Team France : un guichet unique export comment et pourquoi faire ?

Désignée région pilote pour expérimenter l'idée, Provence Alpes Côte d'Azur détient ainsi un moyen d'exprimer en action toutes ses bonnes idées. Et comme l'export, ça ne va pas fort, ce qui va être fait au Sud a vocation à inspirer ailleurs.
(Crédits : Reuters)

C'était dans les tuyaux, il suffisait d'attendre le feu vert officiel d'Edouard Philippe pour que la Région puisse exprimer sa satisfaction. Même si le discours sur la réforme de l'export, appelée "Team France", a été exprimé le même jour que le discours sur la radicalisation ce qui a quelque peu occulté l'importance de la chose. Pourtant, l'accompagnement à l'export est un vrai sujet pour les entreprises qui en ont la volonté tout comme les acteurs économiques, dans leur ensemble.

Simplification en action

Car on sait bien l'importance de l'internationalisation dans l'économie.

Avec un déficit commercial cumulant à 62,3 milliards d'euros en 2017, la France peut évidemment faire bien mieux. Mais pour cela, il faut remettre de l'ordre dans la maison export. Et si la diffusion d'une culture de l'export et de l'international tout comme la réforme des financements export sont aussi les points soulignés par le premier ministre, c'est bien la réforme de l'accompagnement au-delà des frontières nationales qui est l'un des points centraux.

L'objectif : faire plus simple et donc efficient.

Et pour tester cette nouvelle philosophie, c'est Provence Alpes Côte d'Azur qui a été choisie comme pilote. Un choix assez logique si l'on se rappelle de la signature en septembre dernier d'une déclaration commune entre Régions de France et Renaud Muselier (qui en est le vice-président) d'un côté et Jean-Yves Le Drian, ministre en charge de l'Europe et des Affaires étrangères de l'autre, soulignant l'importance de l'export et du tourisme.

Team Sud Export

C'est donc un "Team Sud Export", du nom de code de l'opération, qui va être mis en place par la Région, associant dans les faits Business France et la Chambre de commerce et d'industrie régionale. Car l'idée du guichet unique export serait de s'appuyer sur le guichet unique déjà existant qui devrait prendre ainsi une tournure internationale.

Comme l'explique Caroline Pozmentier, la vice-présidente régionale en charge de l'international, c'est une équipe d'experts et de chefs d'entreprises qui va être constituée "afin de construire le parcours des entreprises". L'idée : "donner plus de visibilité en apportant des solutions concrètes et une porte d'entrée unique. Ce sera de l'accompagnement à la carte, avec du coaching et une vraie préparation à l'export". Une personnalisation selon le profil et les desiderata qui concernera une trentaine de PME dès cette année.

"Cet outil a été testé, il est opérationnel", précise pour sa part Anne Lechaczynski, PDG de la Verrerie de Biot mais surtout élue en charge de l'international à la CCI Nice Côte d'Azur et active à la CCI International. "Le guichet va aiguiller. Avoir été désigné comme région pilote est une vraie chance qui va permettre de le faire connaître".

Enfin !

"Enfin on reconnaît les compétences des uns et des autres !", s'exprime Xavier Gesnouin. "CCI International et Business France ont toujours été complémentaires mais jamais présentés comme tels". A la première l'approche de terrain, à la seconde l'approche plus théorique. "Ce sont des marieurs".

Un rapprochement qui va dans le sens exigé. Mais cependant, prévient le président des conseillers du commerce extérieur de la France Côte d'Azur, "on ne dit pas qu'exporter c'est simple, ici on simplifie administrativement mais l'international doit être une volonté profonde". S'adresser aux primo-accédants, une cible primordiale ? "Le primo-exportateur a besoin de conseils. Il a souvent une volonté intrinsèque d'exporter mais il ne sait comment procéder. Il a souvent envie d'aller dans les pays qu'il connaît, mais ce ne sont pas forcément les contrées qui conviennent à son marché et à son produit".

Mieux accompagné que seul

Ce que dit Xavier Gesnouin résonne de façon certaine chez Othman Ihrai. Le directeur général d'AMedSU, la startup basée à Nice qui a développé une application de reporting administratif à destination des professionnel de santé, reconnaît avoir pris connaissance des divers dispositifs d'accompagnement et de financement à l'export en arrivant... au CEEI. Soit bien longtemps après son passage par la case export. Hébergée au sein de la pépinière de la Métropole Nice Côte d'Azur, la jeune pousse a donc pensé et déroulé son passage à l'international toute seule - elle est présente au Royaume-Uni et aux Etats-Unis. "Notre chance est d'avoir mis au point un produit qui s'adresse à un marché de niche", souligne Othman Ihrai. "Mais les mécanismes d'aide nous les avons trouvé il y a trois ans au CEEI". De fait, "nous sommes allés plus vite en une année que nous, tous seuls, en trois ans". L'accompagnement de la CCI a porté AMedSU en Scandinavie, un marché pas forcément identifié. "Et Business France nous signale d'autres marchés stratégiques".

L'éternel esprit d'équipe, forcément bon esprit... De quoi faire une Team d'avance ?

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Commentaire 1
à écrit le 28/02/2018 à 10:20
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Le problème c'est qu'avec un Euro obèse on peut prendre toutes les initiatives que l'on veut si le client trouve la même qualité ailleurs pour moins cher il ira ailleurs, point. Sauf compromissions entre protagonistes bien entendu...

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