclame les loyers “offerts” quand un commerce en difficulté cède son bail. Mieux, il triple les loyers pour le repreneur histoire de bien faire capoter la vente ! Bravo pour ce bel opportunisme primaire et cette ...

le 31/07/2021 à 17:30
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Bonjour Mr Nathan Boucher, j'ai le même problème que vous avec Monsieur Sebban. Comment s'est terminer votre différent avec lui ?

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