Daniel Sfecci : "En industrie, on ne peut pas rester traditionnel"

Parce qu'il faut changer l'image, faire venir les jeunes, parier sur l'augmentation des compétences et évidemment s'emparer de ce que le numérique promet, le président de l'IUMM 06 lance une opération reconquête qui compte bien déborder en PACA.

Au niveau national, tout se passe sous la bannière "La Fabrique de l'Avenir" qui réunit pêle-mêle, les constructeurs automobiles, la mécanique, la plasturgie, le textile, l'aménagement, l'aéronautique, le spatial ou la chimie... Cette initiative née en 2016 pour porter une autre image de l'industrie, s'engage ces mois-ci dans une campagne de communication - qui va s'afficher dans les médias nationaux - afin de donner du volume sonore à ce que les industriels pensent de l'évolution de leurs métiers et la place que ceux-ci peuvent (re)prendre dans l'économie française. "La Fabrique de l'Avenir" c'est aussi un logo commun affiché dans les différentes fédérations participantes - 18 au total - une façon dit Daniel Sfecci de "montrer que nous faisons tous partie de la même famille".

Être en phase

Une famille qui, soit dit en passant, ne se réduit pas aux seuls grands groupes souvent cités dans la presse lorsque les licenciements sont annoncés et qui de toute façon "ne représentent que 12 % de l'emploi", souligne Daniel Sfecci, ajoutant que l'on n'évoque jamais "les PME et les startups" qui elles, vont bien et embauchent.

Mais pour embaucher, il faut des jeunes bien formés. Et c'est là un premier bât qui blesse. "Nos métiers exigent des compétences qui n'ont plus rien à voir avec ce qu'elles étaient auparavant. Les compétences et les formations diplomantes ne sont plus en phase. Il va falloir peut-être mettre en place des unités de valeur qui sont en rapport avec l'acquis. Il va falloir être plus agile, plus souple, plus en phase avec le terrain".

Et sans main d'œuvre qualifiée, les industriels ne se développent pas. Sans contexte législatif qui va bien, les entreprises "n'embauchent pas au-delà de 49 salariés, font appel à la sous-traitance, ce qui peut être la porte ouverte à la concurrence. Or nous voulons des moyens pour ancrer l'entreprise en France".

Compétitivité bien calculée

D'où cette idée de plateforme de compétitivité 4.0. "L'idée est de partir d'une vision d'une entreprise classique et de lui apporter des briques qui lui sont nécessaires, à elle et elle seule, pour passer la marche suivante. C'est l'outil qui s'adapte à l'entreprise et pas l'entreprise qui s'adapte au modèle". Pour cela, l'UIMM06 prendra en compte différentes tailles d'entreprises à différents stades de maturité, soit 25 entreprises au total. C'est le cabinet CoreKap, basé à Grasse, qui a été choisi pour l'accompagner dans cette démarche. "Si ça marche, cela sera un modèle applicable à d'autres entreprises de même taille et de même maturité", annonce Daniel Sfecci qui prévoit d'étendre cette plateforme à l'ensemble de la région Provence Alpes Côte d'Azur. Elle sera d'abord opérationnelle dans les Alpes-Maritimes fin d'année.

Et tout cela prend son sens, car "il y a des marchés qui nous échappent, aujourd'hui il faut être transverse. On ne peut pas rester traditionnel ou alors on reste artisan et dans ce cas-là on est sur une niche".

Et le fait de déployer régionalement c'est aussi parce que c'est là le bon échelon. D'autant que "l'industrie est peu visible, elle est restée longtemps sans savoir se vendre".

Innover, c'est obligé

Et les startups ? "40 % du budget R&D vient de l'industrie. Et parmi les nouvelles tendances, il est important de se tenir au courant de ce qui passe dans les micro-structures. La vision startup porte l'innovation à 100 %. Nous parlons le même langage de compétitivité. Mais la question c'est : quel est le prochain virage ?"

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