Philippe Renaudi : "Le Medef doit peser dans les choix des métropoles"

Nommé président du tout nouveau comité des métropoles à l'occasion de la REF qui se déroule ces 26 et 27 août à l'Hippodrome de Longchamp, le président de l'Upe06 insiste sur la nécessité pour le syndicat patronal d'être un acteur qui compte dans les décisions prises par les collectivités alors que se profilent loi 3D et élections régionales, départementales et consulaires.
(Crédits : DR)

On va dire que le timing était bon. D'autres appuieraient sur l'alignement des planètes. Toujours est-il que la création d'un comité des Medef des métropoles arrive à point nommé. L'idée, c'est Philippe Renaudi qui l'a eue. L'objectif : mieux faire entendre la voix du monde économique dans le dialogue avec les collectivités qui gouvernent les régions. Et faire en sorte, si possible, qu'une seule et même parole soit portée par les différents patrons des patrons dans chacune des 22 métropoles hexagonales. En clair, être davantage visible, audible et incontournable.

Parole collective

Car si à Nice, d'où est originaire Philippe Renaudi, tout se passe dans le meilleur des mondes, ce n'est pas le cas dans tous les territoires. D'où la nécessité pour les présidents du syndicat patronal de faire entendre leurs desiderata. A cela s'ajoute la perspective d'une loi 3D dont les axes sont la décentralisation, la déconcentration et la différenciation. Sans oublier que le calendrier électoral prévoit en 2021, le renouvellement des Départements et des Régions.

"Sur la loi 3D, nous devons être présents et agir de manière collective", souligne Philippe Renaudi. "Le Medef, présent dans les métropoles, doit peser sur l'économie locale et se faire entendre". D'autant, qu'outre les élections qui vont voir les conseils départementaux et régionaux être renouvelés, se profile également les élections consulaires. Indispensable donc de peser de tout son poids, l'enjeu étant celui des attentes et des besoins issus du terrain entreprenarial.

Des entrepreneurs qui conservent moral et espoir, malgré le contexte tendu. C'est en tout cas ce que semblent dire les données issues du sondage Ifop qu'a publié le Medef en ce premier jour de Renaissance des entreprises. Où il ressort que les PME patrimoniales - car ce sont bien elles qui sont interrogées - continuent d'être optimistes pour le devenir de leur entreprise - à 76 %, bien plus que ce qu'elles le sont pour l'économie en général.

"Si la Covid-19 nous laisse travailler, nous pourrons nous en sortir", résume Philippe Renaudi. Qui rappelle que le Medef n'est pas favorable à un éventuel nouveau confinement. Et qui déplore aussi - mais le sujet est récurrent - que les aides gouvernementales créées pour l'embauche des jeunes se heurte aux difficultés de recrutements. Au point que le patron des patrons azuréens envisage de créer une sorte de guichet unique qui puisse centraliser les offres et les demandes. "Il faut une organisation qui soit plus pragmatique".

Ni imposer ni interdire le télétravail

En parlant d'organisation et alors que le Premier ministre, Jean Castex, l'a évoqué dans son discours devant les patrons français, le télétravail, sujet intimement lié au confinement, ne soulève pas un enthousiasme démesuré. Bien au contraire. "La présence des salariés dans l'entreprise est indispensable pour le travail en équipe. Le télétravail ne convient pas à chaque activité. Mais bien sûr, chaque entreprise est maître de son dialogue avec les salariés. Il ne faut ni l'imposer, ni l'interdire".

La bonne nouvelle annoncée - et attendue depuis de si nombreuses années - de la baisse des impôts de production semble un juste rééquilibrage, le président de l'Upe06 trouvant incroyable que l'entrepreneur qui produit en France soit pénalisé par rapport à un entrepreneur qui se fournit en Chine. "La TVA sociale serait une bien meilleure solution". La baisse - annoncée aussi - des impôts des sociétés devrait contribuer à rendre un peu de compétitivité à la France, face à ses concurrents européens. Le soutien au TPE PME en manque de fonds propres est par ailleurs indispensable redit Philippe Renaudi. Qui se réjouit d'un impact hyper positif provoqué par la crise : celui qui concerne l'image de l'entreprise dont le "rôle sociétal essentiel est désormais reconnu. Il faut arriver à mettre toutes les parties prenantes dans le même état d'esprit. Les planètes sont, justement, plutôt alignées...

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Commentaires 2
à écrit le 30/08/2020 à 8:35
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le medef demande de travailler plus la solution est le pleine emploi et la france produira davantage

le 30/08/2020 à 19:10
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Sans usines, avec des filières économiques délocalisées partout sur la planète, des chômeurs en pagaille, et donc des pertes de compétences parfois irréparables , des vieux foutus à la porte à partir de 45 ans (l'alpha et l'omega du Medef depuis 50...

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