Quel business modèle pour le Village by CA à Sophia-Antipolis ?

Fin prêt pour accueillir sa première sélection de startups, l'espace d'open innovation imaginé par le Crédit Agricole déploie un accompagnement qui se veut à la fois différent et complémentaire des structures déjà présentes sur le territoire azuréen. Une histoire de jeu collectif.
(Crédits : DR)

Provence Alpes Côte d'Azur est une région riche. Tout au moins, riche de deux Villages by CA. Plus de six mois après l'ouverture de celui qui est basé au sein de thecamp, à Aix-en-Provence, c'est au tour du Village azuréen d'être opérationnel.

Installé au cœur même de la technopôle sophipolitaine, la structure s'est peut-être faite attendre mais c'est désormais surtout l'accompagnement que l'équipe va dérouler qui importe.

Car entre les pépinières, accélérateurs, incubateurs... quelle peut être la place de ce Village particulier ?

Ouverture à 360°

"Nous voulons faire de l'accélération" dit Jean-François Richardoz. Et dans la philosophie by CA, ça veut dire mode open innovation. C'est-à-dire en "faisant intervenir les experts du territoire, en mettant les startups en lien avec les ETI et les PME". Des startups qui doivent être... accélérables. C'est-à-dire disposer d'un produit ou d'un service validés par le marché. Et qui ici pourront trouver de quoi faire sauter les verrous. Un état d'esprit indispensable car pour grandir il faut aussi accepter une remise en cause - d'un positionnement, d'une façon d'aborder le marché, la croissance - et être capable d'entendre des conseils qui ne vont pas forcément dans le sens premier du porteur de projet. Une humilité entreprenariale donc indispensable pour s'intégrer au Village, tant on sait par ailleurs qu'elle fait partie d'un accompagnement réussi.

Philosophie

Bien sûr, le programme ne saurait être un copier/coller généraliste, il est défini en fonction des spécificités et besoins des jeunes pousses. "Les entreprises sont évaluées régulièrement, avec des plans de route et des montées en charge", indique Jean-François Richardoz. Parce qu'efficacité rime avec durée adaptée, ici l'hébergement dure deux ans. Un choix qui fait partie de la différenciation du Village, note son "Maire". "Nous prenons le temps" c'est-à-dire celui de structurer la croissance, car qui dit accélération dit aussi temps court. "Nous regardons les startups avec un regard à 360°. Pourquoi sont-elles ici, où veulent-elles aller, quelles sont leurs problématiques, comment structurer leur croissance... Nous établissons des axes de travail ensemble". Et ça c'est tout bon pour la stratégie.

Parce que l'open innovation est la nouvelle façon de faire du partage intelligent, le Village en fait l'une de ses pierres angulaires. La mise en relation est multiformes. Avec des experts d'abord, c'est-à-dire avec tous ceux qui peuvent conseiller en matière juridique, de marché, de croissance... Puis aussi avec les PME et entreprises à taille intermédiaire, pour une saine émulation, voire pour en faire des premiers clients ou des partenaires sur des projets BtoB. "Nous sommes un facilitateur", note Jean-François Richardoz. "Des pistes sont lancées, des mises en relation pertinentes favorisées. Les jeunes pousses ont besoin d'un regard neutre et bienveillant".

Communauté

Le Village ce n'est pas qu'un nom c'est aussi une façon d'aborder le sujet de la communauté. Avec une place centrale, le bâtiment se veut ouvert sur le fond et la forme. Pouvoir dialoguer, s'interpeller entre "habitants", c'est une façon de lutter contre la solitude du dirigeant, qui plus est importante quand on est une jeune pousse. "Les entreprises installées ici ne sont pas seules, elles ne sont pas isolées, elles trouvent du confort et du réconfort". Lequel peut aussi venir de l'extérieur. Car le Village by CA a vocation à créer de l'événementiel. Autrement dit des conférences, "construites en fonction des besoins, qui peuvent faire émerger d'autres idées" et qui pourront, pour certaines, être "ouvertes" à la communauté de la technopôle. Le Village sophipolitain revendique contribuer "à l'attractivité de Sophia-Antipolis". Et du territoire azuréen global. Si les circonstances l'ont mené à s'installer au sein de parc technologique, il aurait tout aussi bien pu s'implanter dans l'Eco-Vallée.

Quand la Digital Academy créée par la Caisse d'Epargne Côte d'Azur s'axe fintech et que l'accélérateur d'Allianz s'intéresse plus particulièrement aux assurtech, le Village est plus global. Les quinze entreprises déjà sélectionnées - elles seront 40 à terme - viennent d'horizons différents, du tourisme, de l'agro-alimentaire, de la santé ou du logement. "Nous pouvons tout aussi bien aller chercher des entreprises qui nous intéressent", souligne Jean-François Richardoz. Tant que "nous avons une valeur ajoutée".

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