Si elle n'est pas vraiment une surprise, l'élection de Roland Gomez à la présidence de la CCIR PACA agit tout de même comme un signal fort.

Il est en effet peu habituel de voir un président d'une CCI territoriale rurale s'installer dans le fauteuil présidentiel régional. C'est donc fait.

Un profil différent qui forcément joue sur la vision que le nouveau président a de son rôle, de sa mission et des ambitions qui doivent être développées.

D'ailleurs Roland Gomez l'a déjà clairement annoncé : le rôle de président de CCIR, doit être celui "d'un coach-entraîneur". Un terme employé au vocabulaire sportif, "mais c'est bien le terme qui convient". Car ceux qui penseraient qu'un "président régional à un pouvoir hiérarchique se trompent. L'un des pouvoirs que nous avons en revanche est un rôle d'animation", c'est-à-dire de capacité à gommer les tensions qui naissent presque naturellement, chaque territoire étant foncièrement différent, avec ses particularités, ses spécificités. "Il y a des sujets qui créent de la discorde. Notre rôle est de créer du lien, de la discussion". Pour Roland Gomez il va aussi falloir faire preuve de maturité et accepter que des décisions soient prises à la majorité. Un sujet qui va sans nul doute être... sportif.

Être originaire d'un département alpin, ça change une vision ? "Cela est un autre trait de caractère, nous sommes habitués à la difficulté. Nous apportons du sens, les pieds collés au sol, pragmatiques pour capter le moindre euro".

Parfaitement conscient d'être élu à un moment sensible pour ne pas dire critique pour les chambres de commerce et d'industrie, Roland Gomez compte bien faire au niveau régional ce qu'il a déjà fait dans les Alpes de Haute-Provence, c'est-à-dire "ne plus entendre que la CCI, ça ne sert à rien. Pour y parvenir, c'est un travail de fond, avec de la communication, c'est créer du lien avec les structures régaliennes, les différents services de l'Etat, et celles qui touchent à l'entreprise". Une façon de créer un cercle positif et donc... vertueux.

Alors que le rôle des CCI est fragilisé, les rapprochements entre les CCI et les représentants du Medef, à l'instar de ce qui se fait dans les Alpes-Maritimes, où la parfaite entente entre le président de la CCI Nice Côte d'Azur, Jean-Pierre Savarino et le président de l'UPE06, Philippe Renaudi, est justement ressentie sur le terrain, n'est-il pas l'une des façons d'affronter plus fort et mieux armés les difficultés, les négociations lorsqu'elles doivent avoir lieu ? "Je compte remettre l'un des vrais rôles de la CCIR en place, celui du rôle politique qu'elle doit jouer auprès de tous les organismes. Jusqu'à présent cela s'est peu fait à la CCIR PACA".

Les deux mois d'intérim - le départ d'Alain Lacroix ayant été effectif depuis le 18 avril 2018 - ont forcément permis à Roland Gomez d'affiner sa vision, sa stratégie et ses desiderata. Indiscutablement, c'est l'apaisement entre les CCI territoriales qui va constituer un réel challenge. Mais les chambres consulaires ont-elle pour autant d'autre choix que celui de s'entendre ? La volonté du nouveau président de donner davantage d'étoffe au rôle politique de la chambre régionale est probablement une option juste. Forcément si l'union des territoires est faite, elle lui apporte bien plus de légitimité.

Ce n'est sans doute pas par hasard si celui qui préside aux destinées de Proman, l'entreprise qu'il a créé en 1990, aujourd'hui n°4 de l'intérim, groupe indépendant et familial, fasse sienne la devise qui veut que "unis, nous allons plus loin".