Muselier, le CES, les entreprises et la question d'équilibre

Présent au Consumer Electronics Show, le président de la Région Provence Alpes Côte d'Azur en profite pour en remettre une couche sur sa vision de la stratégie à mener et de comment son "Sud" doit se positionner à l'échelle a minima européenne.
(Crédits : DR)

C'est un président heureux qui a parcouru les allées de l'Eureka Park, passant de stand en stand, écoutant les entrepreneurs, jouant le jeu du supporter de l'innovation "sudiste". Bref, faisant le job. C'est qu'il l'a voulue sa délégation renforcée, Renaud Muselier. Déçu de l'édition 2017, le patron de Provence Alpes Côte d'Azur avait décidé de faire mieux cette année. Vœu exaucé apparemment puisque la région est la première de toutes les régions de France, arrivant au Nevada avec 60 startups, 40 menées par la Région elle-même, 7 d'entre elles ramenant un trophée. Une démonstration de force selon la formule consacrée. Et Renaud Muselier de rappeler que le territoire porte 20 000 startups pour un chiffre d'affaires de 15 Mds€ et qu'il est aussi la deuxième région de France en terme de levées de fonds. Pas tant un hasard finalement.

Emulsion qui prend

Mais si le bilan est satisfaisant (pour un investissement total dans l'organisation de la mission de 500 000 euros, auquel la Région PACA, Aix-Marseille Provence, Nice Côte d'Azur et Qwant ont contribué à hauteur respective de 350 000 €, 80 000 €, 40 000 € et 30 000€ NDLR), ce n'est pas pour autant que les efforts ne doivent pas perdurer. Réitérer l'expérience du CES en 2019 ? Oui dit le président. Mais à deux conditions : faire mieux - "moins bien, ça ne sert à rien" - et que "l'émulsion économique, le rassemblement des forces patronales, syndicales, de l'enseignement et de la recherche se poursuivent".

Et d'appliquer la technique qu'en tant que médecin il pratique, soit "faire régulièrement un point sur l'évolution de l'état de santé du patient". C'est-à-dire faire des bilans d'étape pour décider s'il faut dire stop ou encore.

Appliqué au CES ça signifie observer quelles startups sont pérennes, qui sont celles qui ont un business modèle qui tient la route.

La vision 20/3

Cette formule vaut cependant bien pour tous les autres pans de l'économie. "Ma volonté est de tout remettre en perspective. Nous recentrons nos compétences, fini le tiroir-caisse", répète le président de la Région. "Qui fait tout ne fait rien". Et puis c'est "plus intéressant de faire des arbitrages douloureux". Fini aussi le logo de la Région apposé sur des panneaux publicitaires, à côté de certaines radios par exemple, "la Région ne doit pas être traitée de la même façon que des marques publicitaires".

Un "recentrage" de la stratégie maison qui ne doit rien à la baisse des dotations de l'Etat. "Ce n'est pas incompatible. La baisse des dotations - - 250 M€ en 4 ans, - 35 M€ cette année - est un constat. La pertinence est une obligation".

En ligne de mire, la stratégie est redite et répétée : "savoir se projeter à 20 ans et pour être crédible, avoir des résultats à 3 ans".

Avec un trépied sur lequel repose la politique régionale : l'environnement, l'enseignement et les entreprises. Pour ces dernières, le fonds d'aide, le FIER, doté de 300 M€ fonctionne bien. Sans oublier les fonds venus de l'Europe, que Renaud Muselier redit qu'il sait aller les chercher. Et ces deux "patrons" (dans les deux sens du terme) à l'économie, Pierre Grand-Dufay et Bernard Kleynhoff, "des chefs d'entreprise qui savent parler économie et aux entrepreneurs".

Ça marque !

L'ambition néanmoins c'est bien d'être "la première smart région d'Europe", mais pas pour bien figurer dans les classements - "nous ne sommes pas dans une cour d'école", plutôt pour faire en sorte que l'innovation et le numérique servent autant les Alpes-Maritimes et les Bouches-du-Rhône que le Var, le Vaucluse, les Alpes de Haute Provence ou les Hautes Alpes. D'ailleurs la marque "Alpes" sera lancée ces prochaines semaines, rejoignant Provence et Côte d'Azur. "Nous devons avoir une réalisation concrète sur le territoire et un développement harmonieux de celui-ci". C'est-à-dire équilibré.

La sauvegarde de cet équilibre c'est aussi l'une des missions des OIR, les Opérations d'Intérêt Régional, qui dans leur réflexion associent élus et entreprises. Quid de ces Opérations spéciales ? "Elles continuent mais elles ne fonctionnent qu'à 60 %. Nous devons accélérer le rythme. Nous allons faire quelques modifications dans l'organisation", annonce Renaud Muselier.

Et pour en revenir à l'innovation et la French Tech, le président de Provence Alpes Côte d'Azur de dire ce qu'il pense d'une éventuelle fusion des quatre French Tech présentes en Provence Alpes Côte d'Azur : "travailler ensemble dans le même sens oui, la fusion, je ne pense pas que ce soit une bonne idée". L'international en revanche, demeure, une solution ineffable, l'ancien Secrétaire d'Etat aux Affaires Etrangères d'affirmer : "la sortie se fait toujours par l'extérieur".

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