L'ADETO, catalyseur territorial

Structurant l'ouest du territoire qui jouxte Toulon, l'association joue depuis plus de vingt ans le rôle de catalyseur, trait d'union entre les TPE/PME, les grands groupes et les institutions. Un interlocuteur qui compte aussi dès lors qu'il est question de prospection et de développement économique.
(Crédits : DR)

Avec un bout de territoire, des intérêts et des besoins convergents, se rassembler pour se structurer et peser de tout son poids, est aussi logique que nécessaire. Depuis 1996 c'est ce rôle qu'assure l'ADETO. Association pour le développement des entreprises de Toulon Ouest - comme son acronyme l'indique - elle réunit et représente les multiples savoir-faire et expertises qui constituent la richesse du tissu local.

Historiquement, l'ADETO concerne un périmètre où l'activité économique s'épanouit entre Ollioules, Six-Fours et La Seyne-sur-mer. Soit un terrain de jeu économique qui est la terre d'implantation de 1 700 entreprises générant 17 000 emplois et couvrant 800 hectares. Avec comme particularité donc, celle de ne pas "être un pôle spécialisé, mais très hétérogène", raconte son président Michel Cresp, avec des activités artisanale, industrielle et commerciale mêlées, "beaucoup de TPE/PME et quelques fleurons dont Naval Group, CNIM et l'Ifremer". Un pôle qui compte, donc. Et qui pèse.

L'ADETO c'est donc la structure qui encadre, pousse, revendique, encourage, bref relaye ce que veulent ces fleurons grands ou plus modestes, quelque soit leur taille. "Nous sommes un catalyseur, un facilitateur, notre rôle est de mettre de l'huile dans les rouages pour que les relations des entreprises entre elles et avec les institutions soient les plus souples possible. Le but est avant tout de créer de la valeur", rappelle Michel Cresp.

C'est surtout la mise en lien des entreprises entre elles que l'ADETO a poussé ces dernières années, et cela afin de combler un trou dans la raquette, celui de ces expertises qui évoluent dans ce périmètre partagé mais ne se connaissent pas forcément. "Certaines entreprises, ignorent tout des savoir-faire qui existent au bout de la rue allaient chercher des compétences ailleurs", dit Michel Cresp, comme pour en montrer le paradoxe.

Cette volonté de créer du lien - terme souvent galvaudé mais qui ici, dit bien ce qu'il veut dire - a permis à l'ADETO de rassembler davantage d'entreprises, voyant le nombre d'adhérents augmenter fortement au cours des trois dernières années. L'association réunit désormais 260 membres, sorte de signe d'approbation du "travail qui a été fait. Les entreprises sont véritablement à la recherche de cette mise en relation, par le bouche-à-oreille", commente Michel Cresp. Pour autant, pas question de s'arrêter en si bon chemin, l'ambition étant d'atteindre 400 adhérents. "Nous sommes en phase de croissance. Ce qui compte au final, ce n'est pas tant le nombre d'adhérents mais le modèle économique de l'association".

Car pour faire efficace, il faut des moyens... Humains d'abord. Pour structurer son action, l'ADETO dispose de trois chargés de mission. Mais les moyens sont nécessaires en monnaie sonnante et trébuchante également. Or, le statut associatif exige de la souplesse et de l'adaptabilité. Le business modèle, justement, tend à privilégier autant que possible les ressources privées. Le sponsoring est l'un des axes de financement que l'association a développé. Avec en filigrane, la volonté, encore une fois, de renforcer la connaissance entre entreprises. "Le sponsoring concerne des événements que nous organisons. Au plus nous sommes nombreux et au plus cela sert les intérêts des entreprises, et vice versa". Dotée d'un budget de 180 000 euros, l'ADETO l'équilibre pour un tiers grâce à des ressources privées - elles représenteront bientôt 50 % des ressources budgétaires - pour un tiers en s'appuyant sur du financement public qu'elle obtient en répondant à des appels à projets sur des thèmes comme la mobilité ou la transition numérique et pour un tiers via des subventions en provenance de Toulon Provence Méditerranée, la Métropole "qui nous soutient inconditionnellement", précise Michel Cresp.

Car l'ADETO, est certes un catalyseur mais aussi un baromètre. Un indicateur de terrain, capable de faire remonter les problématiques. Lesquelles concernent la mobilité - "c'est le premier thème collectif qui apparaît" - le foncier - "c'est un vrai sujet sur la façade méditerranéenne, notamment sur notre territoire, car nous sommes dans un pôle péri-urbain".

"Il faut des zones d'activités, car c'est là où s'installent les entreprises, c'est là où il y a de la création de valeur", insiste Michel Cresp. "Oui, il faut moins de véhicules mais il faut également des aménagements qui intègrent le fait que pour quelques années encore, il y aura des véhicules personnels sur la route. Il faut un équilibre".

L'une des valeurs ajoutées du territoire est l'économie de la mer, "une attractivité qui va avec la réussite du pôle Mer", mais aussi le numérique, "grâce à TVT et la French Tech". Sur l'enseignement supérieur, le président reconnaît le "vrai travail de structuration qui est mené", avec la présence de Kedge BS, d'écoles d'ingénieurs ou de l'école d'architecture Camondo, qui s'est installée dans le nouveau bâtiment de Chalucet. Il y a aussi le pôle de formation de Saint-Mandrier. "Nous avons un système de formation en bonne voie de développement". Autant d'axes qui vont pousser le développement économique du territoire. Et Michel Cresp de vanter le "travail d'équipe. Dans un écosystème, il faut jouer collectif".

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