Il y a un an, il était auditionné par l'Assemblée nationale. Un grand oral qui a permis à Lionel Canesi d'exposer ses suggestions pour contribuer à ce qui est presque devenu une Arlésienne : la simplification administrative.

Douze mois plus tard, c'est plutôt telle sœur Anne - ne voyant toujours rien venir, donc - que le président de l'ordre des experts-comptables de Marseille PACA en remet une couche, sept propositions précises sous le bras.

Et le moment est bien trouvé, puisque c'est à Marseille que l'ensemble de la profession converge pour deux jours de congrès national. De quoi donc nourrir les débats. Et pousser si possible en haut lieu.

Car Lionel Canesi ne compte pas abandonner son cheval de bataille. D'autant que ce qui l'inspire ce sont bien les problématiques rencontrées sur le terrain, c'est-à-dire dans la vraie vie.

Pile dans l'actualité, par exemple, le prélèvement à la source cause de multiples craintes et avec les différents taux de prélèvement proposés, le gouvernement pensait avoir envisagé toutes les options. Sauf une. Celle qui permettrait la répartition 0/100 % de l'impôt entre les conjoints. Autrement dit, que l'un paye la totalité de l'impôt du couple, comme dans la pratique, cela se faisait jusqu'à... maintenant. "Il faut pouvoir laisser le choix", insiste Lionel Canesi. Qui s'appuie sur ses récentes expériences pour dire à quel point cette option supplémentaire irait dans le sens de la paix des ménages.

Autre proposition, celle d'un compte unique entreprise pour l'ensemble des comptes des administrations éviterait l'accumulation de login et autres mots de passe qui ne facilitent ni la vie de l'entrepreneur, ni celui de son expert-comptable. Du coup, Lionel Canesi propose de faire beaucoup plus simple : la création d'un accès unique à tous les comptes administratifs pour l'entreprise et pour l'expert-comptable un accès spécifique pour tous ses clients.

Parce que la vie de l'entreprise n'est pas un long fleuve tranquille, Lionel Canesi remonte au créneau avec l'idée de ne pas faire dépendre le statut social du salarié du statut juridique de la société mais de laisser au dirigeant le choix de son régime de protection social et la liberté d'en changer.

Proposés aussi, que le dépôt d'une déclaration vaille option pour le régime fiscal - et en finir avec les lettres simples et recommandées habituellement demandées, au nom ne serait-ce que de la dématérialisation - qu'une seule date soit retenue pour la date de dépôt de la déclaration de TVA pour le régime réel au lieu des 4 actuellement en cours... Bref faire vraiment simple c'est pas compliqué.

Surtout cela devient nécessaire dans un contexte que le président de l'Ordre Marseille PACA nomme de Big Bang fiscal. "Nous assistons à des changements importants. Flat tax sur les dividendes, flat tax sur les plus-values, transfert du contrôle fiscal vers le privé... Pour conseiller nos clients, nous devons avoir une vision claire", répète Lionel Canesi. Qui enverra un courrier qui va bien aux ministres - de l'Economie, Bruno Le Maire, de l'Action et des comptes publics, Gérald Darmanin - et au Premier d'entre eux, Edouard Philippe. Même si Cendra Motin, membre de la commission des finances, sera présente au congrès de Marseille... Et pourrait être un relais aussi efficace qu'averti.