Fabien Mitoire : "La Villette n'est pas une galerie commerciale"

L'éco-quartier prévu pour s'élever dès 2021 à Cagnes-sur-mer se présente comme un projet mixte avec logements, bureaux et… commerces. Sauf qu'il revendique la redéfinition urbanistique et économique du centre-ville et de ne pas être voué aux commerces capables de concurrencer le commerce de proximité. C'est ce que défend le directeur Var Est et Alpes-Maritimes de Bouygues Immobilier, le maître d'ouvrage retenu.
(Crédits : DR)

Encore un de plus ? Evoqué ces derniers mois alors que le sujet de l'excédent d'urbanisme commercial divise en Provence Alpes Côte d'Azur, le projet de La Villette à Cagnes-sur-mer va donc devenir une réalité d'ici 2021. Retenu après consultation, Bouygues Immobilier est à la manœuvre de cet ensemble de 7 hectares, estampillé éco-quartier, avec 39 400 m2 de surface de plancher exactement comprenant des logements, un immeuble de bureaux et 7 000 m2 de surface de plancher dédiés aux surfaces commerciales, en pied d'immeuble.

Le voilà le point qui pourrait être la pierre d'achoppement. Alors que Polygone Riviera, le centre commercial porté par Socri et Unibail-Rodamco est installé sur le même territoire et qu'il est récemment opérationnel, alors que des projets sont programmés dans les proches alentours, dont Sophia-Antipolis, est-il vraiment utile de voir arriver une nouvelle offre commerciale ?

Pas de surcouche

Oui, répond Fabien Mitoire, assurant qu'il n'est pas question d'ajouter une offre sur une offre existante.

"Nous n'avons pas travaillé sur une offre de commerces mais sur des produits qui viendront compléter l'offre existante" dit le directeur Var Est et Alpes-Maritimes de Bouygues Immobilier. Ainsi l'enseigne Monoprix, déjà annoncée, "ne viendra pas concurrencer l'offre alimentaire existante". Les autres commerces seront plutôt des secteurs du sport, de la culture, de la décoration ou encore de l'électro-ménager. Si 250 emplois sont estimés en création, la surface à réserver à chaque enseigne a également du être revue à la hausse, sans modifier pour autant la surface totale.

Avec 530 logements également prévus, "c'est une petite ville qui a besoin de commerces en pied d'immeuble", argumente Fabien Mitoire qui rassure : "La Villette ne sera pas une galerie commerçante déconnectée du reste de la ville", mais "une offre locale qui permet de rendre des services à une population sur place, qui peut effectuer ses courses à pied". Une autre façon d'avancer l'argument de la circulation en cœur de ville, ainsi allégée. Les 800 places de parking prévues resteront dans un premier temps dans le giron de Bouygues Immobilier qui passera sans doute le relais d'ici quelques années (pas avant trois ans) ne dépareillant pas le lot commerces/parking. "Nous n'avons pas vocation à rester exploitant de cet ensemble", dit Fabien Mitoire.

Test d'innovation

Présenté comme étant un éco-quartier, le projet de La Villette va servir d'expérimentation pour ce qui concerne la mise en place d'un réseau de chaleur urbain, réseau qui s'appuie sur une boucle d'eau tempérée. C'est avec EDF Optimal Solutions que cette façon d'apporter de l'énergie - chauffage, rafraîchissement, eaux chaude - au bâtiment va être développée. "Les calories présentes dans le sol vont être récupérées via une sonde sèche", explique Fabien Mitoire, rappelant que le principe est le même que celui du puits canadien. Il est déjà expérimenté par le groupe à Nanterre.

Evidemment le tout devrait être estampillés des labels HQE, BREEAM Very Good et Biodiversity.

Redessiner le centre-ville

Mais dans l'esprit, le projet de La Villette a surtout un objectif, celui de redessiner le centre-ville. Outre le triptyque commerce/logements/bureaux, l'aménagement paysager est pour bonne partie, une composante importante pour lier les échanges entre les différentes parties d'une cité qui doit encore beaucoup de sa notoriété et de son charme à son centre ancien. Une particularité qu'il ne faut pas abimer ni édulcorer. Surtout que l'architecture privilégiée, signée Jean-Philippe Wilmotte, ne passera pas inaperçue et c'est bien là aussi le but, donner un "signal" visible de loin, tout en étant intégré dans le tissu urbain existant. Le bâtiment, tout en hauteur, prévoit d'intégrer un restaurant panoramique.

Voilà donc un nouveau projet qui vient (aussi) modifier le visage urbain de la Côte d'Azur. Comme cela semble devenir la règle, il est beaucoup question de concertation et de réflexion en amont. Une nouvelle façon de penser qui paraît logique mais qui n'a pas toujours été la règle. Le calendrier lui, évoque un dépôt de permis de construire au 3ème trimestre 2018 pour une première livraison fin 2020, début 2012 (sans doute les parkings NDLR) et un achèvement final en 2023.

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Commentaires 2
à écrit le 18/04/2019 à 9:09
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Je suis née à Cagnes s/mer il y a + de 80 ans. Ma ville, depuis plusieurs années, ne ressemble plus à rien, elle a perdu complètement son âme et tout çà au nom de l'ARGENT. Toute la Côte d'Azur d'ailleurs est DEFIGUREE !!!! Du BETON, du BETON, du BET...

à écrit le 03/01/2018 à 9:23
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Ecoquartiers , façades en verre, cherchez l'erreur !!!!!!!!!!!!!!!!!!

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