Team Côte d'Azur, le marketing territorial et le principe de l'avance de phase

Destination regardée grâce à des filières qui doivent beaucoup à l'IT et à la santé, la Côte d'Azur voit également des mutations s'opérer doucement mais sûrement. Ce qui constitue certes un avantage, mais sur lequel il faut capitaliser. Et c'est exactement le rôle que veut jouer l'agence de promotion économique.
(Crédits : DR)

2017 a été l'année de la continuité. Ce sont les résultats publiés ces derniers jours qui le disent, affichant une hausse qui rassure bien sûr mais qui surtout confirme ce qui est ressenti ici et là : la reprise est bien là et le territoire azuréen est toujours aussi attirant. Car la lutte est de tous les instants. En matière de compétition - et elle est ici forcément internationale - tout compte et chaque investissement concrétisé est une pierre ajoutée à l'édifice d'une destination qui malgré les atouts naturels ne doit pas moins démontrer qu'elle est autre chose.

Pôle position

Alors si les technologies de l'information sont toujours la locomotive que l'on sait - c'est historique après tout - l'émergence de nouvelles filières est plutôt perçue comme un excellent signe et surtout comme un élément de différenciation de bon aloi. C'est le cas par exemple du véhicule intelligent, que l'arrivée tour à tour, à quelques mois d'intervalle, de Renault Software Labs puis de Mercedes a contribué à véritablement en faire une filière à part entière, venant renforcer l'écosystème englobant déjà Magneti Marelli, Bosch ou encore Toyota. "L'électronique a muté, passant du monde des réseaux à celui du wireless pour aller aujourd'hui vers la voiture autonome", analyse Philippe Servetti, le directeur général de Team Côte d'Azur. Une filière qui est structurée et pilotée par le pôle SCS, l'idée étant de "ne pas recréer un nouveau pôle", qui serait une nouvelle couche supplémentaire mais de permettre à des acteurs issus d'un même domaine, de pouvoir échanger. Bien sûr le sujet dépasse largement les frontières maralpines, surtout quand on sait que le retour du GP de F1 au Castellet a vocation à créer une filière autour de l'automobile.

"Le véhicule autonome est une thématique qui va nous permettre de capter de nouveaux investissements. Nous travaillons avec le pôle SCS sur les chaînons manquants dans la chaîne de valeur", explique Philippe Servetti. "Nous associons énormément les industriels à nos démarches. Car l'enjeu c'est de pérenniser l'investissement qui est réalisé". Autrement dit, faire en sorte que ceux qui sont venus ne repartent pas...

Faiblesses à transformer

A cela s'ajoute évidemment un défi d'importance, celui de faire venir des talents et surtout de parvenir à les conserver sur le territoire, ce le manque de logements pour actifs et les problématiques de mobilité n'ont pas aidé constituant parfois plus que des freins. Mais sur ce sujet précis, le directeur général de l'agence de promotion économique souligne le "rattrapage" qui s'opère.

L'autre sujet qui constitue un axe stratégique de développement économique réside dans la santé. Et même dans l'e-santé. De Sophia-Antipolis à Nice, la filière se structure. Même si la fermeture du site de Galderma constitue une pierre dans la chaussure, bien que les talents présents sur le territoire soient une valeur ajoutée qui jouent également le facteur d'attractivité. Pour l'heure une task force s'est constituée autour du préfet des Alpes-Maritimes, Nestlé (propriétaire de Galderma NDLR), Business France et Team Côte d'Azur travaillant à trouver une issue positive qui pourrait voir des candidats à la reprise du personnel émerger.

L'Europe aussi

Si Team Côte d'Azur prospecte en s'appuyant sur les filières structurantes, les faisant évoluer vers les usages - "nous devons suivre le sens des investissements" - elle les croise aussi avec les différents pays qui sont prioritaires. Soit les Etats-Unis - précisément la Californie, Boston, la Côte Est, l'Utah - mais aussi l'Europe - c'est-à-dire la Grande-Bretagne, l'Allemagne, les Pays nordiques mais aussi le marché domestique, dont l'Ile-de-France. Pour ce qui est de l'Asie, "nous sommes en observation", tout comme Israël qui peut se révéler être un concurrent.

"La Côte d'Azur a encore des efforts à faire pour corriger son image sur certains sujets comme la Green Tech ou l'e-santé", souligne Philippe Servetti.

Avec Invest in French Metropolities qui rassemble 7 territoires (dont Marseille, Lille, Nantes, Bordeaux, Toulouse et Lyon NDLR) et qui vise à démontrer la force des métropoles en matière d'attractivité, les Alpes-Maritimes veulent faire "entendre notre voix auprès de Business France".

Avec la voisine Monaco, les liens sont en train d'être renforcés, notamment avec le Monaco Economic Board, des réunions récentes ayant été organisées afin de "trouver des sujets communs".

Et même si ce n'est pas présenté ainsi, l'effet Brexit existe bel et bien, Team Côte d'Azur effectuant un travail de ciblage des compagnies, "de manière chirurgicale".

Et puis il ne faut pas ignorer la concurrence et l'émergence de territoires comme la Hongrie ou la Pologne qui "ont mis leur politique d'accueil aux standards internationaux", note Philippe Servetti. La stratégie, ce n'est donc pas seulement de partir à la conquête immédiate mais de "réfléchir à ce qui va constituer des caractères différenciants. Nous identifions les entreprises à forte croissance qui sont en phase de décollage et que nous sollicitons pour qu'elles viennent s'installer chez nous". En résumé, "nous devons être perpétuellement en avance de phase".

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