Bernar Venet, l'art, les sciences et le processus de création

Intervenant du colloque organisé par la Chambre de commerce France-Israël Région Sud, à Nice ce 2 juillet, l'artiste plasticien, qui est né dans les Alpes de Haute-Provence mais qui vit aux Etats-Unis, intervient sur le thème de "l'Art et le cerveau", avec comme interlocuteur, Idan Segev, professeur du Centre Edmond et Lily Safra de recherche sur le cerveau. Si le sujet peut étonner, il devrait révéler aussi quelques parallèles.
(Crédits : DR)

La Tribune - Vous avez exploré notamment les mathématiques et les sciences pures. Pourquoi cette conférence - qui est davantage un dialogue d'ailleurs - sur l'art et le cerveau ?

Bernar Venet - Je ne suis pas à l'origine de cette conférence, on m'y a invité et sachant la réputation et les idées très originales de Idan Segev, j'ai volontiers accepté d'y participer. Je crois qu'il va y avoir une grande part d'improvisation.

L'art peut-il contribuer - et si oui comment - aux recherches sur les neurosciences ?

Je n'en ai aucune idée. Je crois que c'est le processus de création qui intéresse les chercheurs dans ce domaine. Ma contribution au colloque ne sera que celle d'un sujet - moi - analysé par Idan Segev.

Le travail de l'artiste et celui du scientifique peuvent-ils, sont-ils comparables ?

La différence est infime entre le processus de la découverte et le processus de la création : une intuition floue qui se précise, beaucoup de réflexion, où le rationnel intervient, beaucoup de travail, où l'empirique apporte sa contribution. Et peut-être, in fine, une lueur nouvelle pour la connaissance ou le dépassement de notre sensibilité.

Vous êtes originaire des Alpes de Haute-Provence, votre musée est installé dans le Var, une exposition vous a été consacrée à Marseille et Nice, où vous avez débuté votre carrière, a choisi vos Lignes indéterminées pour s'inscrire dans le paysage. Quelle dimension l'art doit-il prendre dans le développement du territoire ? Que rôle économique joue-t-il ?

Lorsqu'on a la chance d'avoir vécu cette expérience artistique aux Etats-Unis dans les années 60, lorsqu'on à le bonheur de rencontrer de nombreux géants de l'Histoire de l'Art, et lorsque le destin a voulu que l'œuvre que j'ai créé soit présentée avec eux, on a un grand devoir, celui de remercier la providence et la société qui vous a permis d'en arriver là. Et pour la remercier, il faut tout lui rendre. Créer une fondation c'est mettre au regard du public l'art véritable d'une époque particulière, c'est montrer des œuvres qui ont fait changer l'Histoire de l'Art. En dehors de toute considération commerciale, c'est un devoir pour celui qui en a les moyens.

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Commentaire 1
à écrit le 03/07/2018 à 19:05
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Perso, j'aurais (évidemment) invité Jan Fabre, dont l'expo a commencé à la Fondation Maeght à St Paul de Vence.. J'ai du mal à comprendre en quoi le travail de B.Venet rentre dans le thème..

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