Didier Moaté – CEPAC : "Nous devons être présents dans le demain qui se profile"

Revendiquant être un acteur de proximité, la Caisse d'Epargne CEPAC, basée à Marseille, est l'un des acteurs actifs dans l'attribution du PGE. Mais au-delà de la situation actuelle d'accompagnement des entreprises, c'est dans le soutien de ce que sera l'après que l'établissement bancaire veut jouer son rôle de partenaire, comme le détaille le membre du directoire en charge du pôle Métropole
(Crédits : DR)

Le moment est délicat et Didier Moaté, le reconnaît bien volontiers. L'arrêt de l'activité économique, le confinement, la gestion de la crise... tout représente des défis qui s'entrechoquent, liés les uns aux autres et qui, ensemble, bousculent les business modèles établis.

"Nous avons une pleine considération pour la mobilisation qui s'est opérée", dit le membre du directoire en charge du pôle Métropole. Mobilisation des équipes, "très solidaires", agences ouvertes à 95 % avec l'effet rassurant qui va bien. "Nous vivons une séquence incroyable et le fait d'être un établissement bancaire de proximité fait que nous la vivons intensément", explique Didier Moaté.

Effet réactivité essentiel

Ce qui pose forcément, en même temps, le rôle de la banque. Au-delà de l'attribution - ou pas - du PGE, comment accompagner les entreprises quand on se dit un partenaire central ? "Dès le premier jour nous avons été proactifs", assure Didier Moaté, tirant ainsi la leçon de ce qu'avait été une autre crise - certes différente dans ses causes - celle de 2008 "où le principal reproche fait aux banques avait été leur silence assourdissant".

Depuis le mois de mars, donc, "nous avons appelé nos clients, il est essentiel de conserver le lien de proximité et d'activer des solutions immédiates, d'autorisation de découverts, de report d'échéances systématiques". Dont acte. Avec la petite difficulté, celle de tout traiter de façon industrielle, vu le nombre d'entreprises concernées. "Dans ce momentum, ce qui compte c'est d'apporter l'oxygène financier nécessaire", considère Didier Moaté.

PGE, simple et complexe

Où on en vient à aborder le sujet PGE. Et les critiques générales qui se font sur la lenteur d'attribution ou de non attribution. "Le PGE est un crédit qui est, à la fois, simple et extrêmement complexe". Simple, "car nous sommes tous mobilisés pour participer à cette mission". Complexe car il faut apprécier la santé de l'entreprise.

"Le Covid-19 ne doit pas faire disparaître une seule entreprise. Si l'entreprise vivait avant, elle doit vivre après. Le Covid-19 ne doit pas être l'élément de mort de l'entreprise", insiste Didier Moaté qui en appelle aux notions de lucidité, de discernement et de responsabilité pour évaluer chaque situation. "Ce n'est pas pareil de dire non à un PGE que non à une entreprise qui veut réaliser une opération de croissance externe ou investir dans une machine outil".

Toute réponse négative - "qui n'est jamais prise en solo" - fait l'objet d'un examen. "C'est du cas par cas" insiste encore Didier Moaté, qui rappelle un élément qui est souvent peu évoqué, celui du remboursement. Car le PGE devra bien être remboursé, à 1 ou 6 ans. "Ce qui compte c'est d'apprécier celles qui n'avaient pas de difficultés particulières avant et celles pour qui s'était déjà compliqué". L'idée étant de ne pas maintenir artificiellement une entreprise en vie et de ne pas rendre l'après plus complexe.

Et après ?

Outre l'accompagnement du maintenant, qu'en est-il de l'après ? "Nous devons être présents dans ce demain qui se profile", dit Didier Moaté qui rappelle la vertu du dialogue, ce qui prend la forme "d'un discours positif, d'un rapprochement avec les clients. Nous devons être proactifs pour montrer notre utilité". Evidemment la dématérialisation, prônée par la banque et le groupe BPCE auquel la Caisse d'Epargne CEPAC appartient, a montré sa plus-value, son utilité dans la gestion des dossiers. Ce qui valide certaines orientations stratégiques. "Dans nos métiers, la gestion des flux s'est accélérée de plusieurs mois sous l'effet du confinement". Une accélération globale, positive pour certains sujets, beaucoup moins pour d'autres. Et Didier Moaté de reconnaître aussi que l'accompagnement de l'après concerne certes les entreprises mais pas moins les filières...

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