Elle exploite depuis dix ans un concept original, fut à l'équilibre dès sa première année d'exercice en 2001, enregistre depuis sa création une croissance de 15 à 20 % par an et autofinance complètement l'ensemble de ses développements. Peu exposée médiatiquement, la PME marseillaise (160 personnes) fondée en 2000 par Corentin Thiercelin, un ingénieur d'Arts et Métiers, rejoint en 2003 par Vincent Gérard, développe des portails thématiques online. "L'idée est d'offrir aux marques de fabricants (la société ne référence pas les revendeurs, ndlr) la possibilité de présenter l'ensemble de leur offre et ce, en permanence, avec une information mise à jour en temps réel et une visibilité internationale. Nos commerciaux sont en liens directs avec les marques. Les rédacteurs des contenus sont des spécialistes de leur domaine et donc en mesure de bien comprendre les besoins à la fois des acheteurs mais aussi des marques. L'ensemble donne un contenu qualitatif tant du point de vue sectoriel que géographique puisque nous offrons aujourd'hui une version en 5 langues ", résume Corentin Thiercelin, qui a peaufiné son concept alors qu'il travaillait dans un bureau d'études en Californie. Depuis l'ouverture du portail DirectIndustry en 2000 qui met en contact fabricants et acheteurs industriels (12 000 exposants) "de la TPE aux grands comptes comme Siemens", l'entreprise a décliné NauticExpo en 2003 pour la plaisance, les sports nautiques et l'industrie maritime, ArchiExpo en 2007 pour les architectes, bureaux d'études et designers et MedicalExpo spécialisé dans les équipements médicaux en 2012. Pour accompagner la petite dernière et fédérer ses publics, la société, installée dans le 16e arrondissement de Marseille, sera d'ailleurs présente au Salon des technologies médicales Medica de Dusseldörf en novembre prochain. Une opération également marketing pour clarifier son positionnement. Car Virtual Expo ne se positionne pas en concurrence des salons professionnels physiques.

1,7 million de contacts commerciaux

"La concurrence ? Elle prendrait plutôt la forme d'annuaires du type d'Europage ou de Kompass, sauf que l'on se distingue à la fois par nos ressources techniques (l'informatique et le développement mobilisent 30 personnes, ndlr) mais surtout par nos contenus : nous avons des spécialistes dans chacun des secteurs concernés, des équipes plurilingues et 22 nationalités sont représentées au sein de l'entreprise", revendique le dirigeant. En 2012, les quatre portails "logeaient" 25 500 exposants et affichaient un taux de fréquentation de 88 millions de visiteurs uniques. Des données qui évoluent chaque jour.
Autre valeur ajoutée du modèle : la force de frappe considérable en terme de communication offerte aux marques pour lesquels on "devient un mode de communication complémentaire avec un contenu enrichi".

La spécialiste online, qui propose trois formules d'abonnement allant de 2 000 à 30 K€ par an selon les zones géographiques sélectionnées, le niveau de prestations souhaitées (communication, marketing, visibilité...) - dit avoir généré plus d'1,7 million de contacts commerciaux. Mais refuse de communiquer sur ses propres résultats. "Le chiffre d'affaires n'est pas une fin en soi. La valeur d'une entreprise, ce sont ses produits, ses innovations, son contenu. On a dégagé du bénéfice dès la première année et on réinvestit la totalité chaque année dans nos développements. Nous avons encore beaucoup de potentiel. Nous développons de nouvelles solutions, déclinons les versions linguistiques, élargissons toujours plus notre palette de services. Nous sommes serein et l'ensemble de ces données se suffisent à elles-mêmes", se contente-t-il de justifier.

A.D

Photo : Corentin Thiercelin, fondateur et dirigeant de Virtual Expo