Ce que promet le Campus régional de l'apprentissage

Prévu pour être opérationnel dès 2020, ce nouvel outil de développement économique qui s'implantera dans l'Eco-Vallée à Nice, a mobilisé tous les acteurs institutionnels et se veut innovant dans le fond – le contenu pédagogique – comme dans la forme – l'architecture. Et surtout veut apporter une réponse aux besoins des entreprises.
(Crédits : DR)

C'est le projet qui a mobilisé les énergies. Au propre comme au figuré. Et si toutes les bonnes fées qui ont contribué à sa naissance se sont penchées ce lundi 15 janvier sur son berceau pour sa présentation officielle, c'est qu'il a fallu batailler ferme pour faire émerger ce Campus régional de l'apprentissage, outil manquant sur le territoire et qui de fait, affiche des ambitions fortes.

Besoin de compétences

Inscrit dans le cadre du Programme Investissement d'Avenir (PIA) que pilote la Caisse des Dépôts, le campus est depuis longtemps dans les cartons de la Chambre de Commerce et d'Industrie Nice Côte d'Azur. Depuis 2012 exactement. Ce qui en dit long sur le temps qu'il a fallu pour faire du projet... une réalité, tout au moins, une maquette. Le frein ayant notamment été provoqué par le volet financier. Au total, ce sont 84 M€ qui sont injectés. La CCI Nice Côte d'Azur investit ainsi la plus grosse part, apportant 28,2 M€, la Région Provence Alpes Côte d'Azur 24,4 M€, Habitat06, l'opérateur immobilier du Département, 8,4 M€, la Métropole Nice Côte d'Azur et la Ville de Nice, respectivement 3,7 M€ et 700 000 euros quand le PIA génère 15,3 M€ et l'Etat via le financement du logement social, 400 000 euros.

Et si la CCI Nice Côte d'Azur a insisté, c'est dit son président actuel, pour combler "le besoin vital de compétences". Evidemment l'emplacement de l'Eco-Vallée comme terre d'accueil est logique étant donné "la stratégie forte de développement économique qu'a mis en place la Métropole Nice Côte d'Azur".

Tout est donc pour le bien des entreprises. Parce que finalement, le vrai sujet, c'est bien celui-ci.

Ne l'appelez plus apprentissage

Et justement alors que les débats sur le sujet continuent de se dérouler en haut-lieu (gouvernemental), sur le terrain, on milite pour l'apprentissage rendu possible dès l'âge de 14 ans. Une position défendue conjointement par Charles-Ange Ginésy, le président du Conseil départemental des Alpes-Maritimes et Christian Estrosi. Le maire de Nice, président de la Métropole et Vice-président délégué à la Région qui lui invite à cesser d'appeler le campus de l'apprentissage ainsi et de lui préférer la dénomination, Université des métiers. Insistant pour dire que "l'apprentissage ne doit plus être considéré comme un enseignement dévalorisé" et que 70 % des apprentis trouvent un emploi moins de 6 mois après la fin de leur formation. De rappeler également sa proposition de loi du 27 janvier 2017 qui suggérait de laisser le pilotage de l'ensemble de la formation professionnelle initiale aux Régions, celles-ci devenant l'unique interlocuteur.

Le préfet Georges-François Leclerc y va aussi de son analyse, assurant que l'apprentissage est le "meilleur antidote au remplacement des compétences dans l'entreprise. Le principal problème de l'entreprise France c'est que des travailleurs salariés vont partir à la retraite" et qu'il faut assurer la conservation des compétences.

Nouveaux métiers

Si tous s'accordent à couvrir de lauriers l'apprentissage, dans le concret, c'est le fond, c'est-à-dire le contenu pédagogique qui va devoir se distinguer. Sur ce sujet c'est Vincent Demas qui s'y colle. Le nouveau (il a été nommé en septembre dernier) directeur du Campus œuvre sur les formations qui seront distillées. "Nous sommes actuellement en contact avec les entreprises évoluant dans les filières déjà représentées au sein du pôle formation afin de faire évoluer le contenu et que celui-ci soit en adéquation avec leurs besoins". C'est le cas pour ce qui relève de la pharmacie, de la santé, des services à la personne, du yachting, du nautisme ou encore de la sûreté/sécurité. Et puis il a la volonté d'intégrer aussi tout ce qui sera les filières d'avenir et les métiers dits "nouveaux". L'architecture signée Jean-Philippe Cabane et Corinne Vezzoni fait le pari du blanc, de l'écologiquement conçu et de l'inspiration méditerranéenne.

Le calendrier, lui, envisage un permis de construire déposé avant la fin 2018, des travaux sur la période 2019/2021 et une entrée par étape dès la fin 2020 pour se poursuivre sur 2021. L'objectif est de former 2 000 alternants. Autant dire que les prochaines dispositions de l'Etat sont attendues de pied ferme.

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