Les ambitions de Flex'O, la nouvelle marque de flex office

Basé à Sophia-Antipolis, ce nouvel acteur de l'immobilier de bureaux arrive sur un marché que la crise mais aussi des mutations profondes bouleversent dans ses modèles traditionnels. Co-fondé et dirigé par Marie-Anne Morin, ex-IWG, il vise à proposer une nouvelle façon de consommer le bureau, pariant sur une flexibilité qui n'est pas qu'immobilière. Une tendance de fond que la vague du coworking a, en quelque sorte, ouvert.
(Crédits : Reuters)

La flexibilité est sans doute la tendance des années 2020. En matière d'immobilier de bureaux, c'est même une tendance qui se conforte. C'est cette évolution de la demande et donc du marché qui est à l'origine de la naissance de Flex'O. La marque, tout juste officiellement lancée, est portée sur les fonts baptismaux par une spécialiste de l'immobilier d'entreprise et plus précisément du coworking. Marie-Anne Morin connaît en effet très bien le secteur pour avoir été directrice France Régions et Monaco de IWG, un acteur du coworking que l'on connaît mieux sous ses marques Regus et Spaces notamment, et au sein duquel elle a évolué durant 13 ans.

Cette diplômée de l'ESSEC a en effet mené le développement en régions d'IWG, allant jusqu'à gérer 40 sites et 100 collaborateurs, dans des territoires différents, aux attentes et besoins variés. Une expérience qui lui a aussi donné envie de tenter l'expérience entreprenariale. Restait à attendre la bonne idée... C'est la tendance émergente du flex office qui crée le déclic. Mais aussi la rencontre et les échanges avec un autre acteur de l'immobilier de bureaux, Christophe Courtin, qui via sa foncière Courtin Real Estate est devenu très actif sur le périmètre de la technopôle.

Flexibilité de l'organisation aussi

Le flex office, s'il apparaît comme une tendance récente, émerge pourtant, discrètement, depuis longtemps. Et pas seulement avec l'arrivée des Millenials. Ainsi depuis 2006, le nombre de travailleurs indépendants est multiplié par deux, quand 55 % de travailleurs dans le monde le font à distance, la moitié de la semaine. "Il existe une tendance de fond", commente Marie-Anne Morin. Que les études prospectives confirment aussi. Ainsi 2% du parc de bureaux est flexible aujourd'hui. En 2030, la part devrait atteindre 30%. Et ce, d'autant plus que la crise, en forçant le passage au télétravail, a forcément levé des freins auprès de ceux réfractaires à l'usage, quand elle a définitivement donné envie à ceux qui étaient séduits, de conserver cette habitude de travail. Ce qu'appuie Marie-Anne Morin. "Plutôt que d'aller tous les jours au bureau, il sera aussi possible de s'arrêter dans un endroit, proche du domicile du salarié, qui lui permette d'être dans un environnement de bureau et de rencontrer d'autres professionnels". Car dans flexibilité et flex office, il  faut aussi entendre flexibilité de l'organisation. "Par définition, le flex office est l'endroit qui ne doit ni le bureau au sein de l'entreprise, ni le domicile", explique Marie-Anne Morin.

Evolution du bureau = évolution numérique

Le flex office qui est un élément à part entière de l'attractivité des talents. On sait les Millenials très attachés à disposer d'un environnement de bureau qui soit de qualité. Indéniablement, cette vision nouvelle fait tâche d'huile auprès d'autres tranches d'âges. "Pour attirer les talents, il faut des bureaux avec un autre design, où il est possible de rencontrer d'autres entreprises, des bureaux bien desservis, que l'on peut rejoindre à pied, à vélo, avec crèches et salles de sport à proximité. On attend de ces bureaux qu'ils s'insèrent dans un environnement. Et effectivement, la prise de conscience est collective".

Car il faut voir dans l'émergence du flex office, une corrélation avec l'évolution du numérique. "Aujourd'hui, il est possible de travailler de n'importe quel endroit, on peut avoir accès à ses documents, au drive. Le bureau fixe, fermé n'a plus d'intérêt dès lors que les outils numériques permettent de se déplacer", indique Marie-Anne Morin. Probablement aussi que l'open space vit ses dernières heures. "On constatait déjà une volonté de retour en arrière, car l'open space a été trop densifié. Il devrait être le grand perdant de cette crise".

Le coworking, grande tendance des cinq dernières années, a sans doute ouvert la voie au flex office. Il en est en quelque sorte un peu le précurseur en démocratisant le bureau souple, décomplexé. On voit aussi émerger des marques de co-living, au style très particulier. Le flex office apparaît comme une offre mature, qui se concentre sur l'usage et le service alliés.

Eco-responsabilité et digital pour se différencier

Tout juste née, Flex'O précise ses intentions. Au "spectre large", concernant les implantations, favorisant les métropoles dynamiques, telles Sophia-Antipolis, Marseille, Nantes, Bordeaux, Toulouse, Lyon, Lille... Nice est observée, notamment du côté de l'Eco-Vallée, qui est déjà très sollicitée sur le sujet. "Nous regardons aussi des territoires plus petits mais tout autant dynamiques, comme Montpellier ou Grenoble", ajoute Marie-Anne Morin. "La clé, c'est l'immeuble", évidemment situé dans un quartier business, propice à l'activité, avec restaurants et salles de sport à proximité. Mais surtout, Flex'O veut accentuer sa différenciation. Ce qui n'est pas tout à fait étranger à l'expertise de Christophe Courtin. En effet, la marque privilégie la démarche éco-responsable, un sujet que maîtrise Courtin Real Estate. "Cela répond à un mouvement de fond. On veut y associer de la mobilité douce, des véhicules électriques, des parkings vélo, le tri sélectif... et nous développons d'autres idées comme pourquoi pas les potagers collaboratifs", détaille la directrice générale.

Une application pour smartphone devrait également être développée afin de réellement jouer la carte du "bureau dans la poche" et de permettre une gestion centralisée et dématérialisée à la fois, grâce à laquelle il sera possible de commander à manger, de prévenir d'incidents techniques. "Nous tenons beaucoup à renforcer le service", insiste Marie-Anne Morin. Flex'O vise les startups, les PME comme les grands groupes, les premières pourquoi pas lors de leur sortie d'incubation ou d'accélération, les derniers dans leur volonté d'une logique de flexibilité à la fois organisationnelle et de coûts. La marque devrait annoncer 3 à 4 implantations dans les prochains mois.

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