Un comité des métropoles, pour quoi faire ?

En créant un comité en charge de renforcer le lien entre le monde patronal et le monde politique, le Medef veut peser, pas tant davantage, mais mieux, dans le choix et les orientations validés par les institutionnels. Comment ? Avec pédagogie et dialogue explique son président, Philippe Renaudi, par ailleurs patron de l'UPE06.
(Crédits : DR)

L'objectif se résume très bien ainsi : "le Medef doit peser dans le choix des métropoles". C'est exactement de ce constat de pas assez qu'est née l'idée du comité des métropoles, imaginée, voulue et désormais présidée par Philippe Renaudi. Le patron des patrons des Alpes-Maritimes est pourtant plutôt bien loti dans son territoire. A Nice, le dialogue avec le monde politique est fluide, fait de partages et de dialogue. Un "paradis", reconnaît le président de l'Upe06, mais dans d'autres régions, c'est plutôt "l'enfer". Comprendre : l'absence de dialogue, de considération et donc de concertations, entre économique et politique. Ce qui souvent n'est pas de nature à faire du bien au tissu local.

Enjeux communs, esprit d'équipe

"Le contexte n'est pas le même dans les différentes métropoles de France", reconnaît Philippe Renaudi. Les élections municipales sont passées par là, modifiant parfois très sensiblement le paysage politique avec ce qu'il faut comme incidence sur le paysage économique, notamment sur les présidences des métropoles.

Or, la crise et la relance qui est appelée des vœux de tous, ne peut se passer d'échanges dépassionnés et doit encore plus, peut-être, encourager le dialogue.

Qu'importe les couleurs politiques, le rôle du syndicat patronal c'est justement de se placer dans une attitude de partenariats et surtout pas d'opposition. "Nous devons accompagner les maires et présidents de métropoles, nous devons aller dans le même sens, être constructifs...", insiste Philippe Renaudi.

D'autant plus que l'un des sujets communs, transversal, s'appelle la transition écologique. Une préoccupation réelle pour les chefs d'entreprises, appuie Philippe Renaudi, révélant qu'un sondage Ifop, commandé par le Medef, et qui a interrogé autant les patrons que leurs salariés et les citoyens, dit que 45 % d'entre eux font de cette transition verte une priorité, quand cette dernière ne l'est "que" à 35 % pour les salariés et les citoyens. "Nous patrons, sommes donc plus sensibilisés que la moyenne des Français au sujet. Nous sommes prêts à nous engager, mais il ne faut pas nous mettre les bâtons dans les roues. Car la transition écologique à un coût et l'économie doit suivre. Tout le monde doit en prendre conscience, dont le consommateur, qui va devoir accepter de payer un peu plus cher ce qu'il consomme en proximité pour favoriser la transition écologique des TPE PME de son territoire".

Pour créer une sorte de mouvement général, pour qu'il y ait cohérence, des actions de lobbying vont également être menées pour "que les collectivités locales fassent le bon choix". Celui de ne pas être celles qui empêchent d'entreprendre en rond.

Small business act : vœu pieux  ?

L'autre sujet, très attaché au territoire, est celui de ce que Philippe Renaudi appelle "la relance économique de proximité". Autrement appelée Small Business Act. Qui signifie, mieux intégrer les TPE PME dans les appels d'offres des collectivités ou encore meilleure coopération entre ces mêmes petites et moyennes entreprises et les grands groupes. Un sujet qui est parfait sur le papier mais qui a encore du mal à devenir réalité. Pourtant, ce que l'on nomme aussi sous Local Business Act s'inscrit parfaitement dans la volonté de favoriser les circuits courts, et pas que alimentaires. Pour autant, malgré les freins existants, le président du comité des métropoles veut rester optimiste. Pour au moins une raison simple : 80 % des adhérents du Medef sont des PME. "Ceci est un sujet encore un peu avant-gardiste, mais nous allons y arriver".

En leitmotiv, reste toujours le mantra du "nécessaire dialogue entre les différents acteurs économiques". C'est aussi à cela que doit aider le comité des métropoles. Sur la Côte d'Azur, patronat et chambre de commerce et d'industrie sont des partenaires dans le dialogue constant. Une sorte d'exemple qui doit inspirer. Le comité des métropoles qui va donc désormais plancher sur une charte qui inscrira noir sur blanc ce qui va bien. L'environnement politico-électoralo-législatif, avec la prochaine loi 3D, les élections régionales, départementales et consulaires en ligne de mire, sert de décor et de sujet de fond. "Nous avons une réflexion importante à mener très rapidement", exhorte Philippe Renaudi. C'est-à-dire aller vite et bien, si possible.

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