La Caisse d'Epargne CEPAC se prépare à l'impact de la Covid-19 et encourage la reprise

Avec un résultat net en hausse, l'établissement bancaire basé à Marseille boucle une année solide financièrement. Il se prépare maintenant aux répercussions de la crise sanitaire. Ce qui n'empêche pas le directoire de demeurer confiant, soulignant que les entreprises qui empruntent sont solides.

"L'objectif est pleinement atteint", se satisfait Joël Chassard en dévoilant la hausse de 18 points chez les particuliers et 37 points pour les professionnels en termes de satisfaction clients. Le président de l'établissement bancaire, qui couvre une partie de la Région Sud et des territoires d'Outre-mer, avait pointé lors de son arrivée cet aspect comme un levier de développement. "Il s'agit de la meilleure progression parmi toutes les Caisses d'Epargne", note-t-il d'ailleurs.

L'amélioration des agences et de la relation client était vue comme un facteur visant à accroître le produit net bancaire (PNB), équivalent du chiffre d'affaires pour ce secteur et très impacté par la baisse des taux d'intérêt privant les établissements de marge sur les crédits. Un contexte qui entraîne pour la deuxième année consécutive une baisse du PNB, moins 1,2% à 750,7 millions d'euros. "Nous avons recalculé notre tarification sur les incidents de fonctionnement pour favoriser les clients", note Jean-Charles Pietrera, membre du directoire en charge du Pôle Finance et Opérations. Une évolution qui coûte 13 millions d'euros de PNB.

Malgré cela, la Caisse d'Epargne CEPAC présente un résultat net en hausse de 3,8% à 159,8 millions d'euros. "C'est parce que notre coût du risque baisse de 14%", explique Jean-Charles Pietrera. Ce qui confirme un bilan financier positif avec des encours de crédits en hausse de 4%, à 25,5 milliards d'euros, un coefficient d'exploitation de 59,2%. "Cela signifie que pour atteindre 100 euros de PNB, nous dépensons 59 euros", détaille Jean-Charles Pietrera. La baisse du nombre de sociétaires, environ 6 000 de moins pour un total de 306 000, se compense néanmoins par un nombre de parts sociales détenues qui augmente.

Le remboursement du PGE... ou pas

Grâce à ces résultats, la Caisse d'Epargne CEPAC veut se revendiquer comme "un acteur majeur de la reprise". Durant la crise sanitaire liée à la Covid-19, la banque a massivement accordé des reports d'échéances de crédits. Elle a par ailleurs engagé plus de 4 200 prêts garantis par l'Etat, dont 40% entre Outre-mer, soit un montant de 750 millions d'euros. Le milliard d'euros est attendu pour 2020. "Soit un client sur trois", souligne Didier Moaté, membre du directoire en charge du pôle Métropole.

Lire aussi : Didier Moaté - CEPAC : "Nous devons être présents dans le demain qui se profile"

Reste maintenant à savoir quand les entreprises rembourseront et si elles seront toujours là pour le faire. "Nous avons fait le job de façon importante, la première phase était d'alimenter les sociétés en trésorerie pour éviter qu'elles disparaissent. Il y aura des problématiques de fonds propre et notre coût du risque en 2020 augmentera très nettement, il double pour presque tout le monde", expose Joël Chassard qui ne cache pas être "assez inquiet" compte-tenu du flou sur la reprise de l'activité économique. "96% des clients qui l'ont demandé l'ont obtenu, ajoute Alain Ripert, membre du directoire en charge du pôle Outre-mer. Les sociétés en question ont des notes bonnes ou moyennes".

A noter que l'établissement bancaire a également maintenu ses différents partenariats, notamment pour des événements qui n'ont pas lieu cette année comme le Jazz des Cinq Continents.

Cap sur la reprise

Pour la reprise, la banque peut d'ores et déjà compter sur la transformation digitale entamée depuis quelques années. Son application revendique 2,7 millions de visites mensuelles durant la crise. L'idée reste de se rapprocher des clients avec le déploiement d'un dispositif dans les quartiers dits "sensibles", une présence en mairie dans certains espaces ruraux ou encore le lancement d'une agence itinérante baptisée banktruck.

Au-delà de cette activité, la Caisse d'Epargne CEPAC investit 400 millions d'euros pour s'associer avec Erilia, que préside Joël Chassard depuis juin 2019, pour créer une Foncière de logements intermédiaires. "Nous voulons apporter une réponse au problème des stocks en incitant à la relance de la construction", précise Didier Moaté. La banque est également devenue actionnaire majoritaire de la société de gestion ACG Management, devenue pour l'occasion Smalt Capital. Un moyen de plus pour favoriser la reprise des entreprises régionales...

Lire aussi : Smalt Capital ou le choix revendiqué du territoire

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