Croissance attendue dans le Sud (et c'est la Banque de France qui le dit)

Après une année revue à la baisse et marquée par une croissance plutôt faible, les chefs d'entreprises de Provence-Alpes-Côte d'Azur se montrent optimistes pour 2020. Le secteur des services notamment, poids lourd de l'économie locale, devrait connaître une forte hausse.
(Crédits : DR)

Un battement d'ailes de papillon au Brésil peut-il déclencher une tornade au Texas, s'interrogeait le météorologue Edward Lorenz donnant naissance à ce que l'on appelle "l'effet papillon". Un exercice de prédiction délicat à laquelle s'attèle chaque année pour le ciel économique la Banque de France dans toutes les régions. En Provence-Alpes-Côte d'Azur, 1 500  chefs d'entreprises ont été questionnés sur leurs résultats en 2019. Une année où la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine a joué le rôle de battement d'aile provoquant une tornade sur l'économie mondiale. Et ce sont les exportations qui ont été balayées par cela.

L'effet papillon s'est fait ressentir jusqu'en région Sud, obligeant les dirigeants à revoir leurs espoirs et prévisions à la baisse en cours d'année. Ce qui s'est confirmé à l'heure de faire les bilans. "La croissance est moins bonne, c'est la première fois depuis longtemps que c'est le cas. 2017 et 2018 étaient presque des années euphoriques", commente Jeannine Roghe, directrice régionale de la Banque de France. Dans le détail, on constante que le secteur des services, moteurs de l'économie en Provence Alpes Côte d'Azur a connu une croissance de 2,8%. "C'est bien, mais c'est deux points de moins que 2018", note Bernard Benitez, adjoint au responsable du département des Affaires Régionales.

L'industrie est restée stable alors que la construction est le grand gagnant de 2019, en hausse de 5,1%. Un secteur qui "surperforme", note Jeannine Roghe, notamment grâce aux travaux publics et aux périodes de pré-élections municipales, synonymes d'investissements importants.

L'emploi résiste

En termes d'emploi, cela reste toutefois stable, à 0,1%. "Nous sortons de trois ans de rattrapage dans la construction", rappelle Bernard Benitez. C'est aussi le cas pour l'industrie (-0,1%) et les services (0,5%). "L'année est marquée par une décélération à cause de la chute des exportations, mais nous pouvons compter sur une demande intérieure forte. Cela a conduit les entreprises à être prudente sur les investissements, mais l'emploi a résisté", résume Bernard Benitez

Pour Jeannine Roghe, il s'agit "d'une année de transition, 2020 sera marquée par une amélioration avec une forte croissance". Après la pluie viendra donc le beau temps. Une perspective positive eu égard aux nuages entre les Etats-Unis et la Chine qui semblent se dissiper d'après le Fonds monétaire international (FMI). Ce qui place tous les voyants au vert.

2020, année de grand cru



Pour l'industrie, cela se traduit par une hausse du chiffre d'affaires attendue de 2,9%, des investissements de 8,5% et de l'emploi de 1,1%. Dans les services, les augmentations sont respectivement de 5,2%, 5%, notamment grâce au secteur des transports, et 2,8%. En revanche, la construction connaît un contrecoup avec une production stable (-0,2%) tout comme l'emploi (-0,8%) mais une baisse des investissements (-3,8%). "C'est naturel, c'est une activité cyclique", nuance Bernard Benitez.

Autre chiffre éloquent, celui de l'évolution de la rentabilité pour 2020. Dans l'industrie, 39% des entreprises attendent une hausse, elles sont 59% dans les services et 45% dans la construction. "Cela fait longtemps que nous n'avions pas vu de tels chiffres, notamment pour les services", assure Jeannine Roghe. De quoi envisager l'avenir sous un ciel radieux. Rendez-vous en septembre pour avoir des données affinées. Car les vents peuvent être changeants...

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