Le CES, les startups et la stratégie d'attractivité

Dans la guerre du territoire smart et innovant, Provence Alpes Côte d'Azur n'est pas en reste. Et avec son rayonnement all over the world, le Consumer Electronics Show du Nevada se révèle un outil de promotion à ne pas négliger. La preuve, la Région embarque 55 startups dans ses bagages contre 40 l'an dernier.
(Crédits : Reuters)

Le CES Las Vegas est un "vieil" événement. En janvier 2019, lorsque la nouvelle édition s'ouvrira, il soufflera sa 52ème bougie. Pourtant, il aura fallu attendre quasi une bonne cinquantaine d'années pour que l'acronyme du Consumer Electronics Show fasse partie du vocabulaire quotidien des entreprises. Il faut dire qu'entre temps sont nées les startups et l'obsession de l'innovation comme vecteur de développement économique.

Pour s'en convaincre il suffit de mesurer à quel point les jeunes pousses voient dans leur sélection une sorte de reconnaissance sur la pertinence de leurs solutions. Mais un autre indicateur vient du même fort intérêt de la part des territoires. Déjà en janvier dernier, c'était à quelle région venait sur le sol américain avec la plus importante délégation. Sur le sujet d'ailleurs, la Région Provences Alpes Côte d'Azur n'avait pas été la moins dodue, avec 40 startups sélectionnées.

Et bien en 2019, ce sera encore plus. Ou mieux. Car Provence Alpes Côte d'Azur ira bien au CES Las Vegas avec 55 pépites exactement. "La plus importante délégation de France", s'enorgueillit Bernard Kleynhoff, le Monsieur Economie, industrie, innovation, nouvelles technologies et numérique au conseil régional.

Pour choisir qui traversera l'Atlantique, la Région a lancé un Appel à manifestation d'intérêt avec des critères inspirés dit-elle des critères demandés par la Consumer Technology Association, la CTA, organe organisateur.

C'est comme cela que 51 jeunes pousses du territoire ont été retenues, Bpifrance pour sa part ayant ajouté 4 autres profils.

Atouts en avant

Arriver dans le Nevada en force, c'est bien mais y arriver avec une stratégie c'est mieux. Pour le territoire comme pour les startups d'ailleurs.

Pour la première, le choix a été de structurer le tout en mettant en avant certes les pépites mais surtout les filières. Façon maline de montrer que Provence Alpes Côte d'Azur c'est plus que la lavande et le tourisme. Et ce qui va être mis en avant à Las Vegas c'est 10 filières - réalité augmentée et virtuelle, IA, consumer tech, divertissement, family tech, santé et environnement, mobilité et smart city, vente, smart home et sport - comme autant d'arguments de différenciation. Et de preuves que l'innovation vient de tous les département de Provence Alpes Côte d'Azur puisque sur l'opération, les métropoles - Aix-Marseille Povence, Nice Côte d'Azur et Toulon Provence Méditerranée - comme les communautés d'agglomération - Grand Avignon et Sophia-Antipolis ont été associées.

Cette présentation de l'innovation régionale par filières c'est donc une stratégie de marketing territorial qui correspond aussi à la stratégie de développement économique menée par le conseil régional qui a par exemple créé les OIR pour mieux faire émerger les spécificités. C'est aussi une mise en action qui s'affine, puisque la délégation régionale en sera début janvier prochain à sa troisième expédition américaine. Presque une habituée.

Capter l'attention

Les startups aussi ont bien compris l'intérêt d'aller à Las Vegas. Outre donc le fait qu'être sélectionné ça fait toujours du bien à la com', chacune s'est y percevoir son intérêt propre. Ainsi Notilo plus qui a conçu iBubble, le premier drone sous-marin et qui est récemment installé en Provence, le CES représente "une vitrine pour se faire connaître, détecter les opportunités, dénicher des distributeurs et des revendeurs". Nanoz - aussi provençale et qui développe, fabrique et commercialise une gamme de composants capteurs - ce sera une première participation mais qui est perçue comme l'opportunité "de rencontrer de grandes entreprises", ce qui n'est jamais négligeable quand on prépare une levée de fonds au même moment. Même démarche opportune pour Sportbak qui développe Futbak, la solution qui permet aux sportifs d'analyser leur performance par rapport aux autres, a déjà programmé des rencontres avec les universités américaines - Las Vegas, Los Angeles et New-York - son souhait étant de s'adresser aux coachs universitaires. Mais le CES c'est aussi parfois une excellente occasion de rencontrer des... Français. Comme l'explique Charlie Rousset qui a créé Morphée, un outil d'accompagnement à la méditation et l'endormissement, "le CES permet des rencontres et des deals franco-français". Finalement qu'importe le flacon, pourvu que l'on ait l'ivresse... du business.

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